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Nisan21
7 abonnés
102 critiques
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4,0
Publiée le 28 novembre 2023
Très étrange de regarder ce film aujourd'hui.
Il fait tellement moderne dans son ancienneté, toutefois, tout ce qui est dit peut être transposé par des valeurs et idées simples et basiques exprimées.
Kirk Douglas est très bon et touchant, Gena Rowlands est superbe. Je ne sais trop pourquoi, une simple rencontre avec un puma semble touché par la grâce et perdu dans le temps.
C'est sur un magnifique scénario de Dalton Trumbo que David Miller a réalisé ce film, il y a un peu plus de 60 ans. Un western dans lequel, dans la première scène, un avion à réaction traverse le ciel, un western qui annonce la fin du western, un western qui voit un gardien de troupeau épris de liberté qui ne supporte pas l'évolution du monde,avec la multiplication des clôtures et des frontières. La distribution est fantastique, avec Kirk Douglas pour qui "Seuls sont les indomptés" est le film qu'il a préféré parmi tous ceux dans lesquels il a joué, avec Gena Rowlands jeune trentenaire, avec Walter Matthau.
Un western( ?) décalé au temps de la voiture et de l’industrialisation. Un scénario original et intelligent non dénué d’humour avec portraits psychologiques intéressants que ce soit le héros cavalier solitaire ou le qui shérif qui le traque. Une belle surprise !
Lonely are the Braves est un film d'une grande qualité d'écriture. Il surprend très vite en inscrivant son film, que je pensais personnellement être un western classique, dans l'ère moderne. Cela rajoute des tas de thématiques, surtout quand le personnage principal incarné par Kirk Douglas est une sorte d'homme bloqué dans un autre temps, un insoumis, un paria pour beaucoup. Le monde dépeint y est très cruel.
S'en suit des passages en prison, ou Burns retrouve un ami qu'il essaye de convaincre de s'échapper, puis une énorme traque dans les montagne du Nouveau Mexique. Toute cette partie s'avère moins profonde, mais tout aussi révélatrice d'un monde sombre, et de la révolte de certains.
Les personnages secondaires sont eux aussi fort bien écrit, les différentes interventions de Paul (l'ami dans la prison), de Jerry ou du shérif sont des plus intéressantes, dépeignant chacun un point de vue bien différent.
On peut regretter une mise en scène trop plate, et une traque un peu trop longue par instant, mais ce film reste bel et bien un western très atypique, presque un non western au final.
Avec une critique assez similaire à First Blood (1982), trente années auparavant Lonely Are The Brave est exécuté avec autant de passion et de tranchant, non pas à grand coup de couteau de chasse contre les force armées qui poursuivent notre héros réactionnaire et incompris, mais contre l'injustice et le rejet de cet homme dans cette nouvelle société qui évolue sans vergogne par les guerres et dans la surexploitation des terres, isolant chacun vers une condition irréparable. Avec sa jument Whisky, Kirk Douglas dans l'un de ses plus grand rôle, habité.
Il ne faut pas chercher de crédibilité dans ce film qui ne veut montrer que l'inadaptation au monde moderne d'un solitaire épris de nature. Tout est dit dès la première image (le cow boy à cheval qui voit passer un avion à réaction). Douglas retrouve 6 ans après un rôle proche de celui tenu dans L'homme qui n'a pas d'étoile de 1955.
Sur un scénario de Dalton Trombo, un western désenchanté sur le combat du dernier cow-boy face au monde moderne qui lui vole sa liberté, interprété par un Kirk Douglas magistral.
Superbe western moderne, remarquablement bien écrit abordant des thèmes comme la liberté, la nature et la civilisation. Le Rambo de 1983 en était un remake inavoué. On retrouve d'ailleurs Jerry Goldsmith à la musique des 2 films, qui possède pas mal de parallèles. Le suspense est assez haletant, la mise en scène se tient, les caractères biens écrits, de la femme de l'ami au shérif compatissant, même si certaines situations ont vieilli. La symbolique du cheval au milieu des véhicules reste une image forte.
Bien sûr, il faut saluer le talent, la présence et l'extraordinaire performance physique de Kirk Douglas, à 45 ans. Par ailleurs, Gena Rowlands, toute jeunette, est à tomber par terre. Mais malgré tous ces efforts, et des qualités indéniables, c'est mou, c'est plein de longueurs, ce n'est guère passionnant. En termes de chasse à l'homme, comparez par exemple avec Le Fugitif, avec Harrison Ford. Question efficacité, il n'y a pas photo.
Quand on pense à l’âge d’or d’Hollywood, on s’imagine facilement la figure mythique du cow-boy solitaire. Ce mythe cinématographique d’antan disparait inlassablement à l’aube d’une grande révolution culturelle : les 60’s. Changement de génération, luttes sociales, arrivée de l’écran de télévision dans chaque salon… Bref, un vent nouveau dont Seuls sont les indomptés est, aussi bien consciemment qu’inconsciemment, le parfait témoignage.
