Comme à leur habitude, Hamé Bourokba et Ekoué Labitey dressent plusieurs portraits rugueux de "petites gens" filmés au ras d’un quotidien marqué par l’urgence, les coups tordus et l’illusion de l’argent facile : "Des petites gens 'sans importance' dont le monde s’est déjà émietté, qui s’appliquent comme ils peuvent à ne pas se noyer dans un Paris en mutation qui ne veut déjà plus d’eux."
"De De l'encre à Rue des dames, il y a ce fil conducteur, cette exigence : filmer Paris c’est filmer son peuple, ses mal-aimés, c’est aller chercher l’essentiel dans des vies qui justement semblent n’être rien."
Après le téléfilm De l'encre, le court métrage Ce chemin devant moi et le remarqué long métrage Les Derniers Parisiens, le duo pilier du groupe de hip-hop La Rumeur Hamé Bourokba et Ekoué Labitey signent, avec Rue des dames, leur troisième long.
Dans la peau de l'héroïne, nous retrouvons Garance Marillier, laquelle s'est surtout faite connaître pour son personnage d'étudiante vétérinaire qui se découvre une nature cannibale dans l'horrifique Grave (2017), le premier long métrage de la réalisatrice Julia Ducournau.
Sandor Funtek avait déjà collaboré avec Hamé Bourokba et Ekoué Labitey pour K contraire, pour lequel les rappeurs ont écrit le scénario avec la réalisatrice Sarah Marx. Dans ce drame social, le jeune acteur incarne un jeune homme fraîchement sorti de prison dont la mère (Sandrine Bonnaire) souffre d'une maladie mentale. Pour subvenir à ses besoins, il s'engage dans un trafic de drogue avec le personnage d'Alexis Manenti.