Pour rendre compte au mieux des sensations éprouvées par les pilotes de courses automobiles, le réalisateur Renny Harlin fit des choix formels innovants qui obligèrent à recourir à des techniques sophistiquées.
Le scénariste et acteur Sylvester Stallone, qui apporta sa contribution à ces recherches, explique : "habituellement, les cinéastes simulent le point de vue du pilote en montant une caméra à l'arrière de la voiture. Mais c'est une erreur, car le regard du pilote n'est pas fixe, il balaie constamment le champ, latéralement et en profondeur. C'est une vision active et perpétuellement changeante, que Renny a captée en multipliant les focales et les axes."
Brian M. Jennings, superviseur des effets visuels, ajoute : " Lorsque Renny nous a expliqués comment il pensait couvrir les séquences de course et les accidents, nous avons compris qu'il nous entraînait sur un terrain totalement vierge. On ne pouvait se contenter de pré-dessiner ces séquences, il fallait les maquetter en trois dimensions."
Il fut donc non seulement fait appel à des animatiques (séquences recrées virtuellement en 3 dimensions par infographie), mais aussi à de nombreuses caméras aux caractéristiques très spécialisées, dont l'une fixée à la suspension des voitures, et une autre capable de filmer à 300 images par secondes.
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Si quelques 25% du matériau des scènes de course de Driven furent recréés sur ordinateur, la majeure partie fut tournée sur les véritables pistes des compétitions CART, à Montréal et Toronto. Toute l'équipe répétait auparavant à plusieurs reprises dans les moindres détails afin d'exploiter au mieux chaque instant sur les lieux, d'autant plus que l'autorisation de filmer n'avait été accordée que pour les tours de qualification et les moments en dehors des courses elle-mêmes.
Si Driven décrit la réalité du monde de la course automobile au premier degré, son scénariste Sylvester Stallone y voit aussi une dimension métaphorique : "nos vies sont placées dès le premier jour sous le signe de la lutte, de la compétition. Nous sommes voués à nous battre, que ce soit pour un job, pour l'argent ou pour l'amour. Nous luttons les uns contre les autres, nous nous battons contre le temps qui passe et contre nous-même, et nous ne cessons de courir", affirme l'acteur, qui renchérit en versant dans la métaphysique : "un pilote est un homme en sursis, qui évolue entre le ciel et l'enfer, la vie et la mort. Maître de son destin, il détient un pouvoir que peu d'entre nous partagent."