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traversay1
3 179 abonnés
4 653 critiques
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4,0
Publiée le 27 septembre 2022
C'était une époque menaçante, une période où le moindre geste ou comportement équivoque représentait un danger réel. Ce temps de l'ambigüité, celui de la dictature de Pinochet, la cinéaste Manuela Martelli l'encapsule à merveille, avec subtilité, tant du point de vue narratif qu'esthétique, dans son premier long-métrage, 1976. A travers le quotidien d'une héroïne, jeune grand-mère, qui appartient à un milieu bourgeois, le film traite d'une prise de conscience, presque "inconsciente", qui devient naturelle, eu égard au tempérament d'une femme libre de ses décisions, quitte à dissimuler ses actes à ses proches. 1976 va à l'encontre de nombreuses fictions consacrées à ces années de plomb chiliennes : le film est presque minimaliste, sans lourdeur psychologique, laissant au hors-champ le soin de composer un paysage que l'on sait tragique. L'atmosphère y est trouble, on pourrait presque dire hitchcockienne, avec un soin particulier accordé aux couleurs (une tâche de peinture sur une chaussure) et à aux conversations étouffées de personnages de second plan (les ouvriers, les hommes d'un bar). Actrice elle-même, chez Andrés Wood et Sebastian Lelio, en particulier, Manuela Martelli dirige ses acteurs avec maestria, exigeant un minimum d'effets dans leurs jeux respectifs. A commencer par sa protagoniste principale, l'excellente Aline Kuppenheim, dont l'interprétation frise la pure perfection.
Un premier film bluffant de maitrise. Cette variation du thriller politique où la violence reste hors-champs redonne toute son actualité à la dictature fasciste de Pinochet - qui éclaire bien les troubles que traverse le Chili aujourd'hui. L'actrice Aline Kuppenheim, qui avait tourné avec la réalisatrice dans Mon Ami Machuca d'Andres Wood, est magnétique dans son jeu détaché et minimaliste.
Alors qu’elle va passer le cap des 40 ans dans quelques jours, la chilienne Manuela Martelli présente son premier long métrage en tant que réalisatrice, elle qui, dès l’âge de 20 ans, avait fait son entrée comme comédienne dans le monde du cinéma et avait réalisé 3 court-métrages dont "Marea de tierra" qui faisait partie de "Chile Factory", un film qui, en 2015, réunissait de courtes réalisations de jeunes réalisatrices et réalisateurs chilien.ne.s. "Chili 1976" a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 2022. Il y a près de 50 ans, le Chili a connu des heures très sombres et le cinéma de ce pays a souvent puisé dans cette histoire pour nous offrir un certain nombre de films très forts. Le film de Manuela Martelli, son premier long métrage en tant que réalisatrice, a ceci de particulier qu’il parle de cette époque de façon feutrée tout en transmettant fidèlement aux spectateurs le sentiment d’angoisse qui gagne petit à petit son personnage principal. Carmen, ce personnage principal, est magistralement interprété par Aline Küppenheim. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-chili-1976/
Encore un beau film du cinéma du monde cette semaine. Chili 1976 débute sur une scène qui déterminera l'ensemble de son récit. Chili, 1976. Trois ans après le coup d’état de Pinochet, Carmen doit superviser la rénovation de la maison familiale en bord de mer. Elle choisit une peinture vintage et rose quand soudainement lui parvient de la rue l'écho d'une arrestation arbirtraire. C'est toute la force de ce film que de montrer une société à 2 vitesses. La classe moyenne et bourgeoise s'accommodant de la dictature quand en parallèle des militants dans l'ombre essayent de combattre Augusto Pinochet. Quant à Carmen, lorsqu'un prêtre lui demande de s’occuper d’un jeune qu’il héberge en secret, elle se retrouve en terre inconnue, loin de la vie bourgeoise et tranquille à laquelle elle est habituée. Aline Kuppenheim est magistrale dans le rôle de cette femme guidée par ses principes moraux et qui défie son milieu par de petites actions au services des rebelles. Un beau film
Premier film exemplaire sur le fond, la grande histoire par le bout des petites, comme sur la forme, très étudiée sans faire néanmoins écran avec le récit. Incarnation remarquable.
