Avis : Illusions Perdues - Page 4

Trop d'impudeur...des scènes de nudité gratuites sans aucune valeur ajoutée, décevant à mon goût....

Excellent film, script brillant, dialogues pointus, casting intelligent, décors et costumes parfaits, jusqu'à la l'image, chaleureuse à souhait. Dommage toutefois que le narrateur salisse le français avec toutes ses liaisons forcées. Faut-il le rappeler : En matière de diction, la liaison est comme les antibiotiques : pas automatique...

Loin d'être aussi brillant qu'on le prétend ..traine en longueur par contre le côté historique des journaux publicité et de l'imprimerie est intéressant ...

Adaptation (à une vague introduction près) de la seule partie centrale du gigantesque "Illusions perdues", savoir les vicissitudes du jeune Lucien Chardon, dans l'ambition de relever un matronyme du nobiliaire, Rubempré, qui tente de se faire une place dans le marigot journalistique du Paris de Charles X - tremplin, pense-t-il, pour la carrière dans le monde littéraire à laquelle l'Angoumoisin aspire depuis toujours. Las... Xavier Giannoli rend-il justice à Honoré de Balzac, avec ce 8e "long" (également co-écrit) : un grand film pour un grand roman ? Voyons, à cet égard, les César 2022 ... Si les deux récompenses "techniques" de cette réalisation "en costumes" ne souffrent pas discussion ("Meilleurs costumes", justement, et "Meilleurs décors"), voire celle de la "Meilleure photo" (éclairage flatteur, façon "Barry Lyndon"), on ne peut qu'être réservé(e) quant au César de la "Meilleure adaptation". Le puissant souffle romanesque, le style et l'écriture de la "Comédie humaine"... ? RIEN de probant, assurément ! 149 minutes bien, bien longues, au résultat. Le casting n'aide pas, par ailleurs : ratage complet (à l'exception, bien sûr, de Depardieu, dans un rôle très court) - citons en particulier Benjamin Voisin (qui, ne réussissant jamais à donner crédibilité et épaisseur au rôle principal, ne mérite en rien son César de "Meilleur Espoir") ou Cécile de France, qui livre une Bargeton amidonnée, ou encore l'inénarrable Vincent Lacoste (lui aussi récompensé !), qui n'a toujours pas évolué depuis ses habituelles figures "têtes-à-claque".
Tout ça, évidemment, ne fait pas un "Meilleur film" - même par temps cinématographique chahuté par le covidisme...

C'est excellent avec double bémol, le fait qu'il y ait un certain excès à saupoudrer de l'humour et qu'il y ait un aspect "trop mis en scène", avec un certain excès d'effets tape-à-l'œil. Benjamin Voisin (qui démontre son talent depuis Été 85) sied très bien au rôle, cependant son jeu n'est pas non plus celui d'un grand acteur; pour autant, tout passe très bien. L'ensemble fait mouche, ça plaît. Xavier Dolan, sans accent, impressionne. Les costumes comme les décors semblent parfaits.

Porter à l'écran ce texte incisif de Balzac demandait du courage et des compétences. Le résultat est une réussite. Le personnage de Lucien de Rubempré apparaît dans toute son évolution à partir du moment où il arrive à Paris. La critique acerbe du journalisme, des pratiques de fake news appelés canards à l'époque sont admirablement bien décrites.

