Avis : Dans un jardin qu'on dirait éternel - Page 7

Je m'attendais plus ou moins à un film cul-cul la praline à la japonaise. En fait, il est surtout très ennuyeux, du fait de l'absence d'intrigue, le tour de force du film étant de réussir à avoir un dénouement téléphoné malgré tout.

Outre ce défaut rédhibitoire, "Un jardin qu'on dirait éternel" se permet de fouler aux pieds quelques règles de base du scénario (un des trois personnages principaux disparaît au milieu du film, on est censé partager l'émotion de la narratrice lorsqu'elle rompt avec son petit ami dont on a appris l'existence 10 secondes plus tôt, etc.).

Son propos épicurien est tant et tant rappelé que ça en devient lourdingue... et quand la narratrice, à la fin du film, entreprend de bien tout réexpliquer et ré-expliciter, au cas où vous n'auriez pas encore compris, là, ça devient gênant.

Le jeu d'acteur est "à la japonaise".

Enfin, c'est un film de gros réac'. Certains critiques de presse y ont vu du second degré, une critique de la condition féminine au Japon. Perso, j'ai eu l'impression que c'était très premier degré.

En deux mots: au secours.

Magnifique film plein de poésie, de tendresse et de beauté. Une vie où l'art du thé devient philosophie. Très reposant.

Très beau film, la cérémonie du thé est un moment solennel, sacré. C'est au final une thérapie, un apprentissage vers le chemin de la confiance en soi. Mais c'est aussi une belle leçon de vie sur l'importance et l'éternité du moment présent. On ressort de ce film ému mais aussi apaisé. À aller voir!
"Une journée n'arrive jamais deux fois". "Nourrissez vos yeux" Maître Takeda

Noriko pourrait être la cousine japonaise de Frances Ha. Dans un jardin qu'on dirait éternel est un film sur une double initiation, l'entrée dans l'âge adulte et l'initiation au rite du thé, gestuelle ô combien subtile. Le film évoque avec délicatesse les difficultés que certains jeunes peuvent rencontrer avec leur identité, l'impression d'être à côté de leur vie, la douleur de ne pas être la personne que l'on désire. Avec son mentor, Noriko construit une parenthèse protectrice où elle parvient à saisir par bribes le sens véritable de cette sagesse de la ritualisation. Le film met en scène la très belle immuabilité apparente du jardin. Les cérémonies créent de la répétition mais aussi des glissements. Vers l'expérience, vers la saison nouvelle, et entre générations. Des femmes entre elles, tendues par l'effort et atteignant la sérénité, par moment au moins. Des hommes très rares. On attend, on guette.

Adaptation du roman La cérémonie du thé de Noriko Morishita, le film Dans un jardin qu'on dirait éternel nous présente l'histoire de deux cousines, Noriko et Michiko, qui, poussées par leurs parents, décident de se lancer dans l'apprentissage de la cérémonie du thé auprès de la maîtresse de thé Mme Takeda, interprétée à l'écran par la regrettée Kirin Kiki. Encore indécises quant à leur avenir, elles vont apprendre, avec la pratique de chanoyu, à écouter et apprécier à sa juste valeur le moment présent, et ressentir l'unicité de chaque instant au sein du perpétuel recommencement des saisons...

Les débuts hésitants et maladroits des deux protaganistes prêtent à sourire, mais soulignent bien l'exigence qu'impose l'apprentissage de la cérémonie du thé. Du pliage du fukusa (carré de soie), au son à produire lorsque l'eau est versée dans le chawan, en passant par le nombre de pas précis pour entrer dans la chashitsu, le film restranscrit avec précision les codes de la cérémonie du thé du point de vue des apprenants. Ainsi, l'art de chanoyu, rigoureux, s'apparente à de l'apprentissage par coeur et à une inlassable répétition des mêmes gestes durant les premières années. Et lorsque des questions surviennent à l'esprit de ses élèves, Mme Takeda leur demande de ne pas réfléchir. Parce que la compréhension profonde de la cérémonie du thé japonaise n'apparaît que lorsque les gestes, absorbés par les mains elles-mêmes, deviennent fluides, et sont en harmonie avec l'instant présent, caractérisés par les mots inscrits sur le kakemono, la fleur de saison idéalement présentée à sa gauche, et le son de l'eau et du vent dans le jardin adjacent à la maison de thé...

Dans l'alcôve, un kakemono sur lequel figure l'inscription "日々是好日". Et Madame Takeda, interprétant, d'un ton enjoué : "Chaque jour est un bon jour"...

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