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    Le Maître du logis
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    chrischambers86
    chrischambers86

    12 177 abonnés 12 166 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 octobre 2016
    Les maris sont parfois tyranniques au point que certains usent corps et âme leurs èpouses! C'est le cas dans ce très beau muet de Carl Theodor Dreyer qui refuse le tragique alors que le sujet pouvait l'y mener! Bien que très moral, ce classique du genre n'est jamais exempt d'un certain humour naturaliste, plutôt rare chez le metteur en scène danois! A travers des images, des symboles, des visages humains, ses films nous invitent sans cesse à dècouvrir une vèritè poètique et mètaphysique du monde situèe au-delà des apparences immèdiates de la sensibilitè! Ainsi "Le maître du logis" met en scène un horloger qui tyrannise sa femme, ses deux enfants et même son canari! Heureusement ici, la nounou des enfants (avec l'inoubliable visage de Mathilde Nielsen) veille! Pratiquement un seul dècor en studio (mais très rèaliste), des comèdiens très expressifs avec une èconomie des èvènements qui laisse toute la place à l'intensitè des scènes! Le tout est observè, enlevè, rythmè de main de maître avec une gravitè naturelle qui n'appartenait qu'à Dreyer! Belle rèussite...
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 840 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 janvier 2015
    J'aime beaucoup ce que peut faire Dreyer, avec une grande préférence pour la Passion de Jeanne d'Arc, mais ce film là me laisse un peu dubitatif, principalement à cause de son thème et de son traitement. Alors à l'époque ce n'était sans doute pas la même chose, mais en gros c'est très manichéen, ce type méchant qui n'est gentil avec personne, aigri, un type détestable qu se faire prendre une bonne leçon par un groupe de femmes... Moarf...

    Je vois ça, je pense surtout à ce que disait Nietzsche sur les faibles qui se mettent ensemble pour torturer les forts. Parce que question vieille castratrice, le film fait fort... Il va même assez loin dans l'humiliation de ce pauvre type. Et puis la solidarité féminine...

    Cependant, malgré ce script pas franchement intéressant et palpitant, c'est vraiment la mise en scène de Dreyer et plus exactement son sens du cadre qui fait que le film ne soit pas totalement détestable, parce que peu importe ce qui se passe... peu importe à quel point le film tente de faire en sorte qu'on le déteste, du moins au début... et bien la mise en scène va le filmer avec beaucoup d'empathie. Dreyer sait poser son cadre, filmer ce qui est beau dans une scène. Et ça, ça fait tout !

    Parce que du coup, ce pamphlet féministe et humiliant, se transforme en quelque chose de certes trop long, trop manichéen, mais plutôt touchant. Et ça c'est beau.

