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    Au service de la loi
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

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    3,0
    Publiée le 27 septembre 2023
    Ce n’est rien que de dire que depuis son éviction de La Paramount, Josef Von Sternberg erre comme une âme en peine au sein de la Mecque du cinéma qui ne l’a jamais vraiment accepté avec ses certitudes, ses exigences artistiques non négociables, son arrogance et sa propension naturelle à se faire des ennemis. Il a pourtant signé deux films pour la Columbia mais aussi bien “Crime et châtiment” version très expurgée du roman de Fiodor Dostoeïvski que la comédie musicale “Sa majesté est de sortie” qui le verra batailler ferme avec la chanteuse Grace Moore qu’il abhorre, ne lui apporteront la moindre satisfaction et encore moins l’espoir de retrouver le lustre de sa période de gloire si intense à tous points de vue.
    Il est ensuite appelé en Angleterre par le réalisateur/producteur Alexander Korda pour diriger un film sur l’ascension du futur empereur romain Claudius. Alexander Korda qui vient de diriger Charles Laughton dans “La vie privée d’Henry VIII” qui lui vaudra un Oscar d’interprétation préfère pour cette fois renoncer à diriger l’acteur fantasque aux caprices de diva bien connus du milieu. Malgré les difficultés qui se pointent à l’horizon, Sternberg enchanté par le scénario accepte la proposition. Sa relation avec Charles Laugthon qu’il connaît bien par ailleurs pour être son ami va tourner au fiasco malgré la patience exceptionnelle dont semble avoir fait preuve Sternberg pourtant peu dispendieux en la matière. Une expérience à laquelle il consacre un chapitre complet très caustique dans son autobiographie (“Souvenirs d’un montreur d’ombres” paru en 1966).
    Il enchaîne sur un projet d’adaptation de “Germinal” d’Emile Zola. Le film financé par l’Autriche doit voir Jean-Louis Barrault dans le rôle d’Etienne Lantier. Mais la concrétisation de l’Anschluss par Hitler met fin brutalement au projet. Sternberg est alors de retour dans sa demeure californienne pour se faire hospitaliser. Il signe en octobre 1938 un contrat d’un film avec la MGM. Il s’agit de diriger Heddy Lamarr, la toute nouvelle star de la MGM qui vient de triompher dans “La dame des tropiques” de Jack Conway. Il ne faudra seulement qu’une semaine à Sternberg pour quitter le plateau, remplacé par Frank Borzage qui lui aussi abandonnera l’affaire, laissant le soin à W.S. Van Dyke, “ yes man” du studio, de finaliser le projet.
    Pour tenir son engagement, le réalisateur en perdition se doit d’accepter un scénario de film policier, véhicule pour Wallace Beery acteur vétéran mais encore très rémunérateur pour la MGM qui sait ce qu’elle doit à l’acteur qui lui a apporté l’Oscar pour le très larmoyant “The Champ” de King Vidor en 1932. Josef Von Sternberg entre en piste alors que le film est déjà en production. Le sergent Madden (Wallace Beery) est l’exemple type du fonctionnaire discipliné qui de surcroît s’avère profondément humaniste, spoiler: recueillant en moins de cinq minutes de film deux enfants abandonnés.
    Un rôle sur mesure pour Wallace Beery dont la sobriété qui aussi bien en privé qu’à l’écran n’est pas la qualité première. Sternberg qui tente de réfréner la propension de l’acteur au larmoiement se voit aussitôt réprimandé par la production.
    Pour une fois prudent, Sternberg recule devant l’obstacle et concentre ses efforts sur le personnage de Dennis, le fils biologique de Madden interprété par Alan Curtis dont la nervosité du jeu le rapproche par instant de James Cagney. Trainant sans doute une blessure intime liée à une enfance anonyme, Dennis d spoiler: éveloppe un caractère asocial et psychotique peu compatible avec la fonction de policier qu’il vient d’embrasser pour suivre les traces de son père. Sternberg laissant Beery développer sa partition habituelle de bon gros nounours, suit la descente aux enfers de Dennis devenu malfrat
    qui vient entacher de manière indélébile le récit formaté que lui imposait un scénario un peu trop rectiligne. Très loin de ses bases créatives, Josef Von Sternberg fait taire pour un temps toutes les mauvaises langues en montrant qu’il n’éprouve aucune difficulté à se glisser dans les canons d’un genre tout en parvenant à lui donner un éclairage différent grâce au personnage du mouton noir interprété par Alan Curtis dans lequel il devait fatalement se reconnaître un peu.
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