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Marc L.
41 abonnés
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4,0
Publiée le 2 mars 2023
Le cinéaste Kirill Serebrennikov est en délicatesse avec le pouvoir russe depuis de nombreuses années mais malgré les condamnations successives, ‘La fièvre de Petrov’ largue ses munitions dès les premières minutes, dans une scène où des oligarques (dont un blond un peu dégarni au regard de fouine) sont arrêtés, collés au mur et sommairement fusillés par des miliciens…mais toute ressemblance avec un président autoritaire encore en exercice serait évidemment purement fortuite, et peut-être ne s’agit-il après tout que d’une hallucination de Petrov, le protagoniste qui, bien qu’il soit accablé par une grippe virulente, se paye une virée alcoolisée avec son pote Yuri. Ce point de départ constitue toute la force et toute la faiblesse d’un film, fiévreux lui-même, qui semble obéir à une sorte de flux de conscience visuel où la réalité devient de plus en plus indifférenciée du fantasme et du souvenir. Le film étant majoritairement constitué de saynètes décousues encadrées de transitions d’un flou onirique, cette absence de structure narrative ferme permet d’ailleurs au spectateur de s’attarder sur n’importe quelle section et d’y déceler ce qu’il a envie d’y déceler, et même d’en faire le message dominant de cette ‘Fièvre de Petrov’. Est-ce que ce sera la critique d’une société égoïste et agressive, qui a perdu tous ses repères…ou la nostalgie d’une enfance idéalisée, même si elle se déroulait sous la botte soviétique ? Après tout, on pourrait tout aussi bien savourer sans arrières-pensées d’autres séquences à l’humour féroce, comme celle où la bibliothécaire irritée massacre littéralement un usager indélicat, ou s’amuser de certaines trouvailles visuelles du réalisateur, parfois proches de celles d’un Michel Gondry. Il est pratiquement impossible de résumer le bouillonnement thématique et visuel d’un film dont l’exubérance n’est pas sans rappeler celle du jeune Kusturica et il est même difficile d’émettre une opinion valable en tous lieux et en tout temps tant l’appréciation de cette ‘Fièvre de Pétrov’ me donne l’impression de dépendre elle-même énormément de l’état d’esprit, de fatigue ou d’ouverture dans lequel l’abordera le spectateur : certaines sections pourront lasser, traîner la patte ou donner l’impression de ne rien avoir à raconter d’intéressant…et se révéler fascinantes si on les aborde sous un autre angle Aussi chaotique, boiteux et obscur dans ses intentions qu’il puisse être, ‘La fièvre de Petrov’ restera une des grandes expériences de cinéma de 2021.
C'était il y a un an, en salle, aujourd'hui sur écran, et la majestueuse mal existence, ivresse au paracetamol, images, montage, nerveuse littérature, violence en passant, bouillante sensualité, la fièvre de Pétrov est un chef d'œuvre, un 8 1/2 sibérien, un trip, un plaisir à déguster encore, au cinéma, enfin, si rare.
Ce film intrigant commence par ressembler à une histoire quotidienne d'un artiste de bande dessinée dont la famille est en difficulté et dont la vie a son lot de défis. Petrov ne se sent pas bien : toute sa famille souffre de grippe pendant une pandémie (un concept auquel tous les membres du public peuvent sûrement s'identifier) et il tombe de plus en plus malade au fil de la journée. La narration réaliste et le style de vérité du film cèdent progressivement la place à une histoire qui se tisse dans la mémoire, le rêve et la fantaisie d'une manière subtile et convaincante. Tout comme son protagoniste titulaire, ce film a un extérieur granuleux qui révèle progressivement un cœur émouvant. Je l'ai trouvé très obsédant.
Un film intéressant mais difficile à suivre car tout se mélange, le passé et le présent, le rêve et le réel. Un film qu'il faudrait voir deux fois. Mais franchement je ne me sens pas le courage de visionner à nouveau les 2 h 26 du film.
Forcément une déception après le magnifique Leto. Les références sont légions, de Kusturika en Mikhalkov, Gogol ou Dostoïevski... Plein d'autres... Mais on frise l'indigestion à la contemplation de cette âme slave malade et par essence pourrie et foutraque. Plein d'idées, de plans, de sons, de scénario. Mais tout à son délire fiévreux, le cinéaste en oublie parfois le spectateur et le laisse sur le bord de ce chemin très peu balisé, à contempler un long clip apocalyptique
Une odyssée hallucinée aussi séduisante pour sa mise en scène brillante, que déroutante pour son scénario foutraque et beaucoup trop confus pour en être captivant.
"Petrovy v grippe" est le premier film de Kirill Serebrennikov que je regarde et je n'en garderai pas un grand souvenir. C'est pourtant un film qui nous met directement dans l'ambiance avec des scènes surprenantes auxquelles je ne m'attendais pas comme spoiler: cette fusillade gratuite ou encore la libraire qui défonce un homme , mais l'ensemble est vachement décousu. Petrov semble être au bout de sa vie et j'étais presque dans le même état en essayant de comprendre ce que j'avais sous les yeux. Peut-être faut-il également être dans un état second pour apprécier le film, mais j'ai l'impression d'être passé totalement à côté. Il y a de très bonnes idées de mise en scène et des moments surprenants, mais cette histoire décousue et déconcertante qui bascule entre réalité et fantaisie, et présent et passé ne m'a pas captivé. Bref, une expérience qui n'était pas faite pour moi.
Ca commence fort, une ouverture assez frappadingue que n'aurait pas renié le Kusturica des années 90. Ca continue de manière aussi étonnante, on suit le personnage de Petrov et d'autres dans des mésaventures à la limite du surnaturelle, le cinéaste russe Kyrill Serebrennikov va t'il nous entrainer dans un univers fou et baroque à l'image d'un "Holy motors". Hélas, non; le film s'enlise toujours de plus en plus mais de moins en moins inspiré, l'évocation de l'enfance notamment est très décevante. Bien que brillamment mis en scène, le film est trop long et le scénario trop vague, ce qui fait que le cinéaste perd petit à petit l'empathie du spectateur. Une grosse déception de la part du réalisateur de l'enthousiasmant "Leto".
Tout simplement l'un des plus beaux films que j'ai vu. 2h30 de voyage dans une dimension parallèle. Un propos très intéressant et abordé de manière toujours très fine et que dire de la réalisation et de la photographie qui sont juste géniales. A voir
Le film apparaît bordélique, confondant réalité, projections et fantasmes, comme dans un film de Terry Gilliam (cinéaste approchant le plus de près de univers de Kirill Serebrennikov). L'histoire russe se confond en différentes périodes parmi l'histoire personnelle de quelques personnages le tout dans une mise en scène d'une fluidité impressionnante de maîtrise comme un David Fincher. Trop de critiques, professionnels ou amateurs, n'insistent pas assez sur l'aspect érotique des visions d'un des personnages féminins. Elles sont, à mon goût, très belles et justifient à elles seules la vision de ce film.
Un rêve éveillé qui ne s'arrête jamais tout à fait. Le visuel est magique, des plans séquences qui nous traînent de la réalité au rêve. Le panorama d'une famille en Russie urbaine. Pourquoi cette histoire ? C'est légitime de ce demander ce que l'on nous raconte là et pourquoi. Je me suis laissée embarquer par petits bouts, par séquence et non dans le film en entier. Mais c'est impressionnant. Si ce n' est pas l'histoire, c'est la bo qui va vous immerger complètement.
Je n'ai pas tout compris, mais je n'ai pas vraiment envie de comprendre non plus. Se laisser porter par cette fièvre hallucinatoire a été une vraie expérience de cinéma. Magnifique
Un film étrange, qui nous perd, mais qui pourtant nous fait cogiter... pendant quelques jours après le visionnage, je me posais des questions, de nombreuses questions. Une belle découverte qui me donne envie de découvrir ce cinema très vaste
La première heure est déconcertante, suite de divagations décousues et de rêves éveillés que produit la fièvre. On rencontre une bibliothécaire boxeuse, un écrivain raté suicidaire. Bon.... Et puis ensuite se dessine peu à peu le scénario et on ne regrette pas d'être resté car le cinéaste fait montre d'une maîtrise éblouissante. Les 2 heures 29 sont complètement justifiées. Attention, ça reste du cinéma russe contemporain donc c'est bordélique, sale, d'une mentalité particulièrement brutale, violent en gestes comme en paroles. La bande son est impeccable. Ce film aurait pu être une Palme d'or, ça aurait eu une sacrée gueule. Ce film est un enchantement total.
Un film tout à fait singulier, expérience esthétique marquante bousculant la trame narrative traditionnelle. On aime ou pas ce film âpre et perturbant, mais difficile de nier l'audace et le talent du réalisateur.