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    Empire Of Light
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Empire Of Light" et de son tournage !

    Un film éminemment personnel

    Empire of Light est le premier scénario que Sam Mendes a entièrement écrit ex nihilo, sans la contribution d'aucun autre auteur. "Pour beaucoup de gens, la période d’apprentissage correspond à l‘adolescence, qui dans mon cas se situe à la fin des années 70 début des années 80 : la musique, les films et la pop culture de cette époque ont forgé qui j’étais. Cela a été un moment de grands bouleversements politiques au Royaume-Uni, dans un contexte inflammable de racisme et en même temps, une période incroyable pour la musique et la culture en général très créative, très politisée, très galvanisante."

    Le réalisateur s'est inspiré de ses souvenirs et de ceux de ses amis d'enfance, la productrice Pippa Harris et le comédien Toby Jones, qui joue le rôle de Norman, le projectionniste. Qui plus est, le personnage d’Hilary est inspiré de membres de sa famille qui ont été confrontés à une maladie mentale.

    Sur mesure

    Le cinéaste a écrit le rôle d’Hilary spécialement pour Olivia Colman. Quand il a commencé à rédiger son scénario, il regardait la série The Crown : "Olivia y était brillante. Je me suis dit qu’elle devrait jouer Hilary. Je ne la connaissais pas particulièrement, mais j'ai commencé à écrire le personnage en pensant à elle." L’actrice a trouvé "assez surréaliste" que Sam Mendes écrive pour elle. "J'ai été étudiante en art dramatique au Donmar, où j’ai tout appris sur Sam et sur American Beauty. Mais je ne connaissais pas du tout Sam quand mon agent a appelé pour me dire qu’il voulait organiser une réunion Zoom avec moi. Ohhhhhhhhhkay."

    Roger Deakins

    Sam Mendes a fait appel à l'un de ses collaborateurs majeurs : le directeur de la photographie Roger Deakins, quinze fois nommé et deux fois primé aux Oscars. C’est leur cinquième film ensemble. Deakins travaille de manière très collaborative. Il explique sa méthode : "Je lis le scénario comme si c’était un roman, sans penser à la mise en scène. Je me plonge dans l'histoire et ne me concentre sur rien d’autre, jusqu'à ce que je parle avec le réalisateur, car c'est sa vision qui prime, pas la mienne. Sam et moi avons passé plusieurs jours à discuter de la façon d'aborder ce film. On aurait pu tourner caméra à l’épaule, comme pour un docudrama - nous avons d’ailleurs envisagé cette option. Je ne sais pas si c'était en réaction à 1917 où la caméra n’arrêtait pas de bouger, mais il nous a paru plus approprié d’opter pour un film plus stylisé, plus calme et plus statique, afin de donner de l'espace aux personnages à l’intérieur du cadre." Il a utilisé une ARRI Alexa, une caméra numérique grand format, et des objectifs Signature Prime.

    Margate

    Le film a été tourné à Margate, une ville située sur la rive nord du Kent. "J'ai été attiré par cet endroit particulier parce qu'il offrait de nombreuses possibilités par l’ampleur visuelle des paysages. C'est là que J.M.W. Turner a peint ses toiles les plus célèbres, parce que, disait-il, le ciel y était le plus beau d'Europe. C'est là que T. S. Elliot a écrit La Terre vaine, assis sous un abribus juste à l'extérieur du cinéma, donnant sur la plage et la mer grise. Son envergure confère à ce lieu une poésie et une dimension toute cinématographique", explique Sam Mendes. Mais il a surtout choisi Margate parce que le chef décorateur Mark Tildesley y a déniché un parc d’attractions, Dreamland, avec un ancien cinéma et une salle de bal avec une façade impressionnante en art déco, qui ont servi pour les extérieurs du cinéma fictif Empire.

