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    L'Amour et les Forêts
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Amour et les Forêts" et de son tournage !

    Un nouveau genre pour Valérie Donzelli

    L'Amour et les forêts est adapté du roman du même nom d’Éric Reinhardt, que Valérie Donzelli a lu pendant le tournage de Marguerite et Julien (2015). La réalisatrice y a trouvé d’immédiates résonances personnelles, comme cette disposition que l'on a à ne pas complètement exprimer ce que l'on ressent par peur de ne pas être aimé. Elle confie :

    "Mais ce qui m’a vraiment décidée à l’adapter, c’est la scène où Grégoire Lamoureux fait son mea culpa après avoir entendu à la radio le portrait d’un homme maltraitant sa femme. Comment il retourne la situation pour se poser en victime, et comment ce stratagème pervers fait mouche, parce que la véritable victime de ses agissements ne sait pas y résister."

    "Mais adapter ce roman me semblait difficile et j’ai repoussé l’idée, sans l’oublier. Ensuite j’ai réalisé Notre Dame, un film léger qui a été très réparateur. Et Nona et ses filles, ma série sur laquelle j’ai énormément appris. Mettre en scène une série avec autant de personnages tout en jouant dedans dans un temps record était un vrai baptême de feu.

    "Plus rien ne me faisait peur après ça. J’avais envie de revenir au cinéma avec un film où je ne serais que metteur en scène, et avec l’envie aussi d’explorer un autre genre."

    Ecriture du scénario

    Valérie Donzelli a voulu faire un film à la fois très mental et très incarné. Si les scénarios écrits par la réalisatrice sont souvent "un peu relâchés" selon ses propres termes, celui de L’Amour et les forêts est au contraire très ténu : "Je l’ai écrit avec Audrey Diwan qui est une formidable partenaire pour moi, avec une maîtrise très forte de l’écriture. On dit qu’on fait un film contre son scénario, c’est vrai de tous mes films et plus que jamais de celui-là", raconte-t-elle, en ajoutant :

    "Notre scénario était fort, c’était une base très solide, il fallait donc danser et lutter avec et contre lui. Je l’ai « déchiré », malmené, surtout au montage où, parce que je sentais qu’il fallait donner un tour plus mental au film, j’ai travaillé sur l’ellipse et arraché des morceaux du récit. Comme Nous ne vieillirons pas ensemble de Pialat, qui est construit sur des ellipses. Une ellipse, ça nous prend toujours de vitesse, on rattrape les choses après coup et ça nous éloigne du film à sujet."

    Le choix des 2 acteurs principaux

    Valérie Donzelli a choisi Virginie Efira avant même de commencer l’écriture : "C’est une actrice qui génère de l’empathie, quoi qu’elle fasse, quel que soit le personnage qu’elle incarne. Elle pourrait jouer le pire des monstres, on l’aimerait quand même, au moins un peu. Et cette empathie était cruciale dans le rapport au spectateur. Juste avant le confinement, je lui ai offert le roman en disant que j’aimerais l’adapter pour elle. Elle l’a aimé et a tout de suite accepté le rôle", confie la cinéaste. Elle poursuit au sujet de Melvil Poupaud :

    "En revanche, je n’avais personne en tête en écrivant le personnage de Lamoureux. Et puis un jour Melvil a surgi et m’est apparu comme une évidence. J’ai regardé des photos, je l’ai trouvé beau, et je me suis souvenu combien il était génial dans Grâce à Dieu. J’en ai parlé à Virginie qui a tout de suite été enthousiaste. Melvil en Grégoire Lamoureux, je trouvais ça inattendu, il n’avait jamais eu ce genre de rôle. Il a accepté immédiatement et a pris à bras le corps ce personnage monstrueux tellement éloigné de lui."

    De grandes actrices

    Virginie Efira est entourée par des actrices que l’on voit moins aujourd’hui, comme Virginie Ledoyen, Romane Bohringer, Laurence CôteNathalie Richard ou encore Dominique Reymond... Alors que l'interprète de Blanche tourne beaucoup : "Je voulais absolument que Virginie, qui est une star d’aujourd’hui, joue avec des actrices du même calibre qu’elle. Je voulais que Blanche soit entourée uniquement par des actrices qui ont joué dans de grands films, des actrices qui rassurent, qui lui assurent une protection", confie Valérie Donzelli.

    Un nouveau directeur de la photographie

    C’est la première fois que Valérie Donzelli travaille avec le chef opérateur Laurent Tangy. Pour ce film, la réalisatrice a senti qu'elle avait besoin de renouveler son équipe : "Laurent a fait des films qui sont assez éloignés de moi, mais aussi L'Evènement d’Audrey Diwan, qui est remarquablement cadré, tout à l’épaule. On s’est immédiatement bien entendu, il est très doué, très instinctif et on se comprend vite", se rappelle Valérie Donzelli. Elle poursuit :

    "On a plein d’outils à portée de main pour s’en servir tout de suite quand une idée surgit ou pour trouver une solution visuelle à une question de mise en scène. On ose, on tente un truc et puis un autre, parfois une scène ne marche pas alors on essaie un filtre, un miroir, un reflet et puis clac, on trouve... C’est risqué de tout faire en direct, parce qu’on ne peut plus rien défaire en post-production. Mais ça permet d’attraper la vérité du moment, dans sa fraîcheur."

    Cannes 2023

    Ce film est présenté à Cannes Première au Festival de Cannes 2023.

    Jouer Blanche

    Pour interpréter Blanche, Virginie Efira a commencé par évacuer toute idée préconçue et stéréotypée de « la victime », et a cherché à donner une identité singulière au personnage. La comédienne explique : "Alors on s’appuie sur nos propres vies mais sans en avoir conscience, sans le formuler, et sans chercher à tout prix à calquer son interprétation sur son vécu personnel."

    "Ce serait terrible si on était condamné à ne reproduire que des choses qu’on a vécues ! Les biographies de chacun, acteurs et personnages, n’ont pas tant d’importance au fond. Nos émotions, nos souvenirs, la mémoire du corps, ça représente peut-être une part infime de notre manière d’interpréter un rôle, mais c’est toujours bon à prendre, ce sont autant de portes d’entrée."

    "Un salopard de cinéma"

    Pour Grégoire Lamoureux, Melvil Poupaud a cherché à faire transparaître chez ce personnage une rigidité, un côté "petit Monsieur". L'acteur a ainsi pensé à des personnages de Claude Chabrol et de Jean Yanne, mais surtout à Michel Bouquet dans La Femme infidèle. Il raconte : "Je voulais créer un salopard de cinéma. Propre sur lui, sec, tendu. Un homme d’apparence paisible, mais profondément noir à l’intérieur. Qui pense qu’il va tout contrôler, tout maîtriser. Que sa femme c’est sa femme, sa bagnole sa bagnole, ses enfants ses enfants. Ça correspondait à ce que Valérie avait en tête, donc on s’est vite compris."

    "Elle voulait que Lamoureux soit stylé, pas neutre, parce qu’il y a aussi dans son film un côté conte de fées qui tourne au vinaigre : elle épouse le prince charmant, et puis le prince charmant se révèle être un loup déguisé. L’ambiance, les clairs obscurs, les travellings, cette maison angoissante : tout ça donne aussi un aspect un peu irréel. Ça nous a portés, Virginie et moi, pour nous éloigner du naturalisme dans le jeu, être en osmose avec la mise en scène de Valérie, qui cherchait elle aussi à s’affranchir du naturalisme par le style et le mélange des genres : drame amoureux, suspense hitchcockien, conte, huis clos."

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