Dans une interview parue en décembre 1975 dans L'Unité, hebdomadaire du Parti socialiste, Georges Conchon déclarait avoir voulu faire de Sept morts sur ordonnance un "film politique qui soit en même temps un spectacle". Et d'ajouter : "Moi, j'aime bien lutter en première ligne. Mais je tiens à dire que je n'ai rien contre la médecine et la chirurgie. Ce que je sais, c'est que je suis avec tous les jeunes médecins, ceux qui ont commencé à prendre conscience de leur rôle dans la société et qui ne veulent pas être soumis à l'argent, aux diplômes et aux vieux cons. J'ai voulu montrer un drame sur la violence feutrée qui s'exerce dans tous les milieux."
Partant de cette histoire vraie, le scénariste Georges Conchon s'est lancé dans un véritable travail d'enquête. Il s'est rendu à Reims, dans la ville même où avait eu lieu ce double suicide, et a fréquenté un bar où avaient coutume de se rencontrer les notables locaux, ceci afin de glaner un maximum d'informations qui pouvaient lui être utiles pour l'écriture du scénario.
Sept morts sur ordonnance s'inspire d'un tragique fait divers : le suicide dans les années 60 d'un chirurgien présentant des similitudes avec le suicide d'un autre de ses confrères survenu dans la même ville, à Reims, 15 ans auparavant. Le personnage de l'obséquieux Dr. Brézé joué par Charles Vanel fait clairement référence à Joseph Bouvier, éminent médecin et maire de Reims durant l'Occupation allemande.
La collaboration de Jacques Rouffio avec Georges Conchon, scénariste mais aussi romancier, ne date pas de ce film. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble sur L'Horizon (1967), premier long métrage de Jacques Rouffio, et seront amenés à se retrouver pour l'adaptation du Sucre, brillante satire sociale de Conchon sur la spéculation boursière.
Sept morts sur ordonnance s'est tourné de juin à août 1975 sur les lieux mêmes de l'action, à Clermont-Ferrand, mais aussi à Madrid, la production étant franco-espagnole.