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    Le Colibri
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Colibri" et de son tournage !

    Un roman à succès

    Le film est adapté du roman Le colibri de Sandro Veronesi, qui a obtenu le prestigieux Prix Strega. Francesca Archibugi, qui est amie avec l'écrivain depuis plusieurs années, explique : "J’ai une grande affection pour lui, et j’étais forcément un peu anxieuse à l’idée d’adapter ce livre que j’aime beaucoup, je ne voulais pas le décevoir. Sur ce film, je n’ai travaillé qu’avec des personnes de grande qualité : Domenico Procacci et Anne-Dominique Toussaint à la production, Sandro Veronesi lui-même, les acteurs, et tant d’autres..."

    "Tous savaient et respectaient le fait qu’un réalisateur doit être libre de ses mouvements. Avec mon co-auteur et collaborateur Francesco Piccolo, nous nous sommes sentis libres de faire ce que nous voulions. Bien sûr, tout le monde voulait que le film soit une réussite, mais la liberté d’action était totale. Je voulais faire un film familial, mais pas de façon opportuniste, et Bérénice Bejo s’est très vite intégrée dans cette famille. Sa personnalité intense et sa volonté de jouer en italien m’a beaucoup plu, a été une expérience enrichissante."

    Parti pris scénaristique

    Le film diffère du roman par le choix de la scène inaugurale : le livre commence avec la rencontre entre Marco Carrera et le psychanalyste, quand Francesca Archibugi choisit de démarrer par la mort de sa sœur et la rencontre avec Luisa. La réalisatrice justifie ce choix : "Le livre a une structure semblable et dissemblable à la fois par rapport à mon film. La rencontre avec le psychanalyste anticipe les événements narratifs, ce qui va arriver. Ce qui détermine la vie de Marco, la clé de voûte de sa vie, c’est la culpabilité qu’il porte en lui depuis la mort de sa sœur."

    "C’était le seul à voir qu’elle allait mal, mais lui aussi a fui le jour de son suicide. Si c’est un colibri, qui fait du surplace et est frappé d’impuissance au moment de faire des choix, c’est à cause de ce traumatisme d’adolescence qui entraîne un sentiment de culpabilité profond. Et puis, cette scène illumine bien sûr la vie de Marco d’une lumière nouvelle. Par ailleurs, dans le livre, il y a des dates précises, mais nous voulions raconter une histoire impressionniste, qui rompt le flux linéaire de la vie. Quand on se penche sur notre vie, nos souvenirs ne sont jamais chronologiques."

    Le personnage du psychanalyste

    Le personnage du psychanalyste (joué par Nanni Moretti) agit comme un accélérateur de fiction, un oracle presque : Marco passe de docteur à patient, d’enfant à adulte, et il doit enfin se sortir du passé qui l’accable. La cinéaste confie : "J'avais envie de faire de ce personnage un deus ex-machina antique."

    "Il prend en charge la vie de Marco et dans le même temps Marco déteint sur lui de la même manière. Il a bien sûr des traits métaphysiques – cela ne veut pas dire qu’il n’est pas réaliste, mais il évolue un peu au-dessus, dans ce destin qui nous gouverne et qui nous empêche d’avoir toujours les mains libres."

    Un personnage ambigu

    Marco Carrera est un personnage au caractère double et ambigu : un lâche extrêmement courageux, qui a l’air de se défiler mais est souvent le seul à ne porter de masque social ni à poser un jugement définitif sur les choses : "Il y a plusieurs Marco Carrera, selon qui regarde. Il y a même des débats internes entre Sandro Veronesi et moi-même, ou avec Pierfrancesco Favino. Pour moi, c’est un homme qui a un problème, non pas de courage, mais d’intégrité, de rectitude morale."

    "Il créé le désastre en voulant le bien. Il n’est pas en capacité de comprendre la portée de ses actes : on ne peut pas conserver en soi, comme prisonnier d’un coffre-fort ou d’un donjon, un tel sentiment amoureux, sans que cela mène à la catastrophe. Inconsciemment, sans le vouloir, il créé un désastre mais il se dédie aux autres, reste debout à l’intérieur du drame et des relations compliquées qu’il a avec le monde qui l’entoure", raconte la réalisatrice Francesca Archibugi.

    Un personnage féministe

    Le film met aussi en crise la masculinité dite toxique, du pater familias. Marco doit naviguer entre un père absent et une fratrie conflictuelle, et se retrouve souvent entouré de femmes et d’enfants. Francesca Archibugi pense ainsi que le personnage est féministe. Elle précise : "Marco Carrera se meut à travers les ondes énergétiques des femmes qui l’entoure. Sa sœur, Marina, Luisa, sa fille, même sa petite-fille..."

    "Ces vagues sont puissantes, mais les hommes ne se rendent pas compte, ou alors trop tard, qu’ils agissent en étant dominés, non pas au sens physique ou martial, mais dans la direction souterraine. Les femmes ont toujours dominé une certaine partie du monde, mais un monde occulte, secret. Cette ombre dans laquelle ont évolué les femmes, mêmes les plus puissantes, a aussi des aspects positifs."

    Diverses générations de comédiens

    La construction anti-chronologique du film permet de déplier une carte presque ex-haustive du cinéma italien : Nanni Moretti et Laura Morante représentent le cinéma renaissant des années 70-80, Pierfrancesco Favino et Bérénice Bejo un cinéma international, venu de la comédie et des succès populaires, et les jeunes acteurs ont fait leurs armes dans des séries télévisées. Francesca Archibugi confie : "Je ne choisis un acteur que si j’estime qu’il est à même d’incarner au plus profond de lui son rôle."

    "Mais je ne regarde pas le passeport artistique : peu importe qu’ils viennent du cinéma, de la télé, du théâtre, du monde de la mode, qu’ils soient connus ou non. Nous avions cherché partout, et aussi nous avions trouvé partout. Les séries télés donnent aux jeunes comédiens d’immenses opportunités de travail, et souvent ceux-ci arrivent sur le plateau en ayant déjà développé une conscience professionnelle : ils ne sont pas inexpérimentés, ont déjà un regard réfléchi et critique sur le fait de jouer la comédie."

    "Les jeunes acteurs dans le film ont déjà eu d’autres expériences, et avant même d’avoir vingt ans, ils ont une façon d’être au cinéma, ils n’ont pas peur de la caméra et du tournage. Cela n’est pas que technique : ils savent ce que cela fait d’être acteurs. Cette connaissance du métier est forcément féconde, et se retrouve dans le film."

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