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    Indes galantes
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Indes galantes" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Philippe Béziat envisage de faire ce documentaire en 2017, lorsque Clément Cogitore accepte la proposition de monter Les Indes Galantes à l'Opéra de Paris. C'est principalement l’idée de faire un film musical qui ne parle pas que de musique qui a motivé le réalisateur. Il se rappelle :

    "Je fais depuis toujours des films musicaux, des films sur la musique, c’est-à-dire que la musique est pour moi la matière d’un travail cinématographique. Il y a des réalisateurs qui adaptent des romans, moi j’adapte des œuvres musicales. Et même si ça peut paraître étrange, je ne les adapte pas sous forme de fictions : ce qui m’intéresse, c’est de montrer des artistes au travail et de faire des liens entre les œuvres et la vie. Quand j’échange pour la première fois avec Clément Cogitore, je suis frappé par la netteté de ses axiomes et de son dispositif, qui relèvent pour moi d’une proposition d’artiste contemporain, plus encore que de metteur en scène au sens classique – cela dans un endroit plutôt conservateur, l’Opéra de Paris. Évidemment, tout de suite ça me passionne. Et presque tout de suite aussi, je sens que le groupe de danseurs qu’il va inviter sur le plateau sera au cœur de l’expérience. Que la matière du film documentaire se trouvera là : dans le regard que ces danseurs vont porter sur l’institution. Dans la façon dont ils vont l’aborder, la vivre, la traverser."

    Parti pris

    Le regard des danseurs est le fil conducteur du film. Dès le début du projet, Philippe Béziat s'est montré fasciné par la puissance de Clément Cogitore. Le cinéaste précise : "Il y aurait pu y avoir un film sur le côté démiurgique de l’acte de création. Mais pour moi, le grand geste de Clément, c’est d’amener sur ce plateau des gens qui n’y ont jamais été invités, et de leur faire jouer quelque chose qui se rapproche de leur propre rôle. C’est-à-dire de les placer non pas dans un rôle d’interprètes censés entrer dans un costume qui les cachera, mais au contraire de les faire jouer à vue, de mettre en situation une authenticité qui rendra visible leur énergie, leur identité, leur personne, leur éventuelle résistance à l’institution. Le contraire en somme d’un metteur en scène qui n’aurait qu’une vision et qui demanderait à tout le monde de s’y plier."

    Le tournage

    Le tournage de Indes galantes a duré deux ans, d'octobre 2017 à octobre 2019. "Parce qu’on a eu la chance de pouvoir filmer très en amont, dès les premières séances de travail avec Bintou et Clément, dès les castings de danseurs et de chœurs, ce qui a contribué à nourrir les allers-retours temporels dans le film. Au début, c’était un tournage seulement de temps en temps, pour documenter des moments importants. Et puis quand les répétitions ont commencé, à partir de fin août 2019, on s’est mis à tourner beaucoup plus, pas tous les jours mais presque, jusqu’à la générale et la première, et puis un peu au-delà", se souvient Philippe Béziat. La phase de montage s'est par ailleurs avérée très complexe, puisqu'elle a duré 9 mois avec un premier bout-à-bout de 6h40...

    Choix narratif

    Philippe Béziat a fait le choix d'intégrer au film des vidéos filmées par les danseurs eux-mêmes, à destination d’amis ou de réseaux sociaux. Le metteur en scène justifie ce choix : "Il y avait deux mondes a priori totalement étanches. Et si je voulais capter leur rencontre, il fallait nourrir le film d’autre chose que de mon matériau habituel, d’où le rôle d’éléments comme ces ‘‘stories’’ en ouverture. Je voyais bien que mon écriture cinématographique ne correspondait pas à celle de mes personnages et je devais m’adapter à ce réseau, toujours actif, toujours vivant, souvent très inspiré, très inventif – il y a beaucoup de talent, de verve. Ce réseau fait partie de la vie et il y a une grande habitude de la mise en scène de soi. Cela pose une vraie question pour le documentariste que je suis : à partir du moment où tout le monde est cinéaste, qui l’est réellement ?"

    Dimension collective

    Philippe Béziat a voulu se centrer sur une grande variété de personnages, qu'ils soient danseurs ou non. "Entre la soprano Sabine Devieilhe et un vogueur, entre un krumpeur et un machiniste, il est évident que ce sont des univers très distincts. L’opéra pour moi, fabriquer un opéra, monter un opéra, ça reste toujours une métaphore de la collaboration, d’un projet collectif autour duquel on se réunit un temps donné pour réussir à créer un objet qui nous dépasse tous. Et cette fois, en plus, s’agrégeait à la diversité habituelle du collectif de l’opéra un groupe très important, très large, lui-même d’origines très variées, qui a fait complètement groupe et corps avec les machinos, avec les chanteurs, avec le chef d’orchestre. Ce collectif a vraiment pris corps. Et je voulais absolument insister sur cette dimension collective", explique le réalisateur.

    Sortir de l'opéra

    Philippe Béziat a voulu que le documentaire comporte plusieurs scènes où l'on sort de l'opéra. Le metteur en scène confie : "Je savais qu’il fallait sortir de temps en temps, pour pouvoir mieux y retourner. Et je sentais qu’il fallait arriver de l’extérieur, qu’on ne pouvait pas commencer tout à fait à l’intérieur. C’est quelque chose que j’avais expérimenté avec la mise en scène de Pelléas et Mélisande à Moscou : à quel point une image de la ville, une image d’un immeuble, de l’immeuble dans lequel vit un chanteur, peut prendre une résonance considérable par rapport à ce qu’on vient d’entendre au niveau de l’œuvre. C’est cette alchimie cinématographique qui m’intéresse : on est dans Rameau, on a un son, une mélodie, des personnages, un chant, une harmonie musicale, et en fait tout ça peut se prolonger sur une image du monde réel, et produire une émotion. Et plus ce sont des éléments du monde réel, plus j’y trouve mon compte. C’est pour ça que je ne fais pas de fiction. Ici le moindre son est fabriqué par les gens qu’on a vus, qu’on a suivis en train de le fabriquer. Rien ne préexiste. Tout est authentique. Tout est brut."

    Un passionné d'opéra

    Pour le cinéma, Philippe Béziat réalise les documentaires-opéra Traviata et nous (2012) avec Natalie Dessay et Jean-François Sivadier et Pelléas et Mélisande, le chant des aveugles (2008) avec Olivier Py et Marc Minkowski. Il écrit et réalise également Noces, Stravinsky-Ramuz (2012) avec Dominique Reymond et Mirella Giardelli.

    Pour la télévision, Philippe Béziat réalise des documentaires, parmi lesquels Claudio Monteverdi aux sources de l’opéra (2017) ou Jacques Prévert, paroles inattendues (2017), et il filme régulièrement opéras, ballets, concerts ou pièces de théâtre.

    Par ailleurs, il met en scène Pelléas et Mélisande de Claude Debussy (2018) avec Florent Siaud sous la direction de Marc Minkowski, et La Grande Duchesse d’après Offenbach (2013) avec Les Brigands. Il collabore aussi à la mise en scène de spectacles musicaux comme 200 Motels de Frank Zappa (2018) avec Antoine Gindt et Leo Warynski.

    Il a également réalisé pour France Culture une série de portraits d’artistes dont Jean Dubuffet, Giorgio Morandi, Jean Tinguely, Edgar Varèse ou James Ensor.

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