Avis sur Hors-saison

Ce nouveau film de Stéphane BRIZE tourné en Bretagne à Quiberon diffère radicalement de ses précédentes productions de films à fort caractère social. Là, il s’agit d’une histoire d’amour un peu plus conventionnelle. Le rythme est assez lent avec de trop longues séquences et le scénario reste assez minimaliste dans son ensemble. La bonne qualité de l’interprétation surtout celle d’Alba ROHRWACHER très attachante et l’excellente bande musicale de Vincent DELERM ne suffisent pas à sauver l’ensemble du film que j’ai trouvé finalement assez moyen.

Bernard CORIC

Le temps qui marque les êtres défile. Mathieu a beau être une star, il déprime. La communication avec sa femme est réduite au néant. Il s'isole et est contacté par un ancien amour. Même si le temps défile, ce qui nous relie aux gens qui comptent demeure. Rien n'est possible entre Mathieu et Alice, mais le lien ne peut se briser. Hors saison est plus qu'un mélo amoureux. Stéphane Brizé se transforme en Claude Lelouch pour peindre des émotions qui ont germé dans tous les coeurs de plus de 30 ans. Et que c'est beau.

Ce n'est pas parce que la vie du personnage principal joué par Guillaume Canet est ennuyeuse que le film doit être ennuyeux.
Pour une fois l'acteur n'y est pour rien, il fait le job de droppy sympathique, c'est plutôt le réalisateur, habitué aux drames sociaux, qui se plante avec un scénario qui tient sur un ticket de métro et une mollesse de mise en scène, qui nous fait bailler.
Difficile de se passionner pour les malheurs d'un pauvre acteur dépressif, en pleine crise. Il manque une folie, une faille à cette histoire proprette et grise comme les ciels de Bretagne.
L'actrice italienne sauve un peu les meubles par son charme et sa délicatesse, mais les enjeux sont si faibles et convenus.
Même Lelouch aurait fait mieux pour cette histoire de retrouvaille amoureuse.
Dans le genre histoire d'amour contrariée, il vaut mieux voir le joli Past lives, sorti dernièrement, et qui émeut vraiment.

Après sa trilogie sur le monde du travail, Stéphane Brizé avait sans doute besoin de "souffler" et il n'est pas surprenant de le retrouver dans un registre moins engagé, celui de Mademoiselle Chambon et de Je ne suis pas là pour être aimé, par exemple. Hors-saison, et c'est un peu nouveau pour le cinéaste, se distingue aussi dans la veine d'un humour absurde, avec des gags à la Tati, dans un établissement de thalassothérapie. Mais le thème principal du scénario coécrit avec Marie Drucker est bien celui d'un retour de flamme, celui d'un couple qui s'est séparé quinze ans plus tôt. Il n'est pas injurieux d'affirmer que Hors-saison plaira sans doute principalement à un public "mûr", non seulement pour son sujet mais aussi de par son traitement, avec des silences très (trop) étirés, de longs plans sur l'écume des vagues, la décorrélation fréquente des dialogues avec les images, la musique de Delerm, etc. Il s'agit d'un long-métrage avec des intentions très prononcées, assez convenu même, affirmeront certains, et dont la petite musique n'est pas sans évoquer un certain Claude Lelouch. On peut reprocher bien des choses au film mais le parfum un peu désuet qui s'en exhale n'est pas sans séduction et une scène au moins, incongrue et presque hors-sujet, suscite une émotion assez exceptionnelle. Et puis il y a Alba Rohrwacher, au côté d'un Guillaume Canet sobre et convaincant. L'actrice italienne livre une nouvelle prestation lumineuse et on a beau avoir l'habitude, c'est un régal, une fois de plus.

Les acteurs assurent mais j'ai trouvé le scénario raté et le rythme bien trop mou. La belle Bretagne ne sauve pas tout.

