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    Dark Waters
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    Denis Lecat
    Denis Lecat

    71 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 février 2020
    Un film d'utilité publique qui, en dehors de nous ouvrir les yeux sur l'une des plus grandes affaires environnementales du XXIème siècle (99% d'entre nous, humains, sommes composés en partie de résidus de l'industrie Dupont !), qui donc se révèle un grand film d'enquête, de procès, l'un des meilleurs thrillers environnementaux jamais tournés. On pense à Erin Brokowitch, bien sûr, mais aussi à Spotlight, et aux films d'Alan J. Pakula. C'est parfois aride, et gris, et fastidieux, mais la sensation ressentie ne dure jamais, sans cesses reprise par l'intrigue qui avance, malgré les chausse-trappes tendus à cet avocat qui mériterait de devenir un héros planétaire, bien plus que ce fainéant de Superman qui ne fait rien, lui, contre les perturbateurs endocriniens !
    Audrey L
    Audrey L

    625 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 février 2020
    Un brave homme, ce Robert Bilott. Cet avocat milite depuis plus de 22 ans pour tenter d'arrêter un empoisonnement volontaire (et impuni, merci les pots de vins) des entreprises qui distribuent l'eau, les revêtements des poêles et tapis... La molécule en question est partout, et à peine on rentre chez soi que l'on regarde de travers notre placard à cuisine. Le film possède assez de bon sens pour nous sensibiliser sans nous faire la morale, il est vraiment prenant de A à Z (on ne voit pas les deux heures passer) et l'on va de situation scandaleuse à danger mondial toléré pour de l'argent. Le montage est un peu haché et le style très académique, mais l'intrigue rattrape amplement la forme. La musique est assez stressante (en accord avec le sujet sensible) et l'image en filtre sombre ajoute à l'atmosphère malsaine qui s'en dégage. Les acteurs sont bons sans en faire des tonnes, on s'identifie directement à la pauvre famille d'agriculteurs et à l'avocat qui veut sauver les vies de tous ceux qui l'accablent... Une vie d'ingratitude qui écœure et qui, à l'apparition du "vrai" Robert Bilott lors du générique (il joue un petit rôle) nous donne envie de lui serrer la main copieusement. Après avoir joué le Hulk, Mark Ruffalo interprète ici un véritable héros.
    benoitG80
    benoitG80