    Alors je ne vais dire que j'ai aimé le film, ça serait mentir et bien un grand mot, mais disons qu'il se sauve lui-même de la catastrophe bienpensante et moralisatrice.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    680 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 octobre 2012
    Ecrit et réalisé par Carl Theodor Dreyer, le maître du logis est une œuvre bien passionnante grâce, d’une part, à la grande qualité de la mise en scène du réalisateur danois qui nous offre quelques séquences bien surprenantes et, d’autre part, pour la performance très riche de la part des comédiens. On notera d’ailleurs la très grande prestation d’Astrid Holm qui est bien émouvante dans le rôle d’une femme tyrannisée par un mari bien tyrannique, interprété avec sobriété par Johannes Meyer. Mais ce dernier changera au fur et à mesure d’attitude et se montrera bien plus respectueux envers ses proches quand son ancienne nourrice, la prénommée Mads (la fantastique Mathilde Nielsen !!!!) décide de devenir la maîtresse des lieux. Comme on peut le constater l’histoire est en plus bien aguichante, et on peut clairement dire que l’ensemble de ce long métrage muet nous fait passer un bien grand moment de cinéma.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    528 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 novembre 2009
    Quel magnifique cinéma! Il n'y a guère que Ozu qui puisse faire aussi bien dans l'essentiel. Tout est montré,presque rien n'est dit bien que quelques intertitres alourdissent parfois les images. C'est un grand film d'Amour sur tous les types y compris sur l'amour inconscient, rien n'y sera jamais pris au tragique. Bien au contraire Dreyer y introduit beaucoup d'humour telle que cette petite pichenette sur le nez du méchant monsieur. Film aussi sur l'intimité plus encore que sur la réflexion du mariage. Chacun pouvant d'ailleurs y trouver ce qui lui correspond. Pour certains ce sera une gène devant l'humiliation subie par l'homme,pour d'autres ce sera le plaisir de voir la leçon qu'il reçoit. C'est un grand film féministe,sans doute un des tous premiers puisqu'il a 85 ans à ce jour. Rarement en effet j'ai pu voir sur un écran une femme aussi parfaite,aussi aimante,aussi belle et désirable dans ses travaux quotidiens. C'est sans doute le rêve de Dreyer et de beaucoup d'hommes. Quand le film s'achève et que le cinéaste nous offre son admirable plan des deux mains blanches venant entourer une nuque masculine,on ne peut que se dire que trop souvent on passe à coté de l'essentiel...Il n'y a que le cinéma de cette classe pour nous le faire si bien ressentir.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    941 abonnés 4 863 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 novembre 2017
    Le mari abandonné est perdu dans les affres du remord et la certitude d’un amour qu’il avait tant de mal à prodiguer.
    Une fable délicate et émouvante. Les regards tristes et profonds du père, les espoirs de la jeune fille et les objets du quotidien qui perdent la saveur du bonheur.
    La leçon est dure mais nécessaire. La vieille femme est intransigeante mais les regards qu’elle porte à la fin sont empreints d’un respect pour l’amour qui regagne le cœur de chacun.
    C’est très beau.
    stebbins
    stebbins

    463 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 décembre 2011
    Le film s'ouvre sur un foyer entretenu avec affection par une femme. Nous - spectateurs émerveillés par le génie de Carl Dreyer - ne sortirons quasiment jamais de cet espace familial... Le Maître du Logis, chef d'oeuvre du cinéma muet, est un sublime huis-clos politique, une somptueuse peinture des rapports humains développée avec une infinie délicatesse. Chez Dreyer la politique ne relève en rien d'une quelconque idéologie patriotique : elle est à prendre à son essence, celle - plus originale - de la condition humaine. Politique... et de fait psychologique, bien que le cinéaste danois s'en tienne à ce que montre les images. Ainsi, Le Maître du Logis ne sombre jamais dans l'interprétation réductrice des conflits intérieurs de ses personnages : l'âme humaine évolue - du reste le terme évolutif sied parfaitement audit film - au contact de l'Autre. Belle preuve d'intelligence que cette oeuvre pathétique, dense, qui ne lésine jamais sur les valeurs émotionnelles qui lui reviennent de droit. Bouleversant.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 027 abonnés 4 096 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2017
    Dreyer passé à la postérité pour ses films hiératiques et graves où il est beaucoup question d'amour et de religion a connu son premier succès international avec "Le maitre du logis" en 1925 qui mélange astucieusement tragique et comique pour évoquer à travers l'accomplissement des vicissitudes quotidiennes, la place négligeable trop souvent réservée à la femme au sein du couple. Dans un minuscule appartement, Ida (Astrid Holm) telle une abeille travailleuse s'affaire de bon matin avec sa fille pour que la maisonnée dont elle a la charge ne manque de rien, notamment Viktor (Johannes Meyer) son époux encore endormi. C'est une harmonie apparente qui ouvre le film de Dreyer qui a choisi de s'inspirer du Kammerspiel ("théâtre de chambre") berlinois de Max Reinhardt pour traiter d'une réalité sociale qui lui tient à cœur. Une harmonie bien vite brisée par le réveil de Viktor qui non content d'assimiler sa femme à un quelconque meuble de l'appartement a décidé de lui faire payer le revers de fortune qui vient de le frapper avec la faillite de son magasin d'horlogerie. Situation classique normalement admise à l'époque dont visiblement Dreyer ne se satisfait pas. Résolument moderne avant l'heure, le réalisateur va se servir de Mads (Mathilde Nielsen) l'ancienne nourrice d'Ida et de sa mère pour provoquer via une rébellion conduite d'une main de fer, une prise de conscience chez l'époux ingrat. Le minuscule appartement reproduit en studio par Dreyer devient alors une sorte de champ de bataille où la vieille nourrice tel un général conquérant regagne progressivement les positions perdues par une Ida sans doute trop passive. Moderne on l'a dit bien avant l'heure, Dreyer ne va pas jusqu'à remettre en cause l'ordre des choses au sein du couple mais démontre par l'exemple en infligeant à Viktor l'accomplissement des tâches ménagères le temps de l'absence programmée d'Ida que rien n'est possible sans le respect mutuel. Depuis les femmes ont gagné le droit de s'épanouir en dehors du foyer en menant carrière. Les tâches ménagères elles n'ont toujours pas été équitablement partagées. Ce film par sa teneur parfois comique peut surprendre chez le réalisateur de "La passion de Jeanne d'Arc" et de "Jour de colère" mais il éclaire sur sa profonde lucidité quant à l'observation de la société qui l'entoure.
    Nelly M.
    Nelly M.

