Dogman : les secrets du tournage

DogMan a été présenté en avant-première au Festival de Deauville et en compétition au Festival de Venise.

C’est en lisant un article sur une famille qui avait jeté son enfant de 5 ans dans une cage que Luc Besson a eu l'idée de DogMan : "Je me suis demandé comment un être humain pouvait traverser une telle épreuve, surmonter ce traumatisme psychologique et émotionnel. C’est ce que j’ai eu envie d’explorer dans DogMan. Nous avons tous en commun la souffrance et la seule arme pour la combattre, c’est l’amour et le partage. La société des hommes apporte un peu de réconfort, mais l’amour peut permettre de panser ses plaies."

Luc Besson déclare : "Les spectateurs vont au cinéma pour approcher une forme de vérité dans l’histoire qu’on leur raconte, même s’ils savent qu’il s’agit d’une fiction. J’ai voulu être aussi sincère que possible dans ce film : je souhaiterais que le spectateur ressente les émotions du protagoniste, qu’il comprenne les actes qu’il commet en réponse aux souffrances qu’il a subies et qu’il s’identifie pleinement à lui. Cela ne devrait pas être difficile étant donné que tout le monde a connu une souffrance au moins une fois dans sa vie. J’espère que le spectateur comprendra ce que Douglas a enduré et cette douleur qui est si difficile à surmonter. Il a souffert plus que la plupart des gens, mais il garde, intacte, sa dignité."

Le tournage du film était calé sur la progression du personnage principal. Cela a permis à Caleb Landry Jones de se préparer au mieux : "Sur certains films, ce sont les montagnes russes en permanence. Mais Luc avait planifié le tournage d’une façon très intelligente qui m’a permis d’être sur le qui-vive du début à la fin." Il ajoute : "Après les deux premières semaines, j’ai pu me concentrer au maximum sur les scènes avec Evelyn que je redoutais le plus. Je rentrais à l’hôtel, je préparais ces scènes et je travaillais avec un autre acteur, Tonio, pendant 4 ou 5 heures. C’est uniquement grâce à ce travail préparatoire que j’ai pu tout mémoriser." Le comédien a passé un an avec Luc Besson, "pour être certain qu’on soit à l’aise l’un avec l’autre et qu’on s’apprécie humainement", précise le réalisateur.

Sur les conseils de Louis Leterrier, Luc Besson a collaboré avec la dresseuse d'animaux Mathilde de Cagny. Celle-ci a notamment travaillé sur Retour vers le futur 2 et 3, Pour le pire et pour le meilleur et Marley & moi. Malgré son expérience, la dresseuse ressentait une certaine appréhension face à l’ampleur de la tâche : "Je savais que le film allait mettre en scène un groupe de chiens, mais pas qu’il y en aurait autant, avec beaucoup de personnalités différentes". Elle a privilégié des chiens disposant déjà d’une solide base de dressage et ne nécessitant pas d’intense préparation.

Elle a contacté Muriel Bec, gérante d’Animal Contact, société qui fournit des animaux pour la télévision et le cinéma français. Bec a été chargée de la majorité du recrutement canin et de la constitution d’une équipe de dresseurs. Au total, une quinzaine de dresseurs ont été engagés pour trouver les nombreux chiens nécessaires au tournage. Sofiane Tarefet, spécialiste du "dressage au mordant", technique permettant au chien d’apprendre à contrôler la force de sa mâchoire, et le chef-cascadeur Alain Figlarz ont également participé à DogMan. Ce dernier était notamment là pour se faire mordre à la place des acteurs. Enfin, Caleb Landry Jones a passé trois jours avec les chiens et les dresseurs pour se familiariser avec les animaux.