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    En route pour le milliard
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "En route pour le milliard" et de son tournage !

    Naissance du projet

    La première rencontre entre Dieudo Hamadi et les membres de l’Association s’est faite en 2017, sur le tournage de Maman Colonelle. Dans ce documentaire, le réalisateur s’intéressait au travail de la colonelle de police Honorine, chargée de la protection des femmes et des enfants dans l’Est du Congo. Il se rappelle :

    "Une petite délégation de l’Association était venue lui rendre visite au commissariat. Derrière ma caméra, j’avais été bouleversé par les témoignages de leur expérience de la guerre qu’ils venaient livrer spontanément et par les stigmates que leurs corps en avaient gardés. Un œil, un bras, une jambe manquait à la plupart d’entre eux."

    Résonance personnelle

    Au‐delà de l’intensité du moment, la condition de ces femmes et de ces hommes ramenait Dieudo Hamadi à sa propre histoire. Kisangani est en effet la ville où il est né. Adolescent, il a, lui aussi, vécu cette guerre :

    "Je me souviens de mes frères et moi, blottis les uns contre les autres dans la chambre de nos parents que nous pensions être la pièce la plus solide de la maison. Je me rappelle du sifflement ininterrompu des balles, du tremblement des murs, de la déflagration des vitres sous l’impact des bombes, je me souviens des boules de feux déchirant la nuit comme des étoiles filantes, des prières étouffées et angoissées de ma mère, je me souviens de mon père, l’œil hagard et l’oreille collée à sa petite radio qui ne captait rien, de l’évanouissement de ma petite sœur, de la faim, de la soif, de la peur..."

    "Les jours d’après, je me souviens des cadavres jonchant les rues, dévorés par les chiens, je me souviens de l’odeur fétide, des chagrins de nos voisins, de la joie de ceux qui se découvraient encore en vie."

    Indifférence générale

    Filmer Maman Colonelle recueillant ces témoignages a été un exercice particulièrement éprouvant. Dieudo Hamadi précise : "C’était comme gratter une plaie à peine cicatrisée. Mais le plus bouleversant, ce fut de prendre conscience que la souffrance de tous ces gens existait dans l’indifférence générale. Et je réalisais que pour moi aussi, cette guerre était un lointain souvenir, presque enfoui. Cette tragédie n’était pas seulement tue, mise à distance, mais elle semblait effacée des mémoires."

    "Sans doute, dans un pays comme le Congo où l’on vit « au taux du jour », où décennies après décennies les conflits armés ont fait des morts par millions, l’oubli permet de continuer à vivre. Mais enfouir la vérité, c’est aussi rendre impossible l’avènement d’une société de paix, réconciliée avec elle-même et avec son passé. Opter pour l'amnésie collective, c’est choisir de tourner la page, mais en refusant de la lire, au risque d’écrire à nouveau les mêmes horreurs."

    Hommage aux victimes

    La Guerre des Six Jours de Kisangani a tué plusieurs milliers de personnes et relégué des centaines d’autres au rang de misérables parias. Dieudo Hamadi raconte : "Des êtres humains à qui l’on a ôté toute dignité. Ce film leur est dédié. Je veux saisir ceux qui y ont survécu dans leur souffle de vie, dans leur énergie, dans leur résilience pour des lendemains meilleurs."

    "Depuis notre rencontre, le désir de faire un film avec eux ne m’a jamais quitté. Mais je ne trouvais pas comment raconter leurs épreuves, comment rendre hommage à leur lutte, à la fois juste, noble et impossible. Jusqu’à ce jour où ils m’ont appelé pour m’annoncer le projet de voyage. Cette nouvelle a agi en moi comme un révélateur : enfin, m’apparaissait distinctement l’histoire que raconterait mon film."

    Cinéma direct

    Après cinq longs‐métrages et deux courts‐métrages, Dieudo Hamadi n’envisage pas autrement le documentaire que par le cinéma direct. Le metteur en scène trouve en effet cette approche plus excitante compte tenu de l'imprévisibilité du réel. Il développe :

    "A force de garder un cap, rester dans le cadre de ses intentions, on arrive toujours à trouver un film. Je ne sais pas si je pourrais réaliser des films différemment. Sauf qu’avec l’expérience, je sais maintenant que la forme seule ne suffit pas, et que le plus important c’est ce qu’on arrive à transmettre au spectateur grâce à ce qu’on est en train de filmer."

    "C’est pour ça qu'aujourd'hui j’ai pu intégrer le théâtre par exemple dans le film, parce que j’ai trouvé que c’était nécessaire. J’aime beaucoup cette pratique du cinéma direct, mais je suis de plus en plus ouvert à plein d’autres choses qui peuvent arriver pour sublimer la forme, approfondir le récit ou ajouter de la poésie. C’est ce que j’ai l’impression d’avoir acquis après ces années d’expérience."

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