Une suite vraiment inutile d’un film qui avait pratiquement tout dit originellement ! Ce Emmanuelle 4 est un métrage décevant, où il ne reste pas grand-chose d’autres à se mettre sous la dent que les beaux yeux de Mia Nygren, et quelques scènes érotiques pour lesquelles le réalisateur a aussi fait appel à quelques pointures du porno comme Marylin Jess.
Pas grand-chose à souligner de notable dans le casting. Ok Mia Nygren reprend le rôle en lui apportant un charme évident, et on retrouve avec plaisir Sylvia Kristel dans un petit rôle. Il y a aussi la curiosité Marylin Jess et Fabrice Luchini aussi, mais qui apparait réellement peu. Emmanuelle 4 n’a pas forcément de mauvais acteurs, du moins c’est suffisant pour ses ambitions, mais alors, c’est plutôt ridicule côté personnages. On se croirait dans une production Harlequin tellement les dialogues sont sirupeux, longs, écrits au possible, et les rôles n’ont aucune consistance. C’est réellement affligeant, d’autant que l’héroïne a ici perdu un de ses rares intérêts présent dans le premier métrage qui était son côté « symbole d’une époque ». Là on est en 1984, et comme il n’y a eu aucune évolution d’écriture autant dire que c’est ringard à souhait !
L’histoire est pathétique. Surtout la première partie qui vire presque à la SF et qui est réellement nulle. Si l’on supporte l’indigence du premier quart d’heure, ce qui n’est pas gagné, on se retrouve ensuite avec un film qui ressasse la recette très épuisée du premier film, sans avoir aucun propos intelligent. Succession de scènes érotiques softcore, Emmanuelle 4 n’a aucune substance. Teinté d’exotisme, se voulant pompeux avec ses dialogues pseudo-intellectuelles, la romance est insipide, l’érotisme est convenu, embarrassé, hormis pour quelques scènes mais qui s’inspirent clairement de ce qui a déjà été fait. Emmanuelle 4 est un film court et pourtant on s’ennuie, et parvenir à nous ennuyer avec une actrice comme Mia Nygren faut le faire, car elle a quand même des atouts !
Visuellement c’est pareil, même recette que le premier Emmanuelle, c’est-à-dire de l’érotisme chic, mais complètement dépassé ici. Leroi n’apporte rien à cet univers, se contentant de nous servir un cadre bourgeois, avec une touche d’exotisme, et des clichés érotiques monumentaux (l’amour avec le bel éphèbe local, violent bien sûr…). Quelques plans surnagent, mais pour tout dire j’ai trouvé cela désuet, kitsch par moment, car je suis plutôt traditionnellement un amateur de films érotiques luxueux, mais là rien n’a changé depuis les années 70 ! Ni la photographie, ni les décors, et puis ce que c’est impersonnel, jusqu’à la bande son !
Honnêtement, ce Emmanuelle 4 ne présente à mon sens pratiquement aucun intérêt. Impersonnel, erzatz fidèle jusqu’au plagiat d’un premier film qu’on aurait débarrassé de tout le côté « photographie d’une époque », c’est un métrage daté à l’histoire ridicule. 1