Wish, pour fêter les 100 ans du studio, est un gâteau gavé de mille ingrédients qui ne s'accordent pas (ce qui fait dégouliner le glaçage), et qui au final n'a aucune saveur. A trop vouloir incorporer au forceps les films qui ont fait les succès de la marque Disney, Wish oublie "juste" d'exister en soi : l'héroïne est lisse, le méchant n'est absolument pas intimidant (il pourrait même être le fantasme sexy des "daddy-issues"), on se rappelle que La Reine existe à dix minutes de la fin, le "grand pouvoir terrible" du méchant est finalement
défait en deux secondes par les villageois (même pas par cette cruche d'héroïne...) en chantant "le pouvoir de l'amouuuur...".
Oh, pitié, achevez-nous. Ah mince, notre vœu a été exaucé, voilà que cela chante toutes les deux minutes et qu'aussitôt le morceau terminé, on l'a oublié, et voilà qu'on nous assène un second-rôle comique pénible à souhait (le chevreau qui a une voix étrangement très grave, et dont les gags sont puérils, ne s'adressant qu'aux tout-petits de la salle), et voilà encore qu'on nous afflige de ce visuel d'une platitude hideuse (mettez Zootopie à côté, et expliquez-nous comment on est passé d'une petite merveille de détails et de finesse de textures, à ça ? Les cheveux sont presque un casque, cela manque de relief, d'ombres, de contouring... Bref, c'est moche). On aborde enfin l'infernal "anniversaire Disney" qui justifie à lui tout seul l'existence de ce Wish totalement creux et vide au-delà de cette bougie soufflée, car on ne peut pas passer à côté de la nouvelle version "all inclusive" des sept nains (ceux qui voudront s'énerver contre, s'énerveront, nous : on a déjà trop à râler sur le visuel, pour avoir à penser à la féminisation et autres des nains, qui font 2m maintenant) aussi fine qu'un bulldozer, on ne peut pas zapper la référence aux arbres qui chantent de Pocahontas, aux écureuils de Merlin, etc... Et s'il en manquait dans la liste, pas de soucis : le méchant est là, et les case oralement dans ses répliques (vraiment, c'est aussi fin que ça : un listing de courses). Ah, et on se demandait (attention, question rhétorique dans 3,2,1...) : est-ce bien malin de faire chanter au méchant un monologue entier pour dire littéralement "je suis méchant" au beau milieu du film, soit 40 minutes après que même l'héroïne l'a compris ? Ne passons pas cent ans à parler de ce qui aurait dû rester un clip publicité-anniversaire sur Disney+, qui aligne les références le plus bêtement possible en oubliant son propre film, dont les chansons sont toutes interchangeables (et il en restait une, alors ils l'ont mise au milieu), dont le final fait
capituler l'accomplissement de Asha en tant qu'héroïne face à quelques "le pouvoir de l'amour" surpuissants
, et dont le visuel est d'une pauvreté abyssale (c'est moche). Soufflez vos bougies, et souhaitez un bon film Disney, on ne sait jamais...