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Un visiteur
1,0
Publiée le 27 juillet 2008
J'ai vu ce film il y a un ans durant un cours d'Espagnol, et franchement je n'ai pas adoré. Je n'ai pas trouvé cela mauvais mais je n'accroche pas trop à ce type de scénario, l'ensemble est globalement convenable et j'aurais sûrement mis 2 étoiles si tout n'avait pas déraillé à la fin où l'on part dans un grand n'importe quoi.
"Elle ne voulait pas que de simples mots viennent crier sa douleur", cette jolie phrase eût dû guider le réalisateur pour qu'il évite de trop doubler par des dialogues inutiles, donc superfétatoires, les images. Outre la musique, médiocre dans le style film érotique des années 80 avec un épouvantable pastiche du Tristan de Wagner, c'est le principal défaut de ces Épices, qui, par ailleurs, ont quelques qualités. Le résultat est très moyen.
Adaptée pour l'écran par son auteure, "Como agua para el chocolate" possède les caractéristiques du fantastique latino-américain, devenu célèbre grâce au succès des œuvres de Garcia Marquez. On prend plaisir ici à suivre un récit alerte, remarquablement interprété et filmé. Manque sans doute l'intensité nécessaire dans la mise en scène pour faire de ce long-métrage davantage qu'un moment agréable. Enfin, le dénouement, paroxystique s'il en est, reste peu prenant, sans doute en raison de son caractère attendu.
Les Épices de la passion est un curieux film, à mi-chemin entre le soap sentimental teinté d’érotisme et la fresque familiale qui relate la fin d’un âge marqué par ses traditions et son conservatisme. Pour articuler ces deux trajectoires, une actrice, révélation ici : Lumi Cavazos illumine l’écran par une passion dévorante qu’elle réussit à contenir puis détourner, à rejouer dans sa cuisine. Aussi les quelques séquences de préparation de repas s’avèrent-elles passionnantes et conjuguent l’art culinaire avec le sensualisme. Quelques beaux plans furtifs, à l’instar de l’incendie ou une scène de bal intérieur au cours de laquelle la caméra accompagne avec fluidité ses protagonistes dans leurs mouvements, lorgnent du côté du poème et du symbole, rehaussent le goût d’un mets atypique mais doté de grossièretés et d’une écriture plutôt opportuniste qui recourt à moult ellipses pour non seulement accélérer le rythme mais aussi rendre prégnantes les évolutions politiques du pays. C’est dire que l’amour-passion sert ici au réalisateur de prisme par lequel raconter la révolution mexicaine, que la libération du personnage principal, Tita, équivaut à celle des mœurs de son temps. À ce titre, les irruptions de la sœur devenue actrice de la révolution rappellent l’ancrage du domaine familial, a priori isolé, dans un pays en pleine mouvance intérieure, rappellent que lui aussi est concerné, microcosme qui rejoue en mode mineur – celui de la passion interdite – les enjeux politiques. Néanmoins, nous reprocherons au long métrage un certain systématisme dans son recours à l’ellipse, qui casse la dynamique d’ensemble et accélère inutilement un récit qui finit par n’être composé que des grands moments, tel un best of de la vie au domaine familial avec coups de théâtre, baisers volés et nuits sans sommeil. Nous aurions aimé partager le morne quotidien de Tita, et en même temps porteur de tous les possibles, feu dont les braises manquent à tout moment de brûler les cœurs ou d’emporter les êtres; nous aurions aimé ressentir davantage la jalousie qui la lie à son autre sœur ; en lieu et place, une grandiloquence qui paraît forcée et envahissante, assez proche du mélodrame lénifiant.
Grand film mexicain qui est une belle adaption de l'un des plus grands romans sud-américain. C'est spécial, très spécial. Dans le genre drame un peu fantastique on a rarement fait mieux.