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    La Strada
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    133 critiques spectateurs

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    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    94 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 décembre 2019
    Le spectacle de rue, c’est un thème fétiche chez Fellini ; un thème un peu chiche pour une bonne part du monde du cinéma de l’époque, aussi. Difficile à produire, le film bénéficie d’un Anthony Quinn qui ignorait tout du réalisateur & dont l’agent suspicieux a refusé un salaire basé sur un pourcentage des recettes ; ironiquement, l’acteur y a perdu de l’argent comme son personnage y perdra la joie de vivre. Une joie un peu âpre, même si pas autant qu’un doublage en italien qui passe très mal.

    L’exploitation des plus faibles dans l’art itinérant contient une ironie qui n’allait pas s’arrêter à l’obtention du tout premier Academy Award pour un film en langue étrangère : avant de devenir le film favori du pape François, La Strada est un questionnement sur la tolérance. Est-ce tolérer que d’accepter les faiblesses de celui qu’on exploite ? Ou ”celle”, en l’occurrence : Giulietta Masina, la femme de Fellini (ç’a rassuré les producteurs), joue le rôle exténuant d’une simple d’esprit. Elle doit faire attention à ne pas comprendre ses propres sentiments pendant que son exploiteur fictif, drama Quinn, ne comprend le siens que trop bien & les a refoulés pour cette raison.

    Là où le monde (intra & extra pelliculam) voyait une pauvresse & un méchant, Fellini pose la question autrement : comment faire que l’un se révèle dans les yeux de l’autre ? Rien ne sera dès lors plus très clair : se tenant à l’écart de clichés qu’on n’avait pas encore inventés, le régisseur parle à chacun de ses deux personnages : d’une part, il fait appel à la perspicacité de celle qui n’en a supposément pas, & d’autre part à ce que ressent celui qui refuse d’exprimer le fond de sa personne. Une profondeur qui rejaillit de protagonistes dont chaque image témoigne de l’incroyable plénitude.

    Évidemment, cela provoque du conflit, & si ses fondements sont rattrapés au vol par l’écrémage d’un mélange savant, ses axiomes s’imposent un peu fort. Je pense que là aussi, Fellini était trop en avance sur son temps pour qu’un peu de sa précipitation ne survive pas jusqu’à un visionnage 65 ans plus tard.

    Mais qu’à cela ne tienne, le tour de passe-passe est enclenché : remords et malheur seront les produits abrasifs d’une œuvre aux fantastiques éclairages parcourant les routes en quête de la plus belle des anti-histoires d’amour.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    Benjamin A
    Benjamin A

    654 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 mai 2017
    C'est avec La Strada que Federico Fellini connaîtra son premier succès international, oeuvre dans laquelle il met en scène le parcours d'une jeune fille vendue par sa famille très pauvre à un lutteur de foire.

    À partir de ce point de départ, le cinéaste italien dresse le portrait de ces deux personnages où il opposera la brutalité et force de Zampano à l'innocence et fragilité de la jeune Gelsomnia. Deux visions qu'il n'hésite pas à pousser vers la caricature pour mieux en faire ressortir la force et l'émotion, ce qu'il fait merveilleusement, sans pour autant tomber dans la facilité ou le misérabilisme mais toujours avec justesse et intelligence.

    C'est surtout autour de Gelsomnia qu'il va braquer sa caméra où, comme pour elle, il va nous faire passer par tout un panel d'émotion, de la tristesse à l'intensité du cirque et de la vie sur la route en passant par la joie éphémère. D'ailleurs, l'émotion passe autant par les gestes et regards que les mots et Gelsomnia est tout le long inoubliable, que ce soit avec ses expressions enfantines ou ses traits rappelant Chaplin. Fellini donne à son oeuvre une dimension humaniste, poétique, intemporelle, puissante et mélancolique et jette un regard tendre sur elle. Le cinéaste italien bénéficie aussi de la magnifique partition de Nino Rota, sublimant chaque image du récit.