    81 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 juillet 2015
    Ne jamais sous-estimer l'utilité d'une vieille nounou au domicile conjugal, dit ce film qui va avoir un siècle bientôt, Considérer qu'elles sont des trésors, pour l'intendance ou l'éducation des enfants, l'anti burn-out du pilier féminin, les antennes pour les épouses changées en esclaves sans s'en apercevoir. Désarroi ou approbation des plus jeunes, complicités plutôt que rivalités; voilà ce qui est cultivé ici, on se sent petite souris des intérieurs en crise dans une économie à la ramasse. Muet et pourtant diablement expressif surtout dans la potion à rebours ! Un film qui laisse mère et belle-mère jouer leur partition. A souhaiter que "le master" se tienne à carreau ensuite, sinon seconde balade en fiacre moins sûre ;-). Les deux anciennes sont des veuves dont la tâche aurait pu être plus rude si la gent masculine avait eu droit d'accès !
    ygor parizel
    ygor parizel

    206 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2012
    Un film sur la condition de la Femme (à une époque ou elles avaient encore beaucoup de combats à mener), Une histoire en avance sur son temps. Bon le huis-clos a pas super bien vieillit, l'action est assez conventionnelle tout comme la réalisation. Mais les interprètes sont bons.
    Plume231
    Plume231

    3 527 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 octobre 2012
    Carl Theodor Dreyer et la comédie ??? Tiens, je ne savais pas cela possible et pourtant... Enfin on est en plein dans le genre "comédie des petits gestes du quotidien" avec un sujet qui permet au réalisateur à confiner pratiquement tout son film dans l'espace réduit d'un appartement de milieu ouvrier. Le message du film est clair, votre épouse c'est pas votre esclave, respectez-là, aidez-là et aimez-là. Et pour le faire passer, Dreyer ne fait pas dans la subtilité en n'hésitant pas à y aller avec la (très !!!) grosse artillerie dans la description de ses personnages ; mais ça a son efficacité, les premières minutes réussirait même à donner des pulsions féministes au plus macho des machos, et puis on sourit souvent en particulier quand le mari se "réveille" enfin. Un petit peu de légèreté par un réalisateur qui ne se distinguera pas tellement par la suite pour cela avec en plus un message, c'est toujours très bon à prendre.
    il_Ricordo
    il_Ricordo