    3 404 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2020
    « Dark Waters » est loin d’être le premier film du genre cinéma d’investigation...
    Ce qui malgré tout n’empêche pas d’y adhérer plus que jamais, ne serait-ce que déjà par cette démarche absolument nécessaire et indispensable !
    En effet, on ne dénoncera jamais assez ces scandales dûs aux industries qui rongent à petit feu notre planète, et par conséquent sa population...
    Celui-ci est particulièrement édifiant quand on saisit l’ampleur des dégâts, d’abord de manière intense au niveau local, mais aussi au niveau mondial avec ce matériau magique et assassin qu’est le Téflon !
    Mark Ruffalo en devient brillamment le dénonciateur avec une énergie affirmée et pourtant contenue, ce qui renforce et illustre bien toute l’étendue de ces années de lutte éperdue, pendant lesquelles il a fallu combattre ce dangereux géant américain DuPont (De Nemours...), dont l’histoire depuis ses débuts, est en elle-même déjà effrayante !
    La complexité de cette affaire est donc extrêmement bien rendue en étant expliquée sous tous ses aspects, et en prenant en compte tous les tenants et aboutissants, tant au niveau des enjeux de chaque partie adverse, que de la population de cet état de Virginie Occidentale quant aux antagonismes créés parmi ceux qui étaient confrontés et/ou dépendaient de cette société démoniaque et vampirique.
    Le fait que cet avocat Robert Bilott exerce dans le contexte d’un cabinet d’affaires en lien avec le monde de l’industrie chimique, est également prépondérant dans la suite et les répercussions incroyables de cette enquête au long cours !
    On voit en effet les années s’égrener, durant lesquelles des malades s’épuiseront, tomberont malades et décéderont, ce que DuPont en son for intérieur souhaite bien sûr honteusement plus que tout, afin d’installer une lassitude qui l’arrangera bien...
    Si l’on combine tout cela avec cette atmosphère verdâtre et anxiogène qui ne nous quitte pas, l’ensemble prend l’effet d’une bombe à retardement dont on prend de plus en plus la mesure du désastre. Désastre qui va ainsi résonner et sonner jusqu’à notre porte ou même jusqu’au fond de nos placards où reposent nos poêles à frire !
    Ce qui devient vraiment passionnant et écœurant tient aussi au fait des intérêts communs qu’ont ce gouvernement et ce trust américains, quant aux interactions évidentes et pourtant scandaleuses sur le fond, avec l’absence totale de prise en compte des dangers existants, tout simplement minimisés, voire niés par ceux qui en sont responsables sciemment avec tout ce que cela implique sur le plan humain...
    Et ainsi qui n’est pas sans rappeler ce que nous vivons au quotidien avec nos politiques issus du monde de la finance et de l’entreprise, dont les intérêts personnels ne sont évidemment pas en adéquation avec ceux des citoyens, qui eux aspirent légitimement à une justice et une égalité pour tous...
    C’est bien là que ce film nous alarme, en prouvant bien par la même occasion, qu’avant tout l’écologie relève plus de marchés là encore très lucratifs, plutôt que d’une nécessité absolue que l’on nous martèle à tout instant, en culpabilisant de plus le citoyen lambda à son petit niveau, alors qu’il est dépassé par ce qui l’entoure, ce qu’il ingère et ce qu’il respire !
    Le fléau des pesticides et le drame d’une certaine usine seveso récemment, nous le prouvent encore tristement !
    Encore une démonstration hors pair menée avec efficacité et sobriété par Todd Haynes, qui fait hélas bien réfléchir aux dysfonctionnements de nos gouvernants et ainsi de nos sociétés, où ce profit effréné aura fatalement raison de notre perte...
    À découvrir sans hésitation, sans oublier pour autant de lutter contre ce système !
    Frédéric M.
    Frédéric M.

    179 abonnés 1 835 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 février 2020
    Un excellent film dans la veine d'Erin Brockovich. Le film se veut dérangeant, horrible quand on sait que c'est une histoire de vraie. Cela fait beaucoup réfléchir. Nous nous tuons à petit feu avec le temps avec notre consommation aveugle de tout ce qu'on nous propose. Le casting est parfaitement adapté. Cela change de voir Hulk dans un registre différent. L'atmosphère est bien rendu (avec une excellente bande son).
    jean l.
    jean l.

    156 abonnés 230 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 février 2020
    magnifique film qui rappelle Erin Brokowitch , les hommes du président
    pas étonnant que Mark Ruffalo soit tombé amoureux de ce script et cette histoire au point de produire le film
    Vador Mir
    Vador Mir

    254 abonnés 774 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2020
    Voilà à quoi sert le cinéma quand il est bon. A dénoncer et mettre la lumière là où il faut. Sur les traces "d'Erin Brokovitch" de Soderberg ou de "Révélations" de Michael Mann, Dark Waters est un film utile.
    Mark Ruffalo est excellent. L'histoire en vaut la peine. Bravo.
    FlecheDeFer ..
    FlecheDeFer ..

    43 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2020
    Un bon film de procès comme les Américains savent bien les faire, même si le procès lui-même n'apparaît presque pas à l'écran. Tout le monde joue très juste et l'histoire racontée est assez édifiante, surtout que tout ceci est en fait tout à fait actuel vu que l'affaire s'est terminée très récemment. On peut par contre reprocher au film une certaine lenteur, certes probablement voulue pour nous faire sentir le désarroi croissant du héros face à la lenteur des procédures, mais au final cette langueur se transmet un peu au spectateur dans la dernière partie.
    zorro50
    zorro50