    L'histoire est assez simple mais touchante, Fellini trouvant toujours le bon équilibre entre les tons et sachant nous immerger sur les routes aux côtés des protagonistes. L'intrusion de certains personnages autour d'eux deux est toujours bien géré, sachant toujours faire rebondir l'histoire pour accentuer l'émotion et son étude riche, et fine, de l'âme humaine. De nombreuses scènes sont d'une force incroyable, que ce soient les regards de Gelsomnia ou les sanglots solitaires et bouleversants de Zamparo sur la plage. L'oeuvre tient aussi sur les épaules d'acteurs merveilleusement dirigés, que ce soit un imposant et charismatique Anthony Quinn, la frêle et touchante Giulietta Masina ou Richard "Le fou" Basehart.

    C'est une oeuvre d'une infinie tristesse, mélancolie et humanisme que Federico Fellini met en scène avec La Strada, un film inoubliable porté par d'excellents interprètes et dont chaque image se révèle riche et émouvante.
    GodMonsters
    GodMonsters

    1 229 abonnés 2 645 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2011
    Un chef-d'œuvre !!! J'ai eu la chance de le voir au cinéma (dans le cadre scolaire) et ce film est une très bonne surprise !! Le casting est génial (coup de cœur pour Giulietta Masina), la réalisation et le scénario sont exceptionnels... "La Strada" déborde de beauté et d'humanisme, et séduit grâce à son aspect humoristique et dramatique. Indispensable.
    ygor parizel
    ygor parizel

    205 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2012
    Fellini met en scène une histoire très touchante dans la veine néoréaliste italienne. Des personnages intéressants et bien interprétés. Des beaux plans dans des paysages défrichés, mais le film n'atteint jamais la frénésie des oeuvres suivantes du cinéaste (logique car ici il s'agit d'un mélodrame à la place d'une comédie dramatique).
    Appeal
    Appeal

    136 abonnés 569 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 octobre 2012
    Je ne vais peut-être pas adapter mon propos à ce film, lui prêtant qualités et défauts qui ne corresponde pas à son époque. Car la Strada n'est pas un film qui m'est impressionné, surtout sur sa forme, aussi par son fond. On ne peut pas dire que l'image soit belle, qu'il y est de nombreuses trouvailles, de l'imagination, alors que le monde forain est un bon terrain pour développer ses idées. Quant au scénario disons le, il tient sur un timbre, se résumant à l'histoire d'une jeune femme naïve, pas tres belle (meme si je lui trouve vraiment du charme), vendue par sa mère à un artiste de rue bourrin et macho qui la rend malheureuse, puis elle rencontre son libérateur, un autre forain, qui va connaitre une fin tragique. Pourtant La Strada fait partie de ces films coup de points, assez durs a voir, et puisque je n'ai pas d'exemple prè-strada, je pourrais le comparer au Elephant Man de Lynch, non pas sur l'histoire en elle meme, mais sur l'effet produit. De la je soulignerais l'incroyable jeu de Giulietta Masina, muse de Frederico Fellini, qui joue parfaitement la naïve confronté à la cruauté permanente du monde de la pauvreté et qui cherche sa place dans une ambiance très étrange et malsaine. Il se dégage de son personnage une vraie force humaniste, une vraie pitié (même si exècre cela), un dérangement qui se ressent, et c'est en cela que La Strada est un film pionnier et marquant.
    annastarnomberon
    annastarnomberon