Avant d’écrire ma critique, un petit coup d’œil sur l’échelle des notes. Une moyenne actuelle à 2,7. Deux fois plus de notes en-dessous de 4 étoiles qu’au-dessus de 3. Et surtout 20 notes à zéro. Ce qui n’est pas la note majoritaire mais, en nombre, la deuxième quand même sur le podium. Voilà qui va m’autoriser à parler d’ennui. J’hésite toujours, pensant que c’est moi. Ennui est un mot qui revient d’ailleurs souvent dans les critiques que j’évoque. Ben oui, ç’est ça. Deux ex-amants qui se retrouvent par hasard. Au moment où le Monsieur (Guillaume Canet), acteur à succès de son état (dans le film, mais dans sa vraie vie aussi, choix scénaristique voulu ?) a un gros coup de déprime. L’ex, elle ça va. Elle vit sa vie. C’est une romance (bien que le film soit catégorisé comédie dramatique, on se demande bien pourquoi ?). Mais que va-t-il se passer au détour de cette romance, de ses ressorts. Euh… pas grand-chose. Ça manque de piquant, d’éléments perturbateurs. Ceux-ci pourraient être les conjoints légitimes mais ils sont distants de l’action (du peu d’action). Eric Rohmer aurait scénarisé ça autrement. Il aurait su jouer des jeux du hasard, de la vie qui passe, qui rebat les cartes. Mais n’est pas Rohmer qui veut. Si je me hasarde à faire une référence à feu ce dernier c’est que le titre est « Hors-saison ». Ça ne vous rappelle rien avec Eric Rohmer ? Bon, sans Rohmer ici !

Avec ce film qui, sans avoir l’air d’y toucher, aborde un grand nombre de genres différents, Stéphane Brizé apporte une fois de plus la preuve qu’il est un des meilleurs réalisateurs français du moment, voire le meilleur. La prestation de Guillaume Canet et Alba Rohrwacher, les 2 interprètes principaux, est absolument remarquable mais c’est une septuagénaire non professionnelle qui arrive presque à leur voler la vedette : Lucette Beudin, l’extraordinaire interprète de Lucette. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-hors-saison/

je ne me suis jamais autant ennuyé de ma vie au cinéma malgré le charme et le talent de Guillaume canet.

Très mauvais film. D’une lenteur insupportable, avec un scénario inexistant. Le seul suspense est de savoir à quel moment vous allez quitter la salle

Le film est du réalisateur Stéphane Brizé, mais c'est un film que Guillaume Canet aurait pu faire, tellement il lui ressemble. L'exploration des troubles et des tensions liés à chaque âge est du "pur Canet" dans le texte et les motivations. Cette fois-ci, ce n'est pas une bande de potes trentenaires comme dans "les Petits Mouchoirs", mais les questionnements métaphysiques de la cinquantaine, quand l'âge se fait sentir et qu'il provoque chez les perfectionnistes comme l'est notre fringant acteur, des sentiments dépressifs. Voilà donc un film au public ciblé qui ne passera pas le filtre des plus jeunes. Et pourtant quelle justesse de ton !... Le film est lent, laborieux, plein de moments de silence; la Bretagne y est austère, peu engageante. Matthieu, notre dépressif a choisi l'endroit le moins naturel pour se ressourcer. D'ailleurs, son séjour de Thalasso est marqué par l'ennui et un détachement à toute épreuve... Les images s'étirent dans un grand bâillement du spectateur. Jusqu'à l'arrivée du personnage d'Alice ( Alba Rohrwacher merveilleuse de justesse ), une ancienne maitresse abandonnée qui apparaît comme un rayon de soleil dans un ciel d'orage. Tout s'articule ensuite autour de cette femme, pudique, peu sûre d'elle, qui brave les souvenirs douloureux du passé pour retisser du lien. Face à elle, il reste mutique, peu ouvert, mais se laisse finalement séduire par la générosité de cette femme qui fait du bien dans un hospice de vieux. Elle l'invite dans la célébration d'un mariage entre deux résidents de la maison, autour d'une soirée où les yeux du dépressif retrouvent l'étincelle de la vie. La soirée est d'une grande puissance émotionnelle, comme le témoignage d'une vieille femme, passée à côté de sa vie, et bien décidée à rattraper le temps perdu. Comme l'espérait le spectateur, les deux amants finissent par se retrouver pour une étreinte qu'on imagine furtive. Ainsi, c'est dans un pays hostile, entouré de vieux proches de la fin, que Matthieu va retrouver une certaine envie de vivre. Alice n'en sortira pas indemne, car le mal-être peut sauter d'un individu à l'autre. Foutue déprime des bilans quinquagénaires !... Finalement, seul l'amour est un ciment qui tient pour traverser ces moments difficiles. Un beau film, léger, et sans doute pas tous publics. Qu'importe, l'esprit est là, et il parlera à beaucoup...

