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In Ciné Veritas
82 abonnés
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3,0
Publiée le 23 décembre 2019
Dans Hantise réalisé en 1943 par George Cukor, deux comédiens pourtant en couple à l’écran s’affrontent : Charles Boyer et Ingrid Bergman. Rencontre choc donc entre un homme de théâtre à la gestuelle très marquée et une actrice au jeu quasi opposé. Pour l’acteur français Le bonheur (1934, Marcel L’Herbier) avait été le premier jalon de sa renommée outre-Atlantique. Hantise sera un deuxième jalon qui révélera un acteur plus complexe que le simple french lover perçu initialement. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/la-rochelle/2019-2/
Très réussi esthétiquement avec ses clairs obscurs, Hantise ne nous illumine pas cependant par son scénario, sans grande surprise même pour l'époque, bien que tout à fait solide. Et si Charles Boyer est glaçant, Ingrid Bergman surjoue parfois. Le jeu des acteurs manque parfois d'entrain et de conviction (pour certains), ce qui ne masque donc pas le fait que la facette "psychologie" est abordée de façon un peu académique, voir vaine. Hantise manque donc un peu de conviction pour être un grand chef-d'oeuvre, même si la seconde moitié du film sait être inquiétante...
Le Roman de Marguerite Gautier, Indiscrétions, Madame porte la culotte, Une étoile est née, My Fair Lady... George Cukor nous a davantage habitué à des mélodrames, des comédies ou des films chantés/dansés. Cette incursion dans le polar/thriller est une rareté dans sa carrière. Mais c'est une réussite. Par les costumes, les décors, les éclairages expressionnistes, le cinéaste redonne vie au Londres de l'Angleterre victorienne. Il confirme par ailleurs sa réputation de grand directeur d'actrice en obtenant d'Ingrid Bergman l'expression d'un tourment psychologique et d'un amoindrissement de soi aux nuances infinies ; il sait aussi guider Charles Boyer vers un registre inquiétant, en contre-emploi. Il parvient, enfin, à créer un vrai film d'ambiance, entre morbidité et folie, dans une maison où le cloisonnement est autant physique que mental. Autour du thème du harcèlement moral, tout en persuasions insidieuses et humiliations répétées, Cukor cultive une tension très hitchcockienne (on songe à Soupçons). Les ficelles dramatiques sont parfois un peu grosses, mais le récit est efficace. Et l'ensemble, toujours classe.
Un film qui mériterait d'être un classique plus connu qu'il ne l'est, bien qu'il est bonne réputation quand on voit les différentes critiques. Les jeux d'acteurs sont excellents ainsi que l'ambiance et la réalisation qui est vraiment sympathique à analyser après coup. Avec le recul et diverses visions j'ai dû mal à être objectif puisque je revois le film en en connaissant la fin, mas je noterais quelques maladresses dans la manière de faire vivre l'intrigue, mais je crois à l'époque de ma première vision entière (car j'avais d'abord étais fasciné par un bout du milieu du film que j'avais chopé sur Arte puis avorté pour ne pas gâcher un tel film en ne le voyant qu'à moitié), qu'elles ne m'ont pas frappé bien que, comme je vous l'ai expliqué je pense avoir volontairement mis la tête dans le sable sur certaines de ces maladresses pour tenter de vivre pleinement ce film qui m'avait furtivement fasciné. Dans l'ensemble je l'ai dit c'est très bon et je ne peux que le recommander, les acteurs étant excellent, surtout Ingrid Bergman époustouflante et anthologique (oui oui !) dans ce rôle de femme démunie, elle a d'ailleurs reçu un oscar pour ce film, à juste titre !