    120 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 avril 2012
    Un voyage troublant et enchanteur dans le milieu forain... La Strada est un film très particulier, il s'y passe beaucoup de choses mais on a l'impression qu'il ne s'y passe rien, et pourtant on est fasciné. C'est typiquement un film sur lequel j'aurais du mal à mettre des mots, un film qui fait rentrer le spectateur dans un rapport intime aux personnages. On s'émeut de Gelsomina, cette jeune femme livrée par sa mère à un forain dont elle n'arrivera jamais, malgré les nombreuses occasions, à se libérer de l'emprise. Le visage solaire de la grandiose Giulietta Masina rayonne de candeur et de mystère. Les expressions de son visage, son regard immense et sa gestuelle lui donnent une aura incroyable et mélancolique, celle d'un clown triste. Rarement un personnage de cinéma ne m'aura semblé si intriguant et envoutant. On a l'impression de ne jamais cerner ce qu'il y a sous la carapace de cette femme-enfant, souvent présentée comme simple d'esprit par ceux qui parlent du film. Sa moue boudeuse réussit à attendrir et interpeller le spectateur au delà de l'écran. C'est fou, car on s'attache à la relation de Zampano et Gelsomina alors que rien (ou presque) ne bouge entre ces deux êtres isolés : elle attendant un signe qui ne vient jamais et lui se refusant à ouvrir les yeux sur elle. Et pourtant, on termine La Strada avec un immense sentiment de nostalgie et de solitude : elle était tout pour lui, il était tout pour elle, et on le sait même si jamais Fellini n'en fait des tonnes pour nous donner à voir l'intensité de la relation de ces deux solitaires. Cette scène finale est réellement prenante et bouleversante. La Strada est d'ailleurs une véritable leçon de cinéma dont le statut de classique ne m'étonne en rien : tout est filmé à la perfection avec de magnifiques travellings, et la caméra capte les émotions. Le passage le plus magique du film est pour moi celui où les regards de Gelsomina et celui d'Il matto se croisent pour la première fois (alors qu'il rentre dans sa voiture après son numéro de funanbulisme). Il faut le capter, car il est court, mais c'est un de ces instants où on a l'impression qu'il n'y a plus ni acteurs, ni metteurs en scène, ni caméra. Un de ces instants où on a l'impression d'assister à une bribe de vie. Le personnage d'Il matto, seul à comprendre et savoir parler à Gelsomina, amène une très belle réflexion sur la vie et la place de chacun dans l'univers. Si je ne mets pas la note maximale à la Strada, c'est parce qu'il manque à mes yeux un peu de concision. Mais ce film est une véritable expérience, une interaction entre acteurs et spectateurs, un film qui nous berce tout du long par sa langue mélodieuse (ça donne envie de se mettre à l'italien) et sa musique superbe, et qui reste en tête après s'être terminé ...
    Spiriel
    Spiriel