Ridicule... c'est à Ridicule de Patrice Leconte qu'on pense en voyant ces Illusions perdues. Le scénario de ce film de 1997 était d'ailleurs probablement inspiré du livre de Balzac (même s'il ne se passe pas à la même époque et ne traite pas du même univers). On retrouve ici le même itinéraire d'un provincial montant à Paris, connaissant la gloire, avant de se heurter aux manigances d'un univers mondain qui le dépasse. Le film de Xavier Giannoli déroule cette histoire efficacement. Benjamin Voisin est très convaincant, tout comme Vincent Lacoste (qui occupe une place bien plus grande dans le film que la BA laisse penser), Xavier Dolan et Salomé Dewaels. Certains seconds voire troisièmes rôles sont remarquables aussi (le vieil époux de Cécile de France, le directeur du journal Le Satan, le directeur du journal Le Réveil). Décors et costumes permettent de s'immerger totalement dans ce milieu de la presse artistique et des théâtres du Paris des années romantiques. On apprend beaucoup de choses sur le fonctionnement de ce milieu, jusqu'aux détails des crieurs de rue et des programmes qu'on distribuait alors. Cependant le film me semble poser quelques petits soucis. Avec une telle armada, on s'attend toujours à une réalisation parfaitement maîtrisée. Or ici bien souvent, on sent qu'il y a des problèmes de mise en scène (cadrage, montage, rythme, etc.). Certaines scènes ne fonctionnent pas tout à fait. Ensuite, on peut vraiment se demander le sens caché de tout cela : pourquoi en 2021 réaliser un film qui semble dire toutes les 5 minutes que les journalistes sont des corrompus pris dans des collusions personnelles et financières avec le monde de l'argent et du pouvoir ? Que nous dit Giannoli ? Qu'il faut se méfier du Monde, de FranceInfoTV et de Libération ?!? Et pour s'informer où ? Sur les réseaux sociaux ?!? Pas sûr que ce message soit le plus pertinent de nos jours, et particulièrement en pleine campagne présidentielle... Enfin, là où Ridicule restait gravé dans les mémoires par l'originalité de son scénario, l'inventivité de sa mise en scène et la fantaisie de ses comédiens (Berling, Rochefort, Ardant, etc.), Les Illusions perdues, après le bon moment de la séance, semble vite s'oublier. C'est un très beau film, un très beau projet du cinéma français, mais ça ne marque pas, me semble-t-il.

"Il devait cesser d'espérer et continuer à vivre", telle est la dernière phrase du film ( du livre ? ) et elle résume bien le caractère désenchanté et le jeu de faux semblant matiné de cynisme dans lequel nous plonge cette superbe évocation du roman de Balzac. Ah que ce roman est contemporain dans sa dénonciation d'un monde vain, qui ne s'attache qu'à l'écume des choses !... J'ai vraiment exulté à certains passages tant ils semblaient adaptés à notre monde contemporain. Rien ne bouge à travers les époques, et notamment la puissance de l'argent, la vacuité des êtres, la vanité, l'égocentrisme, l'absence de morale, le plaisir de salir et de tuer par les mots. Un joli melting-pot de tout ce qui fait la laideur de l'âme humaine, et que Balzac, grand contempteur des travers de son siècle, dénonce avec une volupté exubérante. Ce film est une bénédiction. Il sort de la poussière un livre que la majorité d'entre nous ne lira jamais pour montrer que tout ce qui fait notre siècle était déjà dans les gênes des précédents. J'ai adoré cette dénonciation de la bêtise, du buzz, des polémiques stériles, de la caricature outrancière pour faire vendre. Un moteur qui fonctionne encore parfaitement, il suffit de voir le traitement de l'actualité par une Elise Lucet, plus engagée dans la stigmatisation que dans l'information. Ah que ce petit monde est beau ! Balzac nous fait vibrer jusque dans chaque scène. Le film est en véritable correspondance avec l'esprit de l'auteur. Il est parfaitement secondé par une distribution éblouissante avec le jeune Benjamin Voisin, magnifique Lucien de Rubempré. Tous les autres acteurs sont à l'unisson, et la jeune Salome Dewaels en Coralie a un jeu fiévreux qui rappelle la phrase de Balzac : "l'humilité de la courtisane amoureuse comporte des magnificences morales qui en remontrent aux anges". Bravo à Xavier Giannoli, le réalisateur, d'avoir mis en ébullition d'aussi belle manière le marigot des passions humaines. Cela fait réfléchir, le temps de quelques heures, sur le manque d'innocence qui nous caractérise tous. Avant de replonger dans la bataille, puisque la comédie de l'existence se poursuit sous nos yeux et que nous en sommes les acteurs, engagés involontaires, le plus souvent, mais pris à notre corps défendant dans un tourbillon irrésistible.