"Hantise" illustre parfaitement l'âge d'or des studios hollywoodiens. Avec ses acteurs, d'abord, tout simplement adulés à l'époque : Ingrid Bergman, Charles Boyer et Joseph Cotten (en phase pré-Citizen Kane). Ensuite par ses décors, sublimes, et par la qualité du noir et blanc. Mais là où le film se détache du reste, c'est par son intrigue et sa mise en scène. La première, est scandaleuse pour l'époque (imaginez, un homme ayant épousé une femme dans un but purement intéressé), et la seconde (la mise en scène, pour ceux qui auraient du mal à suivre), formidablement tendue. Parlons plus en détails maintenant. Les interprètes sont remarquables, Charles Boyer le premier, avec ses rictus agressifs. Ingrid Bergman, est formidable dans le rôle de la jeune femme qui ne comprend absolument rien à ce qui lui arrive. Les décors, ensuite, sont parfaits. Les chefs décorateurs (ils méritent d'être nommés : Cedric Gibbons, William Ferrari, Edwin B. Willis et Paul Huldschinsky) ont visiblement été jusqu'à recréer des maisons italiennes pour les scènes du début. L'intrigue, passionnante, est de plus doublée de nombreuses petites idées, comme celle de la lumière qui s’éteint et s'allume sans cesse (d'où le titre original, "Gaslight", bien mieux que le banal "Hantise"). Si vous avez la chance de pouvoir vous procuez ce film, alors surtout n'hésitez pas. Mon blog : http://cinemagnifique.over-blog.fr/
Voyez ce film ne serait-ce que pour pour Ingrid Bergman, dans ce genre de rôle taillé pour elle. L'une des plus belles, des plus touchantes et talentueuses des actrices de l'histoire décroche enfin l'oscar d'interprétation. A voir pour l'anecdote donc, mais aussi pour un très vieux film à la mise en scène et à l'ambiance particulière sans être génial pour autant à mon goût.
Ce film est basé sur l'emprise psychologique. C'est long à mettre en œuvre une emprise psychologique. C'est long à regarder une emprise psychologique. Ce film est long, long, long. Il faut donc être patient, observer l'installation de cette emprise, découvrir les méfaits voire les dégâts. Il faut attendre les 30 dernières minutes pour qu'une nette accélération s'organise. Et la fin n'aura pas de réel coup de théâtre ; tout finira comme on a pu l'imaginer dès le début. C'est un peu tout cela qui fait que ce film est bien, mais n'est pas plus que cela. Ingrid est vraiment bien...comme d'habitude. A voir par les amateurs de polar/thriller psychologique
En revoyant une seconde fois l'excellent Hantise/ Gaslight de Cukor , on ne peut s'empêcher tout le long du film , de penser à Hitchcock , pour l'atmosphère gothique et ténébreuse d'un Londres Nocturne , qui rappelle Rebecca, mais aussi parce que le role de femme "dérangée" et en danger tenu par Ingrid Bergman renvoie respectivement au personnage assez proche qu'elle interprètera quelques années plus tard dans "Les Amants du Capricorne" et à celui de Joan Fontaine dans "Soupçons" , deux films également réalisés par un certain Alfred Hitchcock. A noter que l'actrice obtiendra ici un Oscar mérité mais c'est pourtant la compo. d'un Charles Boyer , terrifiant et machiavélique qui ici emporte le morceau .
En lisant le résumé du film je m'attendais à voir un film fantastique du genre maison hanté avec des bruits étranges qu'on entend, où les fantômes sont suggérés mais rien nest réellement « montré » par des effets spéciaux (comme "La maison du diable") ! Mais, non, le film parle plutôt d'un homme qui essaie de convaincre sa femme qu'elle est folle afin de [censuré sinon le film n'aura plus d'intérêt]. Cest donc un film plutôt basé sur les relations entre personnages. La photo est sublime, cest filmé avec brio. Le noir et blanc ajoute une dimension encore plus « inquiétante » au film. Charles Boyer, notre fameux français est un vrai dandy, quel charme et quel jeu ! Quant à Ingrid Bergman, jamais je le l'ai vu jouer un rôle d'une telle profondeur, d'une telle sincérité, jai été ébloui par sa prestation. Un chef d'oeuvre !
Si l'on excepte l'excellente interprétation des acteurs et la remarquable scène finale où l'héroïne exprime sa haine, cette version du film est très longue.Elle pointe davantage l'aspect psychologique que les frissons du thriller qui demandent un minimum d'action. A ne pas comparer, donc, avec l'oeuvre d'Hitchcock !
Un très bon suspens et une belle réalisation, de plus Ingrid Bergman est absolument superbe et époustouflante dans ce rôle de femme fragile et influençable. A voir