    94 abonnés 407 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 juillet 2012
    Le Maître du logis est l'un des films les plus simples et les plus beaux de Carl Theodor Dreyer, à jamais souverain du Cinéma muet scandinave (et peut-être seulement le plus grand cinéaste de tous les temps). Le Maître du logis est ce qu'on appelle un "Kammerspiel", c'est-à-dire un drame de chambre. Il est construit en deux parties : la première est un tableau familial où le père, véritable tyran, rend la vie de tous impossible et en particulier celle de sa femme, qui subit sans broncher toutes les avanies et les injustices de son époux. Elle est poussée à partir par sa mère et la brave Nana, la bonne de toujours. Il était temps : harassée de fatigue, elle n'aurait pu éviter la mort si elle était restée dans de tels conditions. La deuxième, non sans un certain humour moqueur, est la prise de conscience par l'homme de sa bassesse, de sa cruauté son égoïsme et son ingratitude. Le loup redevient brebis, et cette métamorphose donne de délicieuses et désopilantes scènes avec la nounou. Enfin, le retour inespérée de la femme annonce des jours meilleurs et une entente nouvelle à la maison.
    On retrouve dans ce film trois caractères chers à Dreyer. La femme est un symbole de pureté. C'est la sainte comme Jeanne d'Arc, elle est même incapable de penser que son mari est mauvais. Le mari est quant à lui possédé par le mal, et il ne s'en rend pas compte. C'est pourquoi il ne peut prendre conscience de son ignominie par lui-même, mais ce sont les autres qui le lui montrent. Malgré cela, il parvient à trouver une voie vers la rédemption, celle de l'humilité et de l'attention à autrui. Cependant, il reste trop orgueilleux pour demander pardon, et manque de confiance en lui. En effet, son amour pour sa femme paraît d'abord complètement intéressé : il ne sait pas vivre tout seul, c'est un assisté.
    Quant à sa femme, elle n'a pas besoin de faire le moindre effort pour pardonner à son mari, elle ne veut et ne trouve rien à lui reprocher. C'est par l'imagination d'une tromperie que le mari se rendra compte qu'il aime sa femme, et elle, préfère revenir à son foyer plutôt que de profiter de longues semaines de répit, sachant bien qu'elle ne peut vivre sans sa famille, comme sa famille ne peut vivre sans elle.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    229 abonnés 1 599 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 décembre 2013
    Une comédie de Dreyer ! Chose insolite dans la filmo du cinéaste danois... Il y a dans cette oeuvre une ironie et une malice qui disparaîtront dans ses réalisations ultérieures, au profit d'une gravité et de préoccupations plus psychologiques, mystiques ou métaphysiques. Dreyer faisait des films depuis cinq ans, au Danemark, en Suède ou en Allemagne, lorsqu'il réalisa ce Maître du logis. Le succès fut au rendez-vous, notamment en France, où le cinéaste sera ensuite cordialement invité à tourner La Passion de Jeanne d'Arc, avec Renée Falconetti. Mais restons sur ce film danois, plutôt méconnu. Il joue sur deux tableaux : le réalisme social, avec une attention portée à tous les gestes et toutes les tâches d'un quotidien domestique "moyen", sur le mode d'un quasi-huis clos ; la critique sociale et morale d'un cadre de vie traditionnel qui fait de la femme la servante de son mari. Sans verser dans un féminisme "libérateur", Dreyer n'en développe pas moins un propos étonnant pour l'époque, tout empreint d'admiration et de reconnaissance pour une gent féminine humble, laborieuse, intelligente. Une déclaration d'amour qui va de pair avec la dénonciation d'une autorité et d'un pouvoir masculins abusifs, aveugles, stupides, ici joyeusement rabroués. Le film commence par ce texte : "Voici l'histoire d'un mari trop gâté, une espèce déjà disparue dans notre pays, mais qu'on rencontre encore à l'étranger. C'est aussi l'histoire d'une femme héroïque. Pas une de ces jolies vedettes à l'élégante coupe garçonne dont raffole le cinématographe, mais une femme ordinaire, une épouse et une mère dont l'horizon se limite aux quatre murs de son foyer de banlieue." Passé la petite touche d'ironie à l'égard de ses concitoyens et des stars à la mode de l'époque, Dreyer lance ainsi son histoire entre un antimachisme moderne et un idéalisme féminin à l'ancienne. Son style va se révéler un peu appuyé et démonstratif, mais le scénario est suffisamment insolite et amusant pour faire oublier les quelques lourdeurs et longueurs du film. On s'amuse notamment du personnage de la nounou, au caractère bien trempé et à la ruse réjouissante. Ce personnage de rebelle mène la danse, avec fermeté et doigté, et permet à Dreyer de faire passer agréablement son conte moral. Voilà qui fait de ce film une véritable curiosité et donne l'occasion de découvrir une autre facette du cinéaste danois.
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