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Estonius
3 275 abonnés
5 452 critiques
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4,0
Publiée le 21 novembre 2012
Un très bon thriller avant la lettre qui nous scotche sur notre fauteuil. Superbes photos de la nuit parisienne sous la pluie battante, superbe musique (Miles Davis). Il y a quand même un problème au niveau de la direction d'acteurs, le couple de petits jeunes joue mal, alors qu'à l'inverse Lino Ventura et Charles Denner qui ont des rôles secondaires jouent très bien. Malgré ses petites imperfections ce film mérite d'être considéré comme un classique !
Ascenseur pour l’échafaud est un premier vrai film pour Louis Malle, qui frappa fort alors. Il frappa fort déjà par la qualité formelle du film. Pour le coup, moi qui dis souvent que la musique est trop généralement un élément accessoire des vieux films, là elle est réellement bien exploitée, elle est originale, et elle est un vrai personnage du film. Là c’est très appréciable, et on sent la patte d’un grand compositeur en plus. Mais Louis Malle développe aussi une vraie mise en scène, originale, audacieuse, exploitant fort bien les éléments du film. Avec beaucoup de finesse il orchestre des plans travaillés, recherchés, et toujours intelligents. Par de nombreux côté j’ai retrouvé un peu d’Hitchcock dans la mise en scène, mais pour autant Malle impose un style plus âpre, qui convient par ailleurs tout à fait au métrage. Un peu faible peut-être sur les décors, néanmoins formellement Ascenseur pour l’échafaud à d’évidentes qualités qui compensent largement. Le casting est remarquable. En particulier Maurice Ronet, qui n’apparait finalement pas beaucoup, mais qui impose un charisme impressionnant, et fait vraiment forte impression, notamment dans le début du film. Même si les autres acteurs sont solides, notamment Jeanne Moreau, elle aussi très attrayante dans les scènes où elle apparait, et Lino Ventura dans un petit rôle, pour autant c’est bien Ronet qui à mon sens s’impose le mieux. Le scénario est très intelligent. Doté d’une sorte de double narration, le film échappe à la linéarité, déconcerte parfois par des ruptures très sèches, et il se dégage du métrage une impression d’audace, de modernité, de vraie volonté d’originalité, et j’aime beaucoup cela. Trop souvent les films, a fortiori dans ce registre-là ne se mouille pas trop et propose une narration classique et rassurante. Là c’est culotté, mais en plus ça fonctionne bien ! Et c’est heureux car sinon ça aurait pu donner n’importe quoi. En sommes Ascenseur pour l’échafaud est un classique qui pour le coup mérite son titre. Je n’irai pas jusqu’à le considérer comme un chef-d’œuvre, mais très clairement c’est un excellent métrage, qui mérite la découverte, car il a du culot et pas que ! 4.5
Cet excellent thriller réalisé par Louis Malle en 1958 n'a pas pris une ride, il nous offre une magnifique photographie de nuit de Paris. Ce film réunit un duo d'acteurs et de voix extraordinaires ; la beauté de Jeanne Moreau et la sensualité de Maurice Ronet font merveille. A l'affiche également, Lino Ventura que l'on voit peu, reste néanmoins extrêmement efficace. L'autre atout majeur de ce chef d'œuvre est la trompette magique du fantastique jazzman Miles Davis. La bande originale a reçu le Grand Prix du disque de l'Académie Charles-Cros en hommage au musicien qui joue en live sur les images du film.
13 591 abonnés
12 377 critiques
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4,0
Publiée le 11 septembre 2018
En 1958, un vent de fraicheur commence à souffler sur le cinèma français! Quelques jeunes cinèastes, qui s'ètaient dèjà illustrès au cours des annèes prècèdentes dans la critique cinèmatographique, font leurs premières armes en tant que rèalisateurs! Leur travail va très rapidement faire boule de neige et entraîner à leur suite une plèiade de jeunes auteurs, tous plus douès les uns que les autres, et qui constitueront ce qu'on appelè la « Nouvelle Vague » . En 58 sort "Ascenseur pour l'èchafaud", premier long-mètrage de Louis Malle, ex-assistant de Robert Bresson, adaptè par Roger Nimier du roman de Noël Calef! Ce grand classique est l'exemple type d'un bon cinèma policier mais reste surtout cèlèbre pour la musique de jazz choisie pour l'accompagnement! Pour ce film, Malle choisit Miles Davis! Elle fut improvisèe sur l'image par ce dernier, Kenny Clarke, Barney Wilen, Renè Urtreger et Pierre Michelot! Mythique! Rajoutez y le clignotement des nèons puis le profond dèsarroi de Jeanne Moreau qui dèambule dans les rues de la capitale à la recherche de Maurice Ronet et vous obtenez ce qu'on faisait de mieux à l'èpoque! Un essentiel...