    29 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 novembre 2008
    Impossible d'oublier la performance chaplinesque de Masina dans ce rôle bouleversant de Gelsomina. Film néo-réaliste portant fortement la patte Fellini, La strada n'est peut-être pas un chef d'oeuvre absolu, parfois un peu simpliste, mais le film parle à tous, cru, émouvant, et ce portrait de la misère dans le monde du spectacle reste le meilleur film de Fellini pour ceux qui ont du mal avec le mégalomane italien. Une belle réussite, qu'on revoit toujours avec plaisir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 avril 2011
    Film mythique de Federico Fellini, qui s'ouvre sur la vente, par sa pauvre mère à un saltimbanque nommé Zampano (Anthony Quinn), de sa fille Gelsamina – interprétée par Giulietta Masina, l'épouse de Fellini. Gelsamina suit donc cette brute épaisse de Zampano, spécialiste d'un numéro consistant à briser une chaîne par la seule force de ses muscles pectoraux, afin d'apprendre de son maître quelques tours, mais aussi afin de présenter et d'accompagner le tour principal de son souverain pédagogue. Le style du film est clairement néo-réaliste, histoire de petites gens, du peuple, de la vie... Mais tout ça est baigné dans une réflexion très riche voire métaphysique, dans une structure très calculée, intelligente, en même temps que dans une atmosphère très burlesque.
    Bref, une asymétrie fondamentale traverse tout le film : en haut, Zampano, bourru personnage, l'homme de la force sans finesse, de la tradition (tradition sociale, puisque Zampano est un macho absolu, mais aussi tradition individuelle, puisque le caractère même de Zampano est immuable : bourrin, grande gueule, limite alcoolo, et enfin tradition même artistique ou professionnelle, puisqu'il ne changera jamais de tour), l'homme anti-nouveauté, anti-changement, anti-transformation, la figure de la fermeture, de la clôture, du mouvement concentrique. En bas, Gelsamina, qui subit la loi de cet homme abominable en ployant l'échine, est la figure de l'ouverture (elle ne demande qu'à apprendre), du mouvement excentrique (elle quitte son foyer familial pour partir sur les routes, vers l'inconnu (alors que Zampano, lui, qui fait le même chemin, tourne en rond, répète sans cesse son parcours)) ; contre la loi, Gelsamina forme l'exception, contre les finalités externes (manger, gagner de l'argent), elle est la seule finalité interne qui puisse – comme un couronnement de l'art pour l'art. Asymétrie foncière, qui se renverse donc, implicitement, du côté de Gelsamina (où sont toutes les hautes valeurs) : La Strada conte l'inversion d'une inégalité (et ce, en dépassant une fausse première inégalité, ET à travers une égalité (Gelsamina, en restant fidèle à la figure de la fidélité, ironise et détruit la fidélité, produit un décalage, une nouvelle asymétrie où elle est en haut et Zampano en bas).
    Mais La Strada n'est pas un film trop simplement duel ; il dessine une triangulation impossible. Le troisième terme, c'est Il Matto (Richard Basehart), le Fou, personnage lunaire, absolument antithétique à Zampano, comme son envers parfait, et en même temps le soleil qui rayonne sur Gelsamina, sa bonne conscience en même temps que son modèle – et le creux noir de son inspiration artistique. Le Fou s'oppose à Zampano comme le spirituel au corporel, comme l'air à la terre ou l'esprit à la matière : il est le funambule qui marche sur le fil de la bête humanité, le rire de Zarathoustra qui fait vaciller les foules – la grande fêlure heureuse et artistique. Par là, tel un fil solitaire et fragile surplombant les abîmes, le Fou est l'homme du risque, de la tentative et de la mort : alors que Zampano est destiné à vivre longtemps, comme une bête de somme, le Fou est certain de succomber rapidement, face à l'imminence périlleuse des hauteurs (il y a un peu du mythe achilléen dans ce Fou). Le Fou est la figure divine du renouvellement (contre la tradition et la continuité), de l'art mouvement, de l'équilibrisme ; par là, le Fou est l'archétype de la mélodie : pas un ensemble continu de notes, hiératique, désordonné, mais une irruption, un événement qui ne vaut que comme tout, une rupture temporelle dont les premières notes appellent les dernières et les dernières rappellent les premières. Zampano ne pourra jamais sortir de sa trompette que des notes ; le Fou, lui, chante, interprète, «mélodise» en toute nécessité.
    Si bien que cette grande valse à trois – Zampano Gelsamina le Fou – forme une dialectique dont le moteur est la femme. On voit évidemment de quel côté penche Gelsamina : elle, la fille un peu bête, l'idiote du village, la simple d'esprit, est une autre figure de la Folie. Comme le Fou, elle «mélodise», et ne vit que pour l'art. Mais elle décide pourtant de rester avec Zampano, celui qui la brutalise quand elle tente de s'échapper, ou de fuir l'ivrogne. Gelsamina, c'est la réconciliation des contraires ; figure quasiment hégélienne, elle reprend en elle les contradictions Zampano-le Fou pour les résoudre en elle. A Zampano manquait l'art pour l'art, la finesse et le rire ironique ; mais au Fou manquait l'amour. Gelsamina est si l'on veut la réunion des opposés, la figure de l'amour aussi bien que celle de l'art pour l'art : la femme de la mélodie, mais jouée à la trompette ; l'art du Fou, dans les conditions de Zampano. Quand Gelsamina joue son air de trompette, magnifique, elle tutoie à la fois le ciel et la terre, l'humain et le divin. Gelsamina, figure totale.

    La critique complète sur le Tching's Ciné bien sûr (note 17/20) :
    http://tchingscine.over-blog.com/
    ronny1
    ronny1

    30 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Zampano, un saltimbanque itinérant (Anthony Quinn), achète Gelsomina (Giulietta Massina) à sa mère pour qu’elle l’aide. Tout au long de la route, il la maltraite et la trompe. Ils rencontrent un artiste de cirque (Richard Basehart) qui traite avec gentillesse la pauvre fille jusqu’à ce que la brute le tue accidentellement. Il abandonne la fille, détruite moralement et émotionnellement…. Apparenté au néo-réalisme italien, La Strada s’en démarque par sa poésie et son symbolisme religieux. Premier grand succès de Fellini, c’est le plus simple de ses films et peut-être un des plus puissants grâce à cela. Soutenu par une interprétation hors pair de Giulietta Massina magnifique, jusqu’à Richard Baseheart, improbable et fragile, en passant par Anthony Quinn qui voudrait, mais ne sait pas aimer. La musique de Nino Rota a fait le tour du monde. À voir avec une grande boîte de mouchoirs en papier.
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    70 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 octobre 2013
    "La Strada" est un film magnifique de Frederico Fellini, montrant le parcours d'une jeune ingénue évoluant dans le milieu du cirque. Giulietta Masena, qui campe ce personnage, est ici extrêmement touchante. L’œuvre est simple et poétique, un peu satirique sans pour autant éclipser l'émotion ; l'ambiance est douce malgré la cruauté qui point de temps en temps et emporte des personnages aussi intéressants qu'attachants. Quant à la musique de Nino Rota, elle sublime une mise en scène déjà exemplaire et achève de faire de ce film un chef-d’œuvre.
    streptocock
    streptocock

