Passager des années 90, Marc Dufaud y prend part à sa façon en réalisant des films et en collaborant avec la presse underground, avant de lâcher prise. On perd ensuite sa trace. On le retrouve en 1998 au sein d'un combo poétik-rock confidentiel, Luze. À la même époque, il remanie un ancien manuscrit : Les Peaux transparentes qui sera publié en 2004 (Éditions Trouble-Fête). Actuellement, Marc Dufaud achève la rédaction d'un second roman. Il a publié par ailleurs une dizaine d'ouvrages sur la littérature ou la musique (Boris Vian, Les Décadents Français, Bruce Springsteen, Adam Ant...).
Tour à tour musicien, producteur de cinéma, galeriste et réalisateur, Thierry Villeneuve a réalisé des cen-taines de captations musicales : The Cure à Bercy, Jacques Higelin, Tindersticks, Melody Gardot, The Divine Comedy, Dominique A... et des documentaires musicaux : Crachez vos souhaits, long métrage sur Louise Attaque – Alain Bashung, Faisons Envie - Emmène moi, Paléo - Roma, Villa Aperta - Hellfest 2015 Master of Rock. Il réalise aussi de nombreux travaux personnels en super 8 ou en vidéo, qu'il produit, réalise, monte et regarde seul dans sa cave, mettant ainsi en application l’adage de Nanni Moretti « io sono un autarchico ».
À une époque où les biopics de musiciens et les documentaires musicaux se multiplient, Daniel Darc - Pieces Of My Life aborde le genre d’une manière particulière. Les réalisateurs Marc Dufaud et Thierry Villeneuve expliquent : "Nous n’avons jamais souhaité faire un de ces « biopic » traditionnels où les témoins se succèdent face caméra pour racon-ter des souvenirs, le plus souvent élogieux. Ça n’a jamais été notre propos. Au contraire, nous souhaitions dès le départ centrer la narration autour d’un petit nombre de personnages, pour partir en leur compagnie sur les traces de Daniel, en traversant différentes époques de sa vie. Daniel Darc - Pieces Of My Life est construit à la manière d’un puzzle, une thématique en entraîne une autre, sans forcément coller à la chronologie."
Daniel Darc - Pieces Of My Life est conçu à partir des très nombreuses images de Daniel Darc tournées par Marc Dufaud. Ce dernier confie : "J’ai beaucoup filmé Daniel. D’abord en Vidéo 8, HI-8 et VHS, au début de notre relation vers 1991, sans avoir écrit de scé-nario. Ces images étaient comme une « démo » du film que je souhaitais faire de Daniel.Même s’il n’y avait encore pas à l’époque de portable, il n’était pas si difficile de se faire prêter une petite caméra. Les premiers mois de notre rencontre j’ai beaucoup filmé Daniel dans l’intimité, dans sa chambre chez ses parents ou dans la ville au gré de nos ballades. Ensuite ça s’est forcément un peu espacé même si à l’occasion d’une lecture, d’une guest je venais avec une caméra. On passait beaucoup de temps ensemble sans toujours forcément faire grand chose sinon mater des films à la pelle, écouter de la musique, écrire ou faire des concours de sarbacane. une belle façon de perdre son temps. J’ai fait trois films avec Daniel, c’est pour cela que j’avais toutes ces images."
La drogue faisait partie de la vie de Daniel Darc et les réalisateurs Marc Dufaud et Thierry Villeneuve n'ont pas cherché à le cacher. Le permier se rappelle : "Nous avons parlé des heures de cette scène. Il fallait qu’elle fasse sens, ou alors ne pas l’inclure. Nous ne voulions pas d’une séquence choc ou de voyeurisme. C’était la réalité de Daniel. L’héroïne faisait partie de sa vie, nous l’avons montré simplement. Je trouve beaucoup plus obscène cette interview télé-visée, que nous n’avons d’ailleurs pas incluse dans le film, où un journaliste lui demande : « c’est vrai que tu as fait cinquante-deux over-doses ? »."
Le second poursuit au sujet de ce plan où Daniel Darc se pique : "Ce n’est pas une image gratuite et sensationnaliste. Cette image existait, nous ne l’avons pas fabriquée pour les besoins du film. Elle faisait partie des rushs de Marc, Daniel l’avait voulue. On a très longuement hésité mais parler de Daniel sans montrer la drogue nous paraissait impossible. La question de la durée même du plan a été un long questionnement. On ne pouvait pas montrer deux secondes et passer à autre chose, ni s’appesantir en laissant les images d’origine dans leur entièreté."
Le film a obtenu les prix suivants :