Le parcours dans le cinéma français de Louis Malle est assez atypique. Réalisateur reconnu à différentes époques de sa carrière mais échappant à toute tentative de classification que ce soit à travers l'appartenance à un mouvement ou l'expression d'un style immédiatement identifiable, Louis Malle déroute quelque peu. « Ascenseur pour l’échafaud », son premier long métrage de fiction, exercice de style d’un jeune prodige de 25 ans tout juste auréolé de sa Palme d’or à Cannes pour « Le monde du silence » (1955), procède d’une volonté de bouleverser les codes du film noir qui pourrait le désigner au vu de certains de ses partis-pris de mise en scène comme le précurseur de La Nouvelle Vague, mouvement qui ne le reconnaitra jamais parmi les siens ayant à sa tête des jeunes turcs à l'ego "correctement" surdimensionné. Le couple formé par Jeanne Moreau et Maurice Ronet est dans la pure lignée de ceux tout aussi infernaux d' "Assurance sur la mort" (Billy Wilder en 1944) ou du "Facteur sonne toujours deux fois" ' (Tay Garnett en 1946, Bob Rafelson en 1981). La grande différence étant que Louis Malle et son ami Roger Nimier (scénariste associé) ont choisi en adaptant un roman de Noël Calef de ne rien nous livrer de ce qui a pu amener ces deux là à décider que la mort du mari gênant était la seule issue possible à l'accomplissement plein et entier de leur passion. Rien de leur lien charnel devenu malsain ne nous sera donc expliqué, les deux amants nous étant présentés séparément au moment de l'accomplissement de leur crime libératoire. Jamais en présence l'un de l'autre, c'est au spectateur à travers l'attente et la voix off de Jeanne Moreau de se faire sa propre idée de l'univers passionnel des deux amants criminels. Si ce choix narratif permet à Malle de donner le ton distancié qui caractérise le film, renforcé par la photographie d'Henri Decae et la fameuse musique de Miles Davis, il le laisse trop court face au déroulement de l'intrigue, obligé de trouver un relai un peu mécanique dans l'aventure de deux jeunes tourteraux inconscients dans l'esprit des "Amants de la nuit" de Nicholas Ray (1949). Cette intrigue secondaire occupe au final une place prépondérante, le problème étant que Georges Poujouly et Yori Bertin assez peu charismatiques, nous frustrent très rapidement de ce qui se passe dans l'ascenseur devenu souricière, où se débat un Maurice Ronet très crédible en ancien para reconverti en homme de main puis amant criminel. C'est sans doute ici la réelle faiblesse du film qui manque un peu de ressort dramatique alors qu'il entend nager dans les eaux troubles du film noir. Reste les déambulations captivantes de Jeanne Moreau, sensuelle comme jamais, dans les rues de Paris sous les solos de trompette languissants de Miles Davis que personne n'aura oubliées. On peut donc parler d'un exercice de style esthétique parfaitement réussi qui s'essouffle sur la durée après une entrée en matière époustouflante, faute de relance dramatique suffisante. Ce sera un peu le défaut permanent de Louis Malle de ne donner qu'en de très rares occasions le sentiment d'aller au bout de ses intentions ("Atlantic City", "Au revoir les enfants").
Premier long-métrage de fiction de Louis Malle, ce film bénéficie d'un scénario digne des plus grands films noirs américains de l'époque où tout est d'une mécanique qui ne laisse pas au héros une chance de s'en sortir. L'idée de l'assassin coincé dans l'ascenseur est géniale et pourrait faire un film à elle-seule. Maurice Ronet est excellent.