Après avoir lu "The brave cowboy" (paru en 1956) d'Edward Abbey, écrivain radicalement écologiste, Kirk Douglas réussit à convaincre Universal de distribuer une adaptation du roman qui serait produite par Joel Production sa propre société. Le scénario est confié à Donald Trumbo, revenu en grâce depuis "Spartacus" et "Exodus". Donald Trumbo qui a durement subi la folie persécutrice du sénateur McCarthy, saisit parfaitement l'âme profonde du cowboy solitaire joué par Kirk Douglas qui entend défendre jusqu'au bout sa liberté de vivre à sa manière dans une société consumériste qui formate à grand pas et par strates tous les comportements sociaux. S'il revient au Nouveau-Mexique spoiler: c'est pour sortir de prison son ami d'enfance condamné pour avoir aidé des réfugiés mexicains clandestins . John W Burns (Kirk Douglas) est l'un de ces nostalgiques du temps des pionniers quand l'immense pays était une terre encore vierge que l'on pouvait sillonner à cheval sans entrave autre que les éléments naturels avec lesquels il fallait composer. Trumbo complètement imprégné de la teneur du livre d'Abbey, scande son récit de symboles rappelant que cette courte période de l'histoire est bel et bien révolue. Les barbelés qui lui barrent régulièrement son chemin obligent Burns à user d'une pince sans doute achetée chez un quincaillier , tout comme la traversée d'une autoroute encombrée spoiler: se transforme en épreuve mortelle pour sa jument . La vision de Burns et de son cheval dans le rétroviseur d'un routier ayant manqué de les écraser martèle par le biais de la métaphore que le cowboy n'est plus qu'un lointain souvenir pour tous ces gens occupés par l'activité capitaliste qui a depuis longtemps remplacé l'économie agraire. Dès lors, le salut pour Burns est toujours plus loin, par-delà les montagnes quand spoiler: il doit fuir la police à ses trousses après qu'il se soit évadé de la prison où il avait rejoint son ami. Commence alors la partie la plus bouleversante du film où Burns en parfaite osmose avec sa jument pourtant effrayée par les pentes escarpées et les ravins, se lance le défi de franchir l'obstacle avec celle qui est désormais sa compagne de tous les instants. A ses trousses un hélicoptère , un gardien sadique (George Kennedy) et un shérif local débonnaire (génial Walter Matthau) qui ne met pas beaucoup d'entrain à la tâche, sans doute en sincère empathie avec ce dinosaure des temps modernes qui ne veut rien renier de ses convictions. Magnifiquement photographié par Philip H. Latrop, "Seuls sont les indomptés" s'inscrit dans la lignée des westerns de Sam Peckinpah qui comme leur auteur étaient imprégnés d'un Ouest finissant que quelques rêveurs suicidaires ne voulaient pas laisser mourir. On pense aussi au sublime et maudit "Deux hommes dans l'Ouest" (1970) de Blake Edwards ou encore au trop méconnu "Cavalier électrique" de Sydney Pollack (1979). Kirk Douglas à l'initiative heureuse du projet n'a sans doute jamais été aussi convaincant, délaissant les tics qui parfois encombraient son jeu et apportant toute son incroyable énergie physique dans l'épisode montagnard en compagnie d'un cheval qu'il fallait bien maitriser pour qu'il ne le précipite pas dans le ravin. Ceux qui n'ont pas vu "Seuls sont les indomptés" dont le titre résume à lui seul toute la symbolique du film, doivent absolument combler ce manque. Ils ne seront pas déçus.
Le film des grands espaces fait rêvé, le style de la narration est dans un vieux style, par l'idéalisme du héros, la conservation de la nature, une rébellion en constante ébullition. Un personnage solitaire brave indompté qui enchaîne les tribulations au lendemain, tout est passé vite dans le mode de vie des cows boys revanchards.
Il y a un peu du Nouvel Hollywood avant l’heure dans les libertés que prend la première partie avec l’efficacité attendue d’un scénario hollywoodien. Le problème, c’est que le style des années 60, relativement classique et étriqué, crée des attentes auquel le film ne répond pas. Résultat, le film paraît très bancal : personnages à peine esquissés, problèmes de rythme, enjeu principal pas vraiment passionnant, remplacé par un autre enjeu en cours de route... Ensuite, le récit s’épure et rappelle des spectacles plus récents, comme les films de traque des années 90 (Un monde parfait, Thelma et Louise), légèrement mâtiné de buddy movie animal façon Sauvez Willy. C’est dans cette partie que le film séduit et déploie sa très belle réalisation, mais l’ensemble reste boiteux et la mollesse du début n’est que partiellement rattrapée par l’efficacité de la suite.
"Seuls sont les indomptés" est un superbe hommage à la liberté . Jack Burns, vivant encore comme un cowboy avec son cheval comme fidèle compagnon est un homme qui refuse l'américaine moderne et florissante. Dans le rôle principal, Kirk Douglas est remarquable de même que Walter Matthau en shérif tenace.