L'univers si particulier de Miyasaki est bien présent. Le charme visuel et la musique de Joe Hisaishi contribuent à rendre le film plus intéressant, malheureusement un peu trop enfantin à mon goût.
Un Miyazaki mineur du fait que le scénario, même si on part du principe que l'intention du réalisateur est plus de tenir sur ses personnages que sur l'histoire en elle-même (principe qui a donné lieu d'ailleurs à un de ses meilleurs et réjouissants films "Mon voisin Totoro" !!!), tourne un peu trop en rond et que la romance entre la protagoniste et le jeune garçon n'est pas assez approfondi. Mais heureusement que le cinéaste est imbattable pour ce qui est de créer des personnages féminins forts et que Kiki est un très bel exemple de ce talent. Ce qui fait que malgré un scénario un peu faible on regarde le film sans déplaisir grâce à ce personnage aussi craquant qu'attachant.
Comme d'habitude, Hayao Miyazaki réalise des super films, et c'est le cas pour celui-ci, même si ce n'est pas le meilleur. Selon moi, les meilleurs films de Miyazaki sont ''Le Château dans le Ciel'', ''Princesse Mononoké'', et ''Le Voyage de Chihiro''. Un excellent film, 4.5/5.
Simple, sobre et efficace ce film est envoutant. On suit avec intérêt l'histoire de Kiki qui fait ses premiers pas dans le monde et va tenter de devenir une sorcière à part entière. Un bijou.
Kiki est sans doute l'un des moins aboutit des films de Miyazaki; mais il fait partit de ces rares film où la poésie se suffit à elle même. On a un film très drôle, tendre et émouvant; mais c'est bien cette douce poésie qui fait le film. Kiki est vraiment si jolie...
Kiki est une sorcière en pleine apprentissage. J.K Rowling étant passé par là, elle évoque Harry Potter mais il n'en est rien. Le monde dans lequel elle évolue est nettement moins dangereux. Elle quitte ses parents pour faire sa vie mais finalement en trouve d'autres de substitution à travers un couple de boulangers. Dans une ville qu'elle ne connaît pas, elle devra se faire apprivoiser et trouver du travail. On a tous eu comme elle ce sentiment de dépaysement lors d'un premier jour de classe, de colonie de vacances ou dans un nouvel emploi. On est mal à l'aise. On marche sur des œufs. On ne sait pas où se mettre. On doit sortir de son cocon pour aller faire connaissance. Je me suis donc facilement identifié à la petite Kiki au caractère bien trempé en plus d'être étonnamment mature pour son âge. Plutôt que de suivre des cours (et qui dit cours, dit professeur donc hiérarchie, discipline, devoirs), elle veut s'en sortir par elle-même. Entreprendre. Envoyer balader ceux qui ne lui reviennent pas même si, dans un premier temps, ça la conduit à se couper de gens intéressants qui pourraient beaucoup lui apporter. Et à qui ses talents de sorcière pourraient apporter. Miyazaki dépeint une ville entière incroyablement vivante. Les gens vont et viennent. Font ce qu'ils ont à faire. Et ça m'a donné envie de les imiter. Un boulanger muet trop occupé à confectionner son pain et ses brioches. Sa femme enceinte qui les vend. Ça m'a donné envie de faire du commerce. Une vieille grand-mère qui fait des gâteaux dans un vieux four à bois parce que l'électricité c'est mal ? J'ai repensé à ma grand-mère, à leurs belles histoires et à leurs succulentes pâtisseries. Et puis la triste réalité m'est revenu en pleine figure. La vie n'est pas un dessin-animé où tout est possible y compris voler avec un vélo muni d'une hélice. On ne peut pas trouver du travail comme ça en un clin d’œil et pouvoir se loger chez son patron même si ce n'est qu'une mansarde. On ne peut pas vivre en pleine forêt en ne faisant que peindre. D'avoir pu rêver et retrouver son âme d'enfant le temps d'un dessin-animé, c'est toujours ça de pris. Adulte, quand on a perdu toute ses illusions, la magie opère moins. Profitons-en avant d'être grand comme disait le slogan.