    41 abonnés 214 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 février 2009
    Qu'on aime ou qu'on déteste, on ne peut que reconnaître le formidable talent de Fellini, talent déjà en oeuvre dans La Strada, film inclus dans la période néoréaliste du cinéaste. Plus modeste dans sa forme, son esthétique et sa narration, La Strada annonce pourtant déjà les grandes vibrations baroques de Huit et demi, Amarcord ou Fellini Roma. Plastiquement superbe (on en attendait pas moins d'un esthète comme Fellini), La Strada possède la force des grandes histoires pathétiques, à savoir celle de la douce et naïve Gelsomina, maltraitée par cette grosse brute de Zampano. Film néoréaliste, hommage au burlesque (les facéties de Gelsomina nous rapellent Chaplin ou Stan Laurel), La Strada montre bien la volonté de Fellini de ne pas s'enfermer dans cette mouvance dont on a fait de lui un peu hâtivement une figure de proue. Car le cinéma de Fellini transcende le réalisme pour s'évader vers un onirisme poétique qui trouve pour allégorie le personnage de l'ange (joué par Richard Basehart, un des futurs Vitelloni). Derrière une intrigue minimaliste se joue le destin de deux personnages on ne peut plus opposés, qui ne peuvent s'adapter l'un à l'autre. Et contrairement à ses confrères Rossellini, De Sica ou Visconti, Fellini recourt pour les premiers rôles à des acteurs professionnels dont Anthony Quinn, qui ne sait pas encore que ce rôle le prédestinera à ne jouer exclusivement que des rôles de brute. Son personnage de macho insensible au malheur de Gelsomina est certes cruel mais magistralement interprété malgré sa méconnaissance totale de l'italien. Quant à Giulietta Masina, toutes les actrices en herbe devraient un jour voir ce film et prendre une leçon de jeu auprès de cette actrice qui joua presque exclusivement sous les ordres de son mari. Film beau et triste à pleurer, La Strada est plus qu'un beau tour de magie : c'est un véritable miracle.
    Plume231
    Plume231

    3 518 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 mars 2010
    Une oeuvre étrange et intemporelle par le nombre de thèmes qu'ils abordent (les artistes de cirque, la femme considérée comme un objet, la place de chacun dans l'univers,...) qui doit beaucoup à Anthony Quinn, acteur parfait dans l'incarnation de l'homme fort et brutal, et bien sûr à la lumineuse Giuletta Masina, parfaite elle aussi. Fellini a pleinement réussi une oeuvre complexe mais surtout émouvante magnifiée par le célèbre thème mélancolique de Nino Rota. Un chef d'oeuvre.
    GabbaGabbaHey
    GabbaGabbaHey

    187 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 novembre 2010
    Une grande référence en matière de cinéma Italien et une œuvre notoire de la filmographie de Federico Fellini. "La Strada" est un film fascinant, rempli d'émotions sincères et marqué par la prestation d'une qualité irrésistible de Giulietta Masina, ainsi que celle d'Anthony Quinn. Un scenario et une mise en scène exceptionnels, au service d'un grand film. Magnifique.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 18 septembre 2012
    L'intérêt du film se trouve pour moi dans le jeu des acteurs. Giulietta Masina est excellente en foraine ingénue et simplette. Touchante, elle porte à elle seule toute la mélancolie de l'oeuvre. La musique de Nino Rota sublime la réalisation. Pas de suspense, pas d'intrigue, on ère ici au gré des déplacements de Zampano, forain qui recueille une pauvre fille afin d'en faire sa partenaire. Entre solitaires qu'ils sont, le dialogue est difficile, l'amour aussi...
    ClemYti
    ClemYti

    18 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2022
    Un véritable chef d'œuvre signé Fellini. Un film drôle et terriblement triste, profondément humain. Une belle expérience dont l'actrice principale marque à jamais l'esprit des spectateurs.
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