Réalisé en 1958, ce quatrième long métrage du cinéaste bengali Satyajit Ray aura attendu le 18 février 1981 pour sortir sur les écrans de cinéma français, une sortie précédée toutefois d’une diffusion à la télévision, dans l’émission Ciné-Club. C’est dans une version restaurée qu’on retrouve en 2023 ce grand classique du cinéma, considéré par beaucoup comme étant le chef d’œuvre d’un des plus grands réalisateurs du cinéma mondial, l’équivalent pour l’Inde de "Le guépard" de Luchino Visconti pour l’Europe. Le salon de musique s’intéresse à l’histoire ou, plus précisément, à la fin de l’histoire de Biswambhar Roy, un noble propriétaire terrien de la caste des zamindar passionné de musique et de danse et qui, petit à petit, a dilapidé sa fortune en donnant de splendides réceptions de musique et de danse dans son salon de musique. Ce personnage, représentatif d’une aristocratie indienne sur le déclin, n’a que mépris pour Mahim Ganguly, son plus proche voisin, représentatif, lui, d’une bourgeoisie en plein essor, un homme qui cherche à rivaliser avec lui en organisant, lui aussi, des réceptions de musique et de danse. Ce personnage de Biswambhar Roy, cet aristocrate égoïste, vaniteux, imbu de lui-même, qui en arrive à sacrifier sa famille pour satisfaire son égo, a vraiment tout pour être rejeté par les spectateurs et pourtant le réalisateur arrive à créer une forme d’empathie et de compassion à son sujet : on ne peut qu’être conscient de ses défauts et, pourtant, on ne peut s’empêcher de le plaindre. Voir critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-le-salon-de-musique/