    115 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 février 2020
    Certes, c’est un bon film, mais, bon sang, c’est trop soporifique ! Un fait divers aux conséquences dramatiques et qui concerne chacun d’entre nous, car qui n’a pas une casserole ou une poêle en Téflon chez soi (?), une négligence révoltante qui perdure depuis plus de 70 ans sans qu’on ne fasse rien, il y a de quoi développer une psychose à juste titre. Cependant, le film est trop technique, trop juridique, trop journalistique, trop méticuleux, trop soporifique, trop procédurier, pour ne pas nous faire sombrer dans un profond sommeil. C’est vraiment dommage parce que Mark Ruffalo est excellent et il ne mérite pas çà. Ceci dit, je maintiens que c’est un bon film car il est instructif. Peut-être que Todd Haynes devrait demander à Clint Eastwood la recette pour raconter un fait divers en mode thriller ?
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 322 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 février 2020
    Il y a eu « Les hommes du président ».
    Il y a eu « Révélations ».
    Et puis, plus récemment encore, il y a eu « Spotlight » ou bien même « Pentagon Papers ».

    Bien qu’il soit difficile de nommer ce genre de films, il relève de l’évidence qu’ils définissent tous ensemble une certaine tradition dans la manière qu’a le cinéma américain de porter un scandale judiciaire à l’écran ; une tradition qui a su installer un certain nombre de codes aujourd’hui solidement ancrés dans notre inconscient collectif.
    Une tradition dans laquelle ce « Dark Waters » entend manifestement s’inscrire.

    Et c’est vrai qu’il faut bien reconnaître à Todd Haynes qu’il ne disposait que d’une très fine marge de manœuvre en s’engouffrant dans ce genre, tant il est difficile de s’éloigner d’une formule qu’on sait pleinement rodée et efficace.
    Du coup Haynes n’a même pas cherché à prendre le risque de faire dans l’original.
    Il a préféré jouer la carte du classicisme dès le départ.
    Et franchement, difficile de lui donner tort.

    Car oui, à défaut d’être original, « Dark Waters » a pour lui le fait d’être propre et efficace.
    Nul n’est dupe sur le fait qu’une bonne partie de l’intérêt du film provient de la véracité des faits relatés. En conséquence cela réduit souvent l’essentiel du travail du réalisateur à reconstituer fidèlement les personnes et les lieux, à donner l’illusion du réel, et surtout à savoir montrer pédagogue face à des affaires parfois complexes.
    Un travail plus technique que créatif, diront certains.
    Un simple documentaire fictionalisé diront d’autres.

    Pourtant, moi je trouve qu’il y a un vrai mérite à savoir s’illustrer non pas au travers de sa créativité mais plutôt au travers de sa justesse.
    Et c’est justement ce que parvient à faire selon moi Todd Haynes avec ce « Dark Waters ».
    Pas d’esbroufe. Pas de superflu. Juste la volonté de produire un tout cohérent au service du sujet.

    Et sur ce plan, le travail de Haynes est loin d’être anodin.
    Car pour retracer une histoire qui s’ancre au départ dans les dernières décennies du XXe siècle, Haynes décide d’adopter les codes formels de l’époque pour ce genre de film.
    Style très académique à base de caméras vissées la plupart du temps sur des trépieds ou des grues.
    Recherche permanente du cadre équilibré, de la géométrie des lieux.
    Jeu d’acteurs sobre. Musiques absentes des grands moments d’émotion et de tension.
    Et même s’il y a là-dedans un côté très froid et académique, cela ne pose aucun problème car c’est justement à ce genre de réalisation qu’on s’attend à être confronté quand on se décide à aller voir ce genre de film.
    Un très bon point donc.

    Et puis au-delà de ça, Haynes parvient malgré tout à tirer son épingle du jeu par quelques petites touches discrètes mais fort habiles.
    On peut notamment saluer cette photographie terne et poisseuse qui transpire presque à elle seule le poison (…pour reprendre les mots d’un ami cinéphile).
    On peut aussi remarquer une écriture particulièrement judicieuse, sachant d’abord questionner les individus, puis les firmes, puis tout le système entier. Une démonstration qui coulisse d’ailleurs toute seule et qui participe grandement à cette sensation d’affaire universelle, capable de traverser les frontières et les époques tant celle-ci condamne une logique plutôt que le simple scandale d’un temps.

