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    Comme un fils
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Comme un fils" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Comme un fils est né de deux idées. Après l’assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020, Nicolas Boukhrief voulait écrire un film sur l’importance de la figure du professeur et leur rendre hommage. Le metteur en scène se rappelle : "Mais beaucoup de longs métrages ayant déjà été faits sur le sujet, et des très bons, je cherchais dans mon histoire à sortir de la structure professionnelle dans laquelle ce personnage évolue la plupart du temps pour parler de la figure d’un professeur en soi, hors de son contexte. Hors de l’école, du collège ou du lycée qui servent quasi systématiquement de cadres aux films sur l’éducation."

    "La seconde idée est née en voyant sur scène plusieurs humoristes faire des piques d’un humour assez pauvre sur la communauté des Roms. Je me suis demandé pourquoi ces humoristes, immigrés de 2ème ou 3ème génération et qui évoquent régulièrement le racisme dont ils ont pu être les victimes, tapaient volontiers sur les Roms, tout comme du reste des comédies françaises grand public. Cela m’a donné envie de me renseigner sur cette communauté, qui souffre sans doute aujourd’hui de la plus grande forme de racisme endémique puisque tout le monde se permet de la moquer méchamment, voire violemment, sans aucun complexe."

    La figure d’Oliver Twist

    Au fil des recherches de Nicolas Boukhrief auprès des associations et des services de police concernés, le cinéaste a eu la confirmation que les jeunes Roms sont des sortes "d’adolescents sauvages" qui ont certes la culture de la rue, mais qui pour un certain nombre ne savent ni lire ni écrire parce qu’ils sont déscolarisés.

    "La figure d’Oliver Twist s’est alors imposée, et m’a inspiré l’envie de retracer le destin d’un de ces gamins, non pas du côté des “méchants” qui l’entourent et l’utilisent mais de celui d’un prof retiré qui le prendrait sous sa coupe pour lui venir en aide. Cela devenait ainsi une version 2.0 de L’Enfant sauvage", confie le réalisateur.

    Vincent Lindon de la partie

    Alors qu'il réfléchissait à cette histoire, Nicolas Boukhrief a rencontré par hasard Vincent Lindon par l’intermédiaire du producteur Richard Grandpierre. Lorsque le cinéaste a fait lire le pitch de ce film à l'acteur, ce dernier a immédiatement manifesté son enthousiasme : "Après avoir fait entrer Eric Besnard dans la boucle pour le scénario de Comme un fils, j’ai donc commencé à écrire “pour” Lindon. J’ai rédigé beaucoup de mes films en pensant uniquement aux acteurs qui ont fini par les interpréter, mais c’était la première fois que je soumettais un script aussi tôt à un comédien, quasiment au fil de son écriture."

    "Et j’ai trouvé cela très enrichissant parce que ça permet d’avancer en se rapprochant de plus en plus de ce qui correspond vraiment à l’acteur. Vincent Lindon étant en outre, très investi, à chaque version du scénario il apportait un éclairage et des idées très diverses et intéressantes, même si évidemment il fallait faire le tri."

    En quête de sens

    En discutant avec beaucoup de professeurs, Nicolas Boukhrief s'est vite retrouvé confronté à ce problème de vocations qui perturbe aujourd’hui le pays. Il précise : "Ce métier engendre un immense questionnement, de sérieux doutes – et on le comprend quand enseigner devient un motif d’assassinat ! Dans ce contexte, j’ai voulu brosser le portrait d’un prof en crise de foi. Jacques Romand est un personnage à la Simenon, totalement déprimé et en quête de sens."

    "N’arrivant plus à exprimer son idéal en tant que prof, il s’est retiré de l’Education Nationale. Le fait qu’il n’enseigne plus me permettait ainsi d’interroger le métier plutôt que de le filmer uniquement dans sa pratique. Et de raconter au fond, que le malaise de beaucoup de professeurs vient de leur relation à la structure dans laquelle ils évoluent plutôt que d’un rejet du fait même d’enseigner."