Une adaptation divertissante avec un bon cast, des dialogues spirituels et une reconstitution soignée, Xavier Giannoli se concentre sur les aspects contemporains (corruption, polémique, pub) pour raconter l'ascension et la chute spectaculaires d'un jeune ambitieux.

Film magnifique! X. Giannoli est notre Milos Forman national. Aucune pose d'auteur, un talent pour la mise en scène rare en France, un goût pour le spectacle allié à une éthique irréprochable. A voir.

Adaptée du roman éponyme d'Honoré de Balzac faisant partie de "La Comédie humaine", cette réalisation de Xavier Giannoli nous transporte au début du 19ème siècle entre Angoulême et Paris.
Nous allons suivre le destin chaotique d'un jeune écrivain et poète de province (Lucien de Rubempré) désireux de devenir célèbre grâce à sa plume.
D'abord proche de la noblesse par son éducation et via un amour secret, cet ambitieux garçon va se retrouver parachuté dans le journalisme à scandales parisien radicalement plus populaire.
Réussira t-il son rêve de devenir un auteur à succès sans se perdre lui-même ?
J'ai vraiment beaucoup aimé ce drame pourtant assez long (2h30) mais porté par un casting remarquable de talent et de justesse : un Benjamin Voisin toujours aussi intense, une Cécile de France comme d'habitude parfaite et ensorcelante, et un Vincent Lacoste totalement débridé et jubilatoire.
Les seconds rôles sont également réussis : Gérard Depardieu, André Marcon, Xavier Dolan et la séduisante Salomé Dewaels.
Une histoire captivante de bout en bout avec comme toile de fond l'après Révolution française et la lutte des classes sous la Restauration (1814-1815).
Du bon cinéma !
Site CINEMADOURG.free.fr

L'histoire d'un jeune poète ingénu montant à la capitale dans la France du 19e siècle et qui, entre ambition et cynisme, va monter les échelons de la société avant de chuter inexorablement.

Adaptant l’œuvre de Balzac, le talentueux Xavier Giannoli met en images ce théâtre des apparences et des manipulations.
Accompagné d'un travail de reconstitution exemplaire, d'une mise en scène virevoltante et appliquée ainsi que d'un formidable casting, il nous dresse le portrait peu flatteur d'un journal rapporteur de mensonges à l'image de certaines news racoleuses d'aujourd'hui et d'une aristocratie royaliste pouvant faire et défaire les réputations par ses simples ragots.

Un jeu des faux-semblants auquel goûtera le jeune Lucien, d'abord acteur puis victime de ces rouages trop grands pour lui.

Une illusion aussi enivrante que cruelle, et qui résonne forcément de nos jours.

C'est un excellent film parfait du début à la fin, magnifique, profond, cruel. Un casting extraordinaire, un rythme qui ne faiblit pas. C'est LE film à voir.

Je suis souvent déçu par les films qui récoltent un César mais là il faut avouer que la récompense est entièrement méritée. Xavier Giannoli a très bien su mettre en images ce roman d'Honoré de Balzac. Le film décrit avec beaucoup de justesse la façon de vivre en France à Paris au XIXème siècle. Une dichotomie entre la bourgeoisie presque impénétrable sans y être née et la presse prête à écrire d'abominables satires et autres pamphlets pour saccager une pièce de théâtre et un roman. Un jugemennon de l'oeuvre mais du statut et de la classe sociale de son auteur. Le film montre avec beaucoup de concision un monde pourri fait de trahisons et de coups bas en tout genre dans l'unique but de réussir et de s'enrichir. Une ribambelle de très bons acteurs permet au film de faire mouche notamment l'excellent Gérard Depardieu, la très jolie Cécile de France ou encore Benjamin Voisin dans un rôle principal qu'il assume parfaitement. Xavier Giannoli fait honneur à Honoré de Balzac en réussissant un excellent film.

Superbes costumes et décors,
Des acteurs justes,
Une critique de la société du XIXème intéressante.
Mais j'ai eu du mal à m'attacher pendant 2h30 au personnage principal, Voisin est très bon ce n'est pas le problème, c'est son personnage et le scenario qui ne m'ont pas convaincu.