    La musique, un personnage à part entière du film

    Les chansons d'Empire of Light constituent la bande originale de la vie de Sam Mendes et elles sont un élément clé du film. La musique et la culture de l'époque ont été nourries par la politique menée par Margaret Thatcher, les émeutes de Brixton et Toxteth, le taux de chômage élevé, le racisme du Front national britannique... : "Le personnage de Stephen adore The Specials, The Beat, The Selecter et tous les artistes du label 2 Tone Records, réunissant des musiciens blancs et noirs autour de la fusion particulière du ska et du punk, alors à son apogée. Ces divers groupes ont fait de la bonne musique en restant politiquement percutants, avec des chansons sur le chômage et la mort des centres villes, sur la grossesse chez les adolescentes, sur les jeunes qui n’avaient rien d'autre à faire que boire et sur Margaret Thatcher... une chanson comme "Ghost Town", par exemple, aurait pu être classée numéro un. Ces chansons faisaient partie de la culture populaire, et ces groupes ont constitué un formidable métissage créatif d’artistes blancs et noirs, qui ne s’est jamais reproduit."

    La représentation des noirs à l'écran

    Lorsqu'il a lu le scénario pour la première fois, Micheal Ward s'est concentré sur l'impact que le personnage aurait non seulement sur l’histoire, mais sur beaucoup de jeunes noirs. "C'est important pour eux de se voir représentés dans un film comme celui-ci, car ils réalisent alors que l’histoire de chacun est intéressante et vaut la peine d'être racontée." Avant même d'être choisi pour le rôle, Sam Mendes lui a demandé son avis sur le personnage : "Sam n’en avait pas besoin : je suis nouveau dans le métier, ça ne fait pas très longtemps que je suis acteur. Mais il a pris en considération mon opinion - c'était excitant de savoir qu'il était prêt à collaborer avec moi. Sam a vécu cette période, même s'il a senti la tension qui régnait autour de lui, il ne pouvait pas se mettre dans la peau d’un homme de couleur". 

    De l'importance de la pellicule

    Le rôle de Norman, joué par Toby Jones, est projectionniste. Le comédien a appris les rudiments du métier pour donner l'impression d'être un professionnel aguerri. Il note : "Il faut être synchrone pour passer d'un projecteur à l'autre, et accrocher le celluloïd lorsqu'il passe dans le projecteur est une opération minutieuse. Impossible d’acquérir 20 ans de savoir-faire, mais j'en ai appris suffisamment pour avoir l’air meilleur que je ne le suis !" 

    À une époque où les films sont désormais projetés en numérique, Sam Mendes regrette le lien qui s'établissait entre le projectionniste et le public : "Le projectionniste donnait le film au public, dans ce sens où même s'il n'y avait qu'une seule personne dans le noir, elle savait que quelqu'un là-haut lui montrait le film, le lui donnait. Quand vous discutez avec les projectionnistes, ils avaient le sentiment de faire partie de l'univers du cinéaste. Ils se voyaient comme le dernier maillon de la chaîne. S'ils projetaient Lawrence d'Arabie, ils avaient le sentiment de représenter David Lean."

    Les décors

    Lorsque Sam Mendes a découvert Dreamland, avec son ancien cinéma et sa salle de bal dénichés par le chef décorateur Mark Tildesley, il a réécrit son scénario pour l’adapter aux décors. Des scènes qui avaient été prévues sur un balcon désaffecté, ont été remaniées pour tirer parti de la salle de bal de Dreamland, et une scène a été ajoutée dans la patinoire de la fête foraine.

    Les lieux ont subi une transformation considérable de la part de Tildesley et de son équipe. La salle de spectacle est devenue le cinéma Empire : à l'intérieur, tout, des sièges au matériau recouvrant les murs en passant par l’arc de scène, a été installé par l’équipe des décors. D'autres éléments du bâtiment ont été rafraîchis, dont la salle de bal et les toilettes des dames Art Déco, puis ces décors ont été patinés pour coller à la période où se déroule l'histoire. 

    Le grand hall Art Déco donnant sur la mer a été construit un peu plus bas dans la même rue, dans un grand espace ouvert.

    Une BO signée Trent Reznor et Atticus Ross

    Après avoir notamment signé les bandes-originales de The Social Network, 90'sMank et Soul, Trent Reznor et Atticus Ross collaborent pour la première fois avec Sam Mendes. Le cinéaste les a intégrés très en amont dans le processus de production - il en était encore à l’écriture. "Nous avons eu l'impression d’être invités dans la chambre secrète. Nous avons parlé à Sam au moins une fois par mois, sinon toutes les deux semaines, pendant six mois avant qu'il ne s’empare de la caméra. Il a partagé avec nous beaucoup d'informations intimes et personnelles, qui nous étaient nécessaires pour les exprimer émotionnellement en musique", raconte le duo.

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