    Fausse route

    Après avoir commencé un casting de jeunes Roms dans différents camps de France et rencontré des personnalités très fortes et cinégéniques, Nicolas Boukhrief s'est vite dit qu'il faisait fausse route : "J’étais mal à l’aise à l’idée de mettre en lumière un jeune de 15 ans qui deviendrait le prince du village pendant les deux mois de tournage et peut-être la sortie du film, mais serait ensuite renvoyé à sa condition très rapidement."

    "Car si c’est déjà très délicat d’aller chercher un gamin de banlieue pour le propulser dans le cinéma, on peut imaginer qu’il pourra faire carrière ensuite car il y a de nombreux films aujourd’hui qui nécessitent ce genre de caractères. Mais on sait d’avance qu’un jeune Rom ne retrouvera pas de rôle à tenir car il n’y en a pas."

    Trouver Victor en Roumanie

    Pour trouver celui qui incarnerait Victor, Nicolas Boukhrief s'est rendu en Roumanie caster les élèves de plusieurs écoles d’art dramatique. Des adolescents qui avaient décidé de devenir acteur avant ce film et pour lequel ce serait alors une véritable chance. Il se souvient : "J’y ai rencontré Stefan Virgil Stoica qui parlait très bien anglais, mais pas le français. Plutôt que de le coacher pour lui apprendre tant bien que mal la langue et qu’il la joue avec un accent caricatural, j’ai plutôt choisi que mes deux personnages communiquent en anglais."

    "Pour justifier son allure, j’ai aussi décidé de faire de ce personnage un métis, à moitié Rom et à moitié Roumain. Et c’est comme ça que j’ai appris qu’il y avait aussi un racisme envers les enfants métis chez les Roms, où ils peuvent être moqués ou ostracisés. Cela rajoutait à sa condition de victime et me permettait d’aller encore plus loin que mon sujet d’origine, de dépasser le film sans doute un peu trop à thèse pour retracer une rencontre entre un enfant sauvage et un prof solitaire. Ou l’inverse. Deux personnages, plutôt que des symboles."

    Authenticité

    La famille de Victor est incarnée par de vrais Roms : "Les gens qui appartiennent à cette communauté sont si singuliers et ont une telle attitude que créer de toutes pièces un groupe d’acteurs pour les imiter aurait été forcément kitsch, ou déplacé. En collaboration avec l’association La Pagaille, dont le fondateur Gaëtan Lecompte est devenu mon conseiller technique sur cette question, j’ai donc choisi de faire appel à une ou deux familles seulement."

    "Cela me permettait de compter une trentaine d’acteurs et figurants qui se connaissaient déjà, de leur faire vivre une aventure collective et de leur verser un cachet global suffisamment conséquent pour que ce tournage vaille vraiment le coup pour eux", confie Nicolas Boukhrief.

    Mise en scène

    Avec un acteur comme Vincent Lindon, un adolescent de 15 ans anglophone qui n’a jamais fait de cinéma et des familles de “vrais” Roms, Nicolas Boukhrief a fait l'impasse sur une direction trop rigide : "Là, je devais faire l’inverse, c’est-à-dire laisser la vie s’exprimer dans chaque décor, regarder mes comédiens vivre les situations et adapter ma mise en scène à leur jeu et à leurs déplacements. J’avais expérimenté cette méthode avec Marine Vacht et Romain Duris dans La Confession et j’ai renouvelé l’expérience ici, en travaillant souvent avec deux caméras, ce que je n’avais jamais fait auparavant. Impossible dans cette manière de faire d’avoir une vision totalement synthétique du film en cours, il s’agit de tourner beaucoup plus à l’instinct en se disant “advienne que pourra” ce qui est pas mal déstabilisant."

    "Mais bon, j’étais épaulé par le chef opérateur Eric Gautier, qui a été mon autre grand complice dans cette aventure et qui a le mérite de connaître suffisamment bien Vincent Lindon, en plus, pour anticiper ses mouvements au cours des scènes, sans que cela paraisse jamais artificiel."

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