Avis sur Doucement les basses

Bon... Il est évident qu'en acceptant de jouer dans ce film, Alain Delon était animé de la volonté de changer de registre et, par la même occasion, de casser l'image qui était la sienne après les rôles qu'il avait tenus dans "Adieu l'ami", "Le clan des siciliens" ou encore "Le samouraï". Le problème, c'est que si Delon a toujours été impeccable pour jouer des personnages ténébreux et difficiles à cerner, il ne l'a jamais été pour interpréter des rôles comiques. S'il en fallait une, on en a une nouvelle preuve avec "Doucement les basses" dans lequel Delon livre une des ses plus mauvaises prestations. Pour jouer ce rôle, avec le cabotinage que cela implique, il n'y en avait qu'un seul : Belmondo. Mais, tout mettre sur le dos de Delon serait beaucoup trop facile. Certes, il n'est pas bon dans son rôle, mais le film en lui-même est mauvais, malgré un sujet qui avait de quoi faire grincer quelques dents à une époque où notre pays était encore très gaulliste, conservateur et accordant une place importante à la religion dans la vie de tous les jours. Nathalie Delon lui donne une bien faible réplique et Meurisse et Guiomar sont sous-utilisés. Juste une étoile pour l'idée qui aurait valu son pesant de cacahuètes si elle avait su être exploitée comme il se doit.

Du bon Delon dans un role comique, des seconds roles sympathique, une région bretonne bien utilsée, une bonne idée de départ et quelques bons mots malheureusement le manque d'ambition du film finit par se faire sentir.

Comédie ridicule, où Delon livre une de ses pires prestations.

Les mornes et grisâtres paysages bretons hivernaux et l'ambiance religieuse contribuent à faire émaner de ce film une atmosphère assez spéciale qui peut facilement nous faire tomber dans l'ennui mais qui offre également un certain charme dépressif qu'on peut apprécier.
C'est apparemment une comédie mais il faut avouer que l'humour est un peu pompeux (ça a bien vieilli), et qu'il ne se passe pas grand-chose du début à la fin, certaines scènes sont longues et sans intérêt.
Delon joue un personnage inhabituel pour lui, personnage de curé s'exprimant de manière théâtrale (donnant quelque peu l'impression d'être surjoué).

Au final, un film loin d'être essentiel, à voir pour les fans de Delon ou du cinéma de l'époque, à noter tout de même que la musique de Claude Bolling est excellente.