Chili 1976 Film fort original. S’intitule documentaire mais se déroule comme un thriller angoissant aidé en ça par la magnifique bande -son de Mariá Portugal, aux cuivres très efficaces. Cela vaut la peine de regarder le générique de fin pour apprécier cette musique somptueuse. Belles photos de l’océan Pacifique. Original également que le rôle principal soit tenu par une grand-mère fort jolie au demeurant. La critique de la dictature se perçoit à travers le climat de terreur et de méfiance qui imprègne le film. Pas de discours moralisateur à l’américaine. Tout est implicite et fort efficace. À nous d’imaginer le dénouement. Un beau film très prenant. J’apprends que c’est le premier film de Manuela Martelli. Chapeau!
ce film évoque calmement la terrible oppression du régime de pinochet.ici on voit la paranoïa qui en découle et si la violence n est pas montrée explicitement,elle est omniprésente. l interprétation sobre et habitée est bluffant.
Malgré une bonne bande son et une crédible Küppenheim le film ne convainc pas. Les longueurs sont présentes avec un montage brouillon. Un grand nombre de scènes sont inutiles et sans intérêts. Les quelques moments faisant référence au coup d'état n'apportent rien de spécial. Une oeuvre très vide.
Desservi par un titre finalement trop grand pour ce film intimiste qui tente de rendre compte de la periode de la dictature chilienne, a travers un pretexte scenaristique trop peu developpe ( la femme d'un medecin aide un activiste blesse a la demande d'un homme d'eglise).
La mise en scene et les decors sont a la hauteur malgre leur simplicite. Le gros defaut de " chili..." est la fin. Mal amenee, elle donne le sentiment de voir un sujet interessant traite par une realisatrice qui revet un costume qui lui est trop ample.
Malgre ces reserves, " chili..." se suit sans ennui, mais ne convainc pas vraiment pour etre indispensable. Dommage.
En pleine dictature sous Augusto Pinochet avec notamment l'instauration de la loi martiale quelques années plus tôt, Manuela Martelli dresse le portrait d'une femme dont le quotidien va être bouleversé lorsqu'elle accepte de cacher un jeune homme blessé. La réalisatrice joue la carte de la subtilité en suggérant plutôt qu'en montrant la situation du pays comme en témoigne la scène d'ouverture. Carmen va donc se retrouver à ses dépens au sein de la résistance sans savoir dans quoi elle s'engage vraiment. Si le contexte est intéressant, le regard posé sur cette histoire est trop distant. On aurait pu avoir quelque chose d'anxiogène et de tendu, mais ce n’est jamais le cas, ou alors très rarement. Au final, un film un peu vide qui ne raconte rien de spécial.
Au départ l'idée est intéressante : évoquer le coup d'état chilien comme une menace permanente mais sans évoquer directement la violence, la brutalité, etc. Si le travail sur l'image, le son, les couleurs... est intéressant, cela ne suffit pas à empêcher le film d'être trop lent et plat, de manquer de ressort et d'être trop froid pour maintenir l'attention du spectateur pendant tout le film. Sans plus.
Les années oppressantes du monstre Pinochet (merci, Kissinger…); Le climat si particulier de Viña Del Mar, ce site qui se voudrait balnéaire, mais qui, en réalité, subit le voisinage d'un océan menaçant ; l'actrice qui incarne parfaitement la bourgeoisie chilienne, suppôt inconditionnel de Pinochet (qui a sauvé leur patrimoine), mais qui connaît parfaitement le goût du sang et de la torture. La fin laisse un peu sur sa...faim. Mais quelle réalisation virtuose ! Petite question : pourquoi « Chili" et non pas "Chile"?
le sujet est très intéressant. quel climat anxiogène où tous se méfient les uns des autres. dommage que le film est lent trop lent. on risque de piquer du nez.