Une lenteur déconcertante , on peut compter les vagues sur les récifs , tellement c'est d'une banalité , une histoire d'amour en thalasso , des retrouvailles ..!!! Et puis c'est TOUT..!!!!

Non ce film n'est pas un "ratage", non il ne se passe pas "rien", au contraire, tout est en subtilité, en intériorité, en réflexion, en émotion ... Qui n'a jamais eu le blues sur sa vie, ou sur un amour passé ? ceux-là alors ne peuvent comprendre... et doivent passer leur chemin effectivement. On voit ici une tranche de vie qui nous ramène sans doute à un possible vécu personnel, ou non, dans un décor un peu hostile d'une bretagne "hors saison" et un temps qui s'allonge, peu propices à rêver, ce qui donne encore plus de force aux émotions ressenties par les personnages, émotions interprétées avec justesse et sensibilité par G. CANNET en en particulier par la lumineuse A. ROHRWACHER. Oui il y a des longueurs, mais elles sont nécessaires à la représentation de la vie qui passe, à la vie qui n'est pas toujours faite de joie, bonheur, ou réussite. C'est ça la vraie vie.

Stéphane Brizé met en scène un film sur le mal-être, la solitude, l’amour. Mathieu est un acteur très connu et célèbre qui fait un séjour en thalassothérapie pour réfléchir sur sa vie personnelle et professionnelle. Le début du film est lent mais permet de connaître un peu mieux cet acteur et ses questionnements. Il retrouve Alice qui se sont aimés autrefois. Elle l’invite au mariage d’une amie et toute la scène du mariage est vraiment réussie. Stéphane Brizé aurait dû continuer avec l’embellie de cette scène mais il est revenu à la lenteur du début. Et là franchement ça ne passe plus. Les images sont très belles. Guillaume Canet et Alba Rohrwacher jouent très bien. Mais j’avais hâte que ça se finisse.

Guillaume Canet tente de rebondir après le tumulte d'Astérix et Obélix : L'Empire du milieu.
L'intérêt de ce film est proche de zéro. Il aurait été divertissant ou émouvant, cela aurait pu être pardonné, mais même pas. C'est triste de voir ça alors que Stéphane Brizé a brillé ces dernières années dans les drames sociaux. On est donc végétatif dans cette thalasso à voir Mathieu renouer avec son passé. Comme souvent avec Guillaume Canet, ça respire le film auto-centré. Quoi qu'il arrive, tout revient à lui alors que son personnage est fade.

Stéphane Brize est sans doute un des ( rares ) cinéastes français en activité a disposer d'une filmographie de qualité ( la trilogie du travail constitue sans doute un marqueur qui restera dans les mémoires).

Malheureusement avec " hors saison" le cinéaste trébuche et rate complètement son affaire.

Faisant parfois penser ( en beaucoup moins réussi) à " Lost in translation" de S. Coppola ou au récent " past lives" , " hors saison" repose pourtant sur un pretexte prometteur.

Un acteur à succès, marié, qui connait une période d'instabilité intérieure retrouve par hasard une ancienne petite amie, mariée elle aussi, qu'il avait plaquée dans le passé.

La difficulté de ce genre de proposition qui repose essentiellement sur les dialogues, c'est qu'elle doit permettre de dessiner un portrait intime au moins partiellement fouillé des personnages, pour susciter l'intérêt.

Or, à l'écran rien de tout çà. Quelques vagues pistes suggérées certes, mais rien de profond au point qu'on a l'impression que de nombreuses scènes sont improvisées ( et pas très bien).

Canet n'est pas au mieux, voire même pas bon ( son personnage n'est ( à mes yeux du moins) même pas intéressant) tandis que A.Rorhwacher, elle, beaucoup plus à son aise est handicapée par un fort accent qui rend certains échanges étirés inaudibles.

Quelques scènes fonctionnent tout de même ( l'interview de la dame âgée - sans doute le moment le plus intéressant) qui évitent le naufrage total.

Bref depuis le réussi " Mme Chambon" qui remonte à une quinzaine d'années, on a affaire ici à l'opus largement le plus faible du cinéaste.