Avis sur L'Inconnu

L'intelligence d'écriture et la cruauté de "The Unknown", égale à celle de son personnage principal, réside dans l'idée de susciter naturellement l'empathie du spectateur pour un "homme sans bras" incapable de posséder la femme qu'il aime, avant un redoutable coup de théâtre qui renverse à la fois le statut d'Alonzo et la position du spectateur, qui voit s'agencer un improbable triangle amoureux au sein d'un conte sombre, voire terrifiant sur la fin. Dans sa démarche vertigineuse de croiser les courbes de ses personnages et des sentiments qui les animent, soit la peur puis l'acceptation de la virilité pour Estrellita et les réflexions contraires sur la manière d'utiliser son corps pour Alonzo, le film oppose une sincérité – celle du trauma d'Estrellita, son amour pour Malabar et son amitié pour Alonzo – qui guide les personnages vers une issue heureuse, à la manipulation et à la méchanceté qui les pousse au désespoir. Grâce à son absence de musique (telle est la version proposée aujourd'hui), "The Unknown" gagne en puissance expressive par sa multitude de gros plans et en suspense lors d'un final suffocant, d'une puissance dramatique inouïe. Un grand film, fulgurant et intense.

L'Inconnu de Tod Browning est un petit chef d'oeuvre du cinéma muet que je viens de découvrir sur le DVD de Freaks et ô combien ma surprise fut grande en visionnant cette oeuvre annonçant déjà les obsessions malsaines de son cinéaste, à savoir les difformités corporelles, l'amour et la mutilation.
Lon Chaney que j'ai découvert à travers ce film de 45 minutes y interprète Alonzo, un homme sans bras, tirant au fusil et des couteaux avec ses pieds, follement amoureux d'une jeune demoiselle effrayée par les mains d'homme. Elle trouve donc refuge et sécurité auprès d'Alonzo qui, lui, renferme un terrible secret... Il sera prêt à tout pour être aimé par la fille de son patron.
Durant la courte durée du film, le scénario surprend et prend le spectateur aux tripes de bout en bout avec de nombreux rebondissements tous aussi magiques les uns que les autres...
Jamais un film ne m'aura autant ému avec un thème pourtant très particulier. Voilà le grand art...

Immense classique du grand Tod Browning. Film d'amour, mais que l'on pourrait aussi qualifier de fantastique, ce film est absolument magnifique, que ce soit d'un point de vue visuel, ou part rapport à la qualité des personnages, leur fascination, leurs obsessions. Le personnage d'Alonzo, joué par un Lon Chaney plus monstre sacré que jamais, est d'ailleurs inoubliable. Criminel et pourtant si humain parfois, face à une femme à la beauté fatale. L'ensemble est d'ailleurs si remarquablemeznt fait que l'on ne sait pour qui l'on est réellement dans ce film. De plus, l'ensemble se fait parfois lyrique, tellement le noir et blanc est remarquablement rendue, et les paysages fascinants. L'un des tout meilleurs films que j'aie vu durant ces deux derniers mois.

Tournè en 1927 par Tod Browning,cinq ans avant le mythique Freaks,"L'inconnu" est l'une des oeuvres les plus marquantes et les plus dèlirantes du cinèma muet!Dès les premiers plans,le talent de Browning explose!Le cinèaste dresse le dècor d'un petit cirque perdu aux environs de Madrid!Son attention se concentre surtout sur le personnage d'Alonzo,l'homme sans bras interprètè magistralement par Lon Chaney secrètement amoureux de Nanon jouèe par Joan Crawford!Le scènario est insolite pour ne pas dire extravagant et la plasticitè physique et gestuelle de Lon Chaney,unique dans l'histoire du cinèma,reprèsente un atout providentiel et ajoute au film un côtè fascinant!L'oeuvre,du moins dans la version qui a survècu,est très courte,48 minutes seulement,ce qui la rend encore plus dense!Le film est surtout une magnifique histoire d'amour qui mêle avec gènie la passion à la cruautè,la poèsie à l'horreur rèservant quelques sèquences particulièrement dèchirantes!Un immense film rèalisè par le gènial Tod Browning,servit par une très belle partition musicale qui colle parfaitement à l'intrigue!Lon Chaney,l'animal humain qui savait dans ses gestes et dans ses mimiques passer d'une seconde à l'autre du bestial au sublime est dèfinitivement inoubliable...

Lorsque l'on parle de Tod Browning on songe surtout à son superbe Freaks mais L'inconnu est moins connu (si je puis dire). C'est un film magnifique qui passe malheureusement trop peu à la télévision. Une oeuvre sombre mais poétique sur un amour sans espoir. On est happé par ce film en N&B et muet.

Cru perdu pendant des années, retrouvé dans une boîte sur laquelle était marquée "Unknown", cité dans "La femme d'à côté" de François Truffaut, "The unknown" défie les superlatifs. Film d'amour fou plus que de folie meurtrière, il nous fait entrer en empathie avec le personnage d'Alonzo à tel point qu'on a envie que la supercherie fonctionne. Hélas- bien souvent femme varie, fol est qui s'y fie! L'effet de surprise amené par le film est tel qu'on s'en remet rarement. De très loin supérieur à "Freaks", plus puissant, plus tassé aussi (avons-nous affaire à une version courte? Il semble ne manquer aucune scène et les films