    Alors certes, « Dark Waters » n’a pas forcément de quoi décrocher la mâchoire d’un cinéphile, mais ce film saura néanmoins le contenter raisonnablement, notamment en dialoguant avec la part de citoyen qui sommeille en lui.
    Au final, il apparait assez évident que ce film remplit ces objectifs avec maîtrise et noblesse.
    Mieux que cela : il le fait même sans fioriture ni abus moralisateur.
    Un bel exercice d’épure en somme.
    En d’autres mots : un travail fort louable de cinéaste.

    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    Chris58640
    Chris58640

    206 abonnés 754 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2020
    « Dark Waters » n’est pas un film glamour, facile d’accès et séduisant, ni sur le fond, ni dans sa forme. En fait, dans sa forme, il est presque tout le contraire d’un « Erin Brockovich » qui traite pourtant d’un sujet quasi similaire. Ici, pas d’humour, pas de héros exubérant ni de paysages éclatants de Californie. Todd Haynes livre un long métrage de presque 2h10 sur un sujet complexe, mélange de formules chimiques et de jargon juridique, qui met en scène des personnages humbles, besogneux sous un ciel de Virginie perpétuellement maussade. Haynes filme l’Amérique des petits patelins de ce qui est (déjà un peu) le Sud, une petite ville qui ne doit sa prospérité qu’à l’immense usine chimique DuPont qui la fait vivre et finance tout : de l’école à l’urbanisme, du Centre Culturel à la Bibliothèque. La photographie est volontairement éteinte, la musique est volontairement en sourdine (sauf qu’on entend un peu de country par moment, forcément), le film s’étire comme un chewing gum jusqu’à paraitre long comme un jour de pluie. Mais je pense que c’est fait exprès, pour montrer combien le combat de Bilott est lent et difficile, à l’image de ces dates qui défilent imparablement en bas de l’écran, de 1998 à 2015. Certes, Haynes aurait pu choisir une autre voie que la voie chronologique avec les sempiternelles dates en bas d’écran, il aurait pu offrir un montage plus dynamique, oser quelques flash back à l’image de sa scène d’ouverture. Mais il a choisi clairement la voie didactique, et ne se permet que quelques effets de suspens spoiler: (la scène de la voiture par exemple, qui fonctionne sur la seule paranoïa de l’avocat transmise du spectateur) et une poignée de scènes fortes, comme celle de l’interrogatoire du PdG de DuPont, laissé KO debout par un avocat isolé alors qu’il lui-même est venu avec une armada de conseillers.
    Ce parti pris de la sobriété, voire même d’une certaine austérité chez Todd Haynes et d’autant plus louable qu’il va probablement laisser quelques spectateurs en route. Ceux à qui on a vendu ce film comme un thriller vont déchanter un peu, c’est certain. Mais moi je n’ai aucun problème avec cette démarche qui veut qu’un réalisateur d’efface derrière son sujet, surtout si le sujet est grave ou complexe, et ici il est les deux à la fois. Le film est produit par Mark Ruffalo et il incarne lui-même Robert Bilott. C’est un de mes acteurs chouchou, je lui trouve un charisme et un talent fou depuis des années, depuis bien avant « Shutter Island ». Bob Bilott, c’est l’anti Erin Brockovich, c’est un avocat d’affaire, il n’est pas flamboyant, il n’est pas charismatique, il n’a pas une éloquence hors du commun, c’est un besogneux, qui ne paye pas de mine mais dont la détermination est en acier