Leur Algérie : les secrets du tournage

Fille d’Hiam Abbass et de Zinedine Soualem, Lina Soualem a débuté dans le milieu du cinéma en tant qu’actrice dans Héritage, réalisé par sa mère en 2012. Mais la jeune femme décide de trouver sa propre voie et après des études d’histoire et de sciences politiques, elle devient programmatrice pour des festivals de cinéma et trouve dans la réalisation de documentaires une nouvelle manière de s’exprimer.

Dans le cadre de ses études d’histoire des sociétés arabes contemporaines, Lina Soualem a pu effectuer un voyage en Algérie, une première pour elle : « A l’époque, même si j’avais une bonne connaissance de l’histoire de l’Algérie, une fois là-bas, j’ai réalisé que je ne connaissais rien de l’histoire de mes grands-parents paternels qui eux étaient Algériens. Je racontais à tout le monde que j’étais une petite-fille d’Algériens, immigrés en France dans les années 50. » Lors de l’annonce de leur séparation en 2017, elle décide de les filmer pour comprendre leur histoire : « Leur séparation, c’est la fin de quelque chose et je voulais qu’ils racontent leur histoire avant qu’ils ne disparaissent. J’avais peur qu’ils partent sans me l’avoir transmise. »

La réalisatrice a eu du mal à monter Leur Algérie en passant par les financements classiques : « C’est en présentant le projet à l’oral, en le pitchant dans diverses plateformes professionnelles, que j’ai pu convaincre et que le film a reçu des bourses et une vraie communauté de soutien, notamment dans le monde arabe. Le film est tourné à 98% en France, on y parle français et finalement ce sont d’abord des personnes des pays du Maghreb et du Moyen-Orient qui se sont intéressées à cette histoire, pour la transmettre aussi. »