Un film noir à la française, dans l'idée on pourrait trouver ça idiot mais avec Ascenseur pour l'échafaud, il faut remarquer que c'est très réussi. Le scénario est captivant et bien ficelé, jamais je n'ai pu prévoir ce qui allait se passer. La mise en scène est aussi très réussie, tout comme l'ambiance assez étrange qui accompagne le film, ambiance renforce par la musique de Miles Davis. Les acteurs sont tous bons, même si c'est le trio principal Jeanne Moreau/Maurice Ronet/Lino Ventura (dans un rôle de flic coriace) qui crève le plus l'écran. Un bon petit polar à la française en bref.
C'est le film qui a fait connaître Louis Malle. Il s'agit d'un bon film noir avec l'excellente musique de Miles Davis. il a un peu vieilli mais cela reste un classique.
Un excellent thriller mené par une brochette d'acteurs géniaux et une réalisation vraiment travaillée. L'apparition de Ventura à la fin du film est vraiment sympathique. Le scénario est vraiment original et les dialogues très bien écrits. On suit l'itinéraire de plusieurs personnages, un peu clichés mais intéressants tout de même. La musique de Miles Davis assez bien utilisée donne un sacré charme au film!
Grand polar classique qui a bien sûr beaucoup vieilli mais reste envoûtant par l’atmosphère assez extraordinaire qu’a su créer Louis Malle et, surtout, par l’accompagnement musical créé par Miles Davis, en direct en regardant le film ! Du génie. On ajoute le plaisir de voir Jeanne Moreau, Maurice Ronet et Lino Ventura dans ses débuts et on ne regrette pas de revoir ce vieux film un peu rassis. Puis dans la foulée, on met une cerise sur le gâteau en écoutant la trompette de Miles Davis en planant !
Premier long métrage mais grosse expérience auparavant pour Louis Malle qui accouche de l'une de ses plus belles oeuvres. Et quelle musique du maître Davis!
Petit film noir a la Française de la fin des années 50 avec une aussi bonne réalisation qu'une aussi bonne bande son aux airs de jazz . La réalisation nous offre un magnifique noir et blanc aux cadrages et aux plans minutieux, la bande son aussi envoutante renforce le rythme posé et hypnotisant .
Ascenseur pour l'échafaud respire dès son premier plan suivit du générique la classe des années 50, cette classe est bien évidemment soignée grâce a la bande son ( oui je me répète mais elle est vraiment parfaite ) Les acteurs eux jouent a la perfection entre le petit rôle de policier pour Lino Ventura, Jeanne Moreau, Maurice Ronet ou encore Yori Bertin .
Ensuite on a un scénario finement ciselé nous plongeant dans trois histoires durant une nuit fatale ou se mêle une jeunesse en quête de liberté et de folie en usurpant une identité et en volant une voiture, d'une liaison et bien évidemment de meurtres .
Toute l'effervescence du film noir est magnifiquement retranscrit dans un style des plus sobre et une ambiance glacial, un film captivant et soigneux, une perle dans son genre .
Le récit se scinde en deux, une intrigue principale avec le couple adultère et son crime parfait, et la sous-intrigue du jeune couple à la Bonnie and Clyde. Mais en vérité les deux intrigues se retrouvent sur un pied d'égalité en présence et importance à l'écran, voir même la sous-intrigue des Bonnie and Clyde à la française vole ou parasite la vedette à l'intrigue principale. Ainsi, le jeune couple est étonnamment plus fouillé, mais ouvre aussi la voie à un jeune voyou aussi insupportable qu'irritant, tête à claque qui ne permet aucune empathie tandis que la partie avec les allemands prend beaucoup de place. Il y a la partie très bavarde des jeunes, celle plus mutique de l'autre couple. Par contre, niveau mise en scène la partie des adultérins est beaucoup plus travaillés, avec le judicieux parallèle entre l'errance de madame/Moreau et le huis clos solitaire de monsieur/Ronet. Les rues de Paris sous la nuit pluvieuse impose un charme certain teinté d'une espérance vaine qui aurait pu gagné en valeur avec un suspense plus travaillé, biaisé par les aventures du jeune couple. Néanmoins, le scénario fonctionne bien, le travail sur la photographie et le Noir et Blanc associé au jazz de Miles Davis reste un must dans le genre, et sert d'écrin magnifique à une histoire de destins scellés par le mauvais coup du hasard. Site : Selenie.fr