trempé. Ruffalo est parfait dans ce rôle en apparence ingrat, lui aussi d’une certaine façon s’efface derrière son personnage, et là encore un parti pris que je peux comprendre. Anne Hathaway fait le job (et pourtant, je ne suis pas très fan d’habitude) et c’est un vrai plaisir de revoir Tim Robbins à l’écran, acteur désormais un peu trop rare à mon gout. Son rôle est intéressant d’ailleurs, c’est l’associé principal du cabinet, le chef de Bilott en quelque sorte, spoiler: et on s’attend à ce que rapidement, il lui mette la pression pour le stopper, voire qu’il le licencie. Et bien pas du tout, si la pression de DuPont se fait ressentir sur le cabinet, on a l’impression qu’il en absorbe une grande partie, et qu’il mène un peu ce combat de « David contre Goliath » par procuration, sans jamais le formuler
    : c’est un rôle intéressant pour le formidable comédien qu’est Tim Robbins. La première chose à dire sur le scénario, c’est qu’il raconte une histoire bien réelle et qui dure toujours, avec les vrais patronymes, avec même quelques personnages bien réels au casting, comme on le comprend au générique de fin. C’est une adaptation, pas celle d’un livre mais celle d’un article du New York Times. Ce n’est sans doute pas la première fois mais c’est quand même assez rare pour être souligné. L’entreprise DuPont (dont le vrai nom est DuPont de Nemours, un nom bien français) est un pilier de la chimie mondiale en 1998, et elle l’est encore en 2020. Le scénario montre, le plus clairement possible, qu’elle a caché la dangerosité d’un composant sciemment, pendant des décennies, un composant à qui elle a donné une sorte de nom de code. Ce composé, le monde entier le connait sous un autre nom et lorsque le mot est lâché enfin, dans le film, il est impossible de rester parfaitement serein sur son siège. Sans pathos, de la façon la plus intelligible possible (étant donné le sujet), la scénario montre le combat d’un avocat seul devant une entreprise tentaculaire, qui a des relais au niveau fédéral, qui finance des villes entières autour de ses usines, qui emploi des milliers d’américains. Elle leur donne du travail, les paye bien, finance leur éducation, leur santé, leur loisirs, et les empoisonne. C’est un combat qui semble perdu d’avance spoiler: et d’une certaine manière il l’est : ne vous attendez pas à un happy end salvateur, ce sera une fin plus amère que douce.
    Bilott met en danger sa carrière, son mariage, sa santé, sa sécurité financière pour un combat spoiler: qu’il ne peut véritablement gagner, au fond il le sait, et il sait que DuPont le sait.
    Mais le courage, parfois, c’est d’y aller quand même, sans chercher la gloire ou l’argent, faire ce qui est juste et défendre ceux que personne ne défend. « Dark Waters » montre bien qu’un avocat, aux USA, c’est souvent un profiteur qui court derrière les ambulances, mais « souvent » n’est pas « toujours ». Si l’on accepte de faire un petit effort pour aller voir ce film un peu froid, un peu long, un peu austère, alors on ne regrette pas sa séance, on n’a pas l’impression d’avoir perdu son temps, pas du tout ! « Dark Waters » mériterait d’avoir le même succès public qu’ « Erin Brockovich » en son temps, et DuPont le mériterait aussi d’ailleurs, ça ne lui ferait pas de mal, même si je ne suis pas certaine que cela changerait quelque chose. Le cinéma ne change pas la vie, ça se saurait…
    RedArrow
    RedArrow

    1 655 abonnés 1 527 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2020
    En termes de dénonciation d'un système corrompu n'hésitant pas à sacrifier la donnée humaine dans la poursuite de ses intérêts, le nouveau film de Todd Haynes s'inscrit dans une veine bien connue du cinéma d'enquête américain. Fer de lance du genre en s'attaquant au scandale du Watergate, "Les Hommes du Président" nous vient bien sûr immédiatement en tête mais, depuis, ce type d'affrontement journalistique, politique ou judiciaire voyant des David se lancer dans une lutte a priori perdue d'avance pour faire tomber des Goliath intouchables n'a cessé de se multiplier et a permis de faire connaître à un public conséquent tout autant l'obstination courageuse des premiers que les manipulations innommables des seconds. En ce sens, le nom de Robert Bilott au cœur de l'affaire de "Dark Waters" ira désormais sans doute se placer non loin de ceux des héros de "Erin Brokovich" ou de "Révélations" dans la mémoire populaire, et ce sera probablement plus grâce à son incarnation physique par Mark Ruffalo à l'écran dans ce film (dont il est à l'origine) que par l'article "The Lawyer Who Became DuPont's Worst Nightmare" de Nathaniel Rich racontant déjà son histoire en 2016 dans le New York Times Magazine.

    Avocat en pleine ascension professionnelle en 1998, Robert Bilott va faire un choix qui va à jamais bouleverser sa vie, celui de s'intéresser au cas d'un fermier de Virgine Occidentale persuadé que ses terres sont le fruit d'une pollution sciemment dissimulée par le géant de l'industrie chimique DuPont. Quelque part, Bilott est le prototype de héros parfait pour ce type d'histoire, un chevalier blanc des temps modernes prêt à tout sacrifier, car il choisit de mettre sa carrière en danger non seulement à cause d'un regard posé sur son propre passé et de gens qu'ils se refusent à abandonner mais il s'attaque aussi de lui-même -et avec le soutien assez admirable d'un associé interprété par Tim Robbins- à un des plus riches clients du propre cabinet où il travaille. S'ensuivra ainsi une lutte acharnée devant les juges qui va s'étaler sur près de deux décennies et la révélation d'un énorme scandale de santé publique que la firme DuPont a tenté de garder longtemps sous silence au prix de bien trop nombreuses vies humaines...

    On s'y attendait un peu : devant l'ampleur et le déroulement de son sujet, "Dark Waters" se retrouve souvent pris au piège des passages obligés inhérents au traitement d'une telle enquête judiciaire et de ses rebondissements. La route vers une potentielle victoire est jonchée d'embûches attendues dans ce type d'affaire, les ellipses entre les étapes des diverses procédures (parfois de très longue durée) brisent notre implication de spectateur avant de la retrouver, les scènes consacrées à la vie familiale bousculée de Robert Bilott donnent trop souvent l'impression de combler deux instants passionnants par des banalités (la plupart du temps, la pauvre Anne Hathaway dans le rôle de l'épouse n'aura pas grave chose à se mettre sous la dent pour briller si l'on excepte... on y revient plus tard), le côté paranoïaque vis-à-vis des méthodes nuisibles de DuPont n'en reste qu'au stade d'une rapide épreuve évoquée parmi tant d'autres... Difficile de le nier, on a vraiment le sentiment que "Dark Waters" est parfois trop ligoté par son propre cheminement et tout ce qu'il doit recouvrir.

    Toutefois, s'il ne s'écarte pas tellement d'un sillon déjà tracé et bien connu, ce traitement classique n'entâche en rien la portée de la révélation de ce scandale édifiant car ce qui se dresse avant tout face à DuPont, ce bulldozer tentaculaire ayant littéralement injecté son venin dans toute une société par bien des aspects, c'est justement ce que cette entité monstrueuse a cherché à éluder et à étouffer tout au long de ses méfaits : le facteur humain. Et ça, Todd Haynes ne le perdra jamais de vue, faisant de ces hommes, de ces citoyens et de ces avocats, dressés devant le titan industriel prêt à tout pour les briser, le cœur de son long-métrage. À l'investissement humain hors-norme de Bilott à les faire tomber se greffera toujours l'existence à jamais détruite du fermier à l'origine de l'affaire, les longueurs procédurales et les manœuvres abjectes de DuPont s'accompagneront inévitablement de la lassitude psychologique (ou physique) des plaignants ou de leurs représentants, les semblants de victoires devant un tribunal ne seront pas forcément synonymes de meilleurs horizons pour les plaignants... Même sur certains ressorts où le film apparaissait trop rigide, comme la relation de couple malmenée de Bilott, "Dark Waters" viendra nous donner tort en insufflant une dose d'émotion inattendue dans une dernière partie où sa femme sera obligée de prendre les devants pour ne pas devenir à son tour un dommage collatéral de cette affaire. Cela aura été toute la force du film et du regard que Todd Haynes a posé sur ce scandale sanitaire en définitive : ne pas oublier que derrière le combat judiciaire opposant cet avocat à un géant de l'industrie chimique se cachait celui d'un homme représentant le réveil de milliers d'autres à jamais blessés par un système qui ne les voyait plus que comme les variables insignifiantes d'une équation économique (la mise en valeur de chacune de ces individualités dans la conclusion de ce combat n'en sera d'ailleurs que plus ironique).

    Classique, oui, "Dark Waters" l'est en s'inscrivant dans la lignée d'illustres aînés, ce qui oblige son réalisateur à se faire oublier derrière les codes requis pour narrer une affaire si dense, mais, en gardant toujours de près ou de loin un œil sur les conséquences humaines d'un tel scandale, Todd Haynes réussit parfois à les contrecarrer et à donner un véritable supplément d'âme à son long-métrage. De plus, Il n'est même pas utile de rajouter à quel point ce genre d'histoire est encore plus nécessaire aujourd'hui, il suffit juste de voir le nombre d'affaires similaires ayant éclaté par la suite aux États-unis (la crise sanitaire de Flint dans le Michigan en 2015 pour ne citer qu'elle) et à travers le monde entier avec des dégâts écologiques que l'on sait aujourd'hui irréversibles, sans parler de celles qui éclateront tôt ou tard. "Dark Waters" ne nous conte qu'une bataille au sein d'une guerre de bien plus longue haleine...
    Alice025
    Alice025

    1 651 abonnés 1 357 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mars 2020
    Une enquête très intéressante qui révèle un scandale chimique de grande envergure. Tirée d'une histoire vraie, ce procès va durer sur de nombreuses années et va s'avérer très complexe. Porté par Mark Ruffalo, ce dernier convainc. Cependant, malgré la matière à dire sur le sujet, les 2h08 passent assez lentement. Il y a un côté assez soporifique et répétitif, surtout dans la deuxième partie, j'ai failli décrocher à plusieurs reprises...
    Il reste néanmoins important à visionner car il est instructif et il dénonce les effets du profit au détriment de la santé publique. Mais si la construction narrative avait été plus dynamique, elle aurait encore plus tenu en haleine...
    http://cinephile-critique.over-blog.com
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    169 abonnés 220 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2020
    Très bon film qui retranscrit bien à l'image un scandale sanitaire méconnu mais qui s'inscrit dans une lignée d'un parmi tant d'autres. Le film nous montre avec efficacité et en employant une extrême précision et véracité des faits comment l'une des plus puissantes entreprises de l'industrie chimique, DuPont, parvient à passer sous silence et couvrir une telle catastrophe écologique ayant un impact sur l'environnement, sur les animaux et sur les humains, et comment une enseigne peut parvenir à empoisonner en toute impunité et sans aucun dérangement moral toute une population via le téflon. Mark Ruffalo interprète incroyablement bien l'avocat qui se bat pour faire éclater la vérité. Le film, de part sa photographie globable, est sombre, très sombre, avec des couleurs très froides renforcées par une saison hivernale très brutale qui fait force avec le récit et les enjeux dramatiques qui se déroulent. Le film est assez long et lent en terme de rythme mais cela sert totalement le propos et accentue la longue combativité et énergie que cette affaire requiert, pour un simple avocat ayant à coeur de faire tomber un mastodonte de l'industrie. Il y laissera bien plus que de la perte d'énergie puisque spoiler: sa santé et sa mort a été précipité par le niveau de stress et d'angoisse que demande un tel combat
    , et quand bien même une victoire pointait le bout de son nez, une autre stratégie par l'épuisement était engagé par le géant DuPont, et cette machine autodestructrice sans fin véritable était vraiment bien traité tout du long. Un film nécessaire par sa brutalité authentique.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    174 abonnés 1 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2020
    Todd Haynes s'empare d'une réalité nauséabonde pour nous décrire les eaux troubles dans lesquelles s'ébrouent les grandes entreprises mondiales. Ici le géant de la chimie Dupont qui depuis 40 ans empoisonne sciemment l'eau de tout un comté en Virginie, et intoxique même l'humanité entière, toute en se remplissant les poches, avec son "Téflon". Film aussi modeste dans sa mise en scène qu'important dans sa dénonciation d'un monde rendu inhumain par la cupidité de quelques-uns. Avec l'espoir un peu vain que David finisse un jour par terrasser Goliath.
    Elisabeth G.
    Elisabeth G.

    181 abonnés 1 076 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2020
    Une enquête passionnante sur un scandale retentissant et pourtant inaudible en France : les constituants du téflon et les rejets des usines chimiques.
    Une critique plus détaillée et d'autres sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.fr
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