Antebellum signifie littéralement "avant la guerre" en latin.
Antebellum a toujours été conçu comme un mystère étonnant et hallucinant qui se veut être une métaphore du climat actuel de racisme aux USA. Pour les réalisateurs Gerard Bush, Christopher Renz, c'était une chance de pouvoir participer à définir ce moment pour stimuler un dialogue et élargir notre compréhension du monde qui nous entoure. "Lorsque nous avons conçu Antebellum, nous ne pouvions envisager la manière dont le racisme systémique ferait une percée pour forcer la conversation dont les USA a besoin. Ce que nous voulions, c'était que le film force le public à regarder l'horreur réelle du racisme à travers la lentille de l'horreur cinématographique. En tant qu'artistes, nous sommes reconnaissants d'avoir la possibilité d'ajouter nos voix dans cet important moment culturel".
Antebellum tient son idée originale d'un cauchemar qu'a fait le réalisateur Gerard Bush il y a quelques années, après avoir subi une série de deuils personnels. "Ce cauchemar portait sur une femme nommée Eden", se souvient Bush. "L'expérience était horrible et je me suis rendu compte que je voulais immédiatement en parler avec Christopher Renz. J'avais l'impression que mes ancêtres étaient venus pour me raconter l'histoire. Nous avons pensé qu'elle avait les caractéristiques d'un film passionnant."
Pour Janelle Monáe, la décision de travailler avec des réalisateurs débutants était judicieuse. Elle-même militante, Monáe a choisi ce projet afin de livrer un film stimulant et provocateur qui ne s'arrêterait pas pour le public au moment du générique. "Le scénario de Gerard Bush et Christopher Renz était une amorce de conversation sur la race, la politique, ce que signifie être américain et ce que le rêve américain signifie aujourd'hui - le tout dans un thriller comme je n'en ai jamais vu", dit-elle. Monáe souligne également les moments les plus horribles du film. Mais au lieu de relater des événements surnaturels, Antebellum raconte une histoire de terreurs réelles. "L'idée de faire taire les Noirs est une pure horreur", explique-t-elle. "Chris et Gérard ont choisi le cadre d'un thriller psychologique pour dépeindre ces horreurs."
Pour les scènes majestueuses et poignantes qui se déroulent à Him’s acreage, la production a filmé en décors réels à la plantation Evergreen, située sur la rive ouest du Mississippi, au nord-ouest de la Nouvelle-Orléans. "Nous voulions et nous nous étions engagés à trouver et à identifier une véritable plantation, et en honorant les ancêtres", souligne Christopher Renz. "Dès que nous sommes arrivés à Evergreen pour les repérages, nous savions que nous devions filmer là-bas. Les fantômes des personnes asservies sont encore présents. Vous pouvez sentir cette énergie, elle est palpable". Jane Boddie est la directrice de la plantation Evergreen, qui supervise l'agriculture, le tourisme et le tournage sur la propriété. Sa mission est d'informer les visiteurs du site de ce qui s'est passé des années 1700 à nos jours. "Nous devions honorer cet héritage à travers ce lieu de mémoire, un lieu saint", explique-t-elle. C'est le seul endroit aux États-Unis où tous les les quartiers d'esclaves existent toujours dans leurs positions d'origine".
Pour la photographie d'Antebellum, Gerard Bush et Christopher Renz ont été influencés par un grand classique de 1939, Autant en emporte le vent. Bush explique : "Ce film a été une référence pendant de nombreuses années mais c'est un cauchemar de le regarder dans un contexte contemporain à cause de sa dépiction de l'esclavage. Nous avons donc chargé notre directeur de la photographie, Pedro Luque Briozzo, de s'inspirer de ce film de manière à explorer la juxtaposition de la beauté et de l'horreur".