Avis sur Comme un boomerang

On connait le parcours atypique de José Giovanni, ancien truand sous l'Occupation, sauvé de la guillotine par Vincent Auriol et devenu romancier puis scénariste (pour Jacques Becker, Jacques Deray, Robert Enrico ) et enfin réalisateur. La nature et le passé de Giovanni l'oriente vers un cinéma viril qu'il compose avec des acteurs comme Jean Gabin, Lino Ventura ou Alain Delon. Si le policier et l'action constituent son domaine de prédilection, le réalisateur aux convictions et aux préoccupations solidement ancrées, livre aussi des films aux sujets tourmentés comme "Deux hommes dans la ville" (1973) qui déjà traitait de la difficile réinsertion des anciens détenus que tout le corps social, notamment la justice et la police, pousse vers la récidive. De nouveau avec Delon, Giovanni reprend le même thème qu'il aborde par une autre face. Cette fois-ci le héros a bien réussi sa reconversion puisque vingt ans se sont écoulés depuis son incarcération et qu'il est devenu un industriel riche et reconnu. Mais Giovanni enfonce le clou en montrant que jamais tâche originelle ne s'efface vraiment et qu'à la moindre occasion le passé honteux remonte à la surface. Pour Jacques Batkin (Alain Delon), le crime accidentel commis par son fils sera la mèche le projettera en arrière. Le propos est sans doute un peu manichéen et l'exemple choisi trop facile mais le charisme et la persuasion de Delon emportent l'affaire. Là encore l'acteur montre qu'avec un minimum d'effets, il est capable de faire passer tout la détresse de cet homme qui comprend que son fils paiera pour son erreur mais aussi pour celles anciennes de son père. Du bon cinéma, certes un peu lourdaud mais qui a le grand mérite d'amener à la réflexion, sans tomber dans des démonstrations pesantes.

Bien joué et réalisé avec efficacité Comme un boomerang est un drame qui vaut surtout pour Alain Delon dans la peau du père digne mais un peu désespéré sur le sort de son fils qui a abattu un policier (la scène en question est un peu saugrenue). Le meilleur du film se passe à partir de l'évasion et de la chasse à l'homme ; la fin est belle et ouverte.

Un film qui pour le coup est marqué par une époque. On ne peut rien reprocher aux comédiens parfaits Delon en tête d ailleurs.
Le scénario avance trop longuement et on reste un peu en attente de ce qui va arriver sans véritable suspense pour nous tenir . Reste une mise en scène assez soutenue.

Pas vraiment réussi, en plus d'être mou et même si l'histoire de départ pouvait être intéressante la réalisation ne transmet aucunes émotions et les réactions des personnages ne sont pas vraiment convaincantes.

Une oeuvre méconnu dans la carrière d'Alain Delon, je ne sais pas si il a eu un succès en salles à l'époque mais il faut constater que le final relève un peu du ridicule !! Réalisé et écrit par José Giovanni pour lequel Alain Delon avait joué et produit auparavant dans "Deux hommes dans la ville" que j'avais beaucoup aimé, "Comme un boomerang" avait une bonne trame avec le fils du personnage principal qui tue sous l'effet de la drogue lors d'une soirée de jeunes par accident un gendarme. Il est incarcéré en prison et son père fait du mieux qu'il peut pour l'aider, connaitre ceux qui lui ont filé la drogue par des avocats tout en voyant son passé de mafieux refaire surface. Un long métrage maitrisé dans sa globalité niveau mise en scène, la musique joué brillamment par Georges Delerue et Alain Delon très impliqué dans son role. Pas mal mais cela aurait pu ètre mieux, notamment la fin.

Du Delon tricoté sur mesure par José Giovani et... le grand homme lui même qui cosigne le scénario de ce polar. Un père, déchiré de voir son fils (fort justement) accusé du meurtre d'un policier alors qu'il était drogué et faisait la fête en compagnie de quelques débauchés de la jeunesse dorée, va tout faire pour l'en sortir. Pas un grand film mais un polar solide qui permet également de revoir le regretté Charles Vanel. 3 / 5

En perte de vitesse artistique depuis son Deux hommes dans la ville, José Giovanni retrouve ici un thème qui lui est proche en racontant les relations particulières entre un ancien truand reconverti au capitalisme industriel et son jeune fils qui vient de flinguer un policier par erreur. Le cinéaste s’empare donc d’un phénomène judiciaire et fait une nouvelle fois le procès d’une certaine justice, tout en se prenant plusieurs fois les pieds dans le tapis. La faute à un scénario un brin confus et à une certaine mollesse de la réalisation. Finalement, l’ensemble repose une fois de plus sur les épaules d’un Alain Delon impérial et sur la très belle musique de Delerue. Le reste est anecdotique, ce qui explique le peu de succès rencontré par le métrage à sa sortie.

Film peu cité dans la filmographie de Delon, cette œuvre n'en est pas moins attachante. A travers cette histoire d'un père qui fait tout pour tirer son fils de l'enfer carcéral, José Giovanni rend hommage à son propre père. Delon est parfait dans le rôle de ce père "courage" à la fois humain, révolté,et implaccable. Belle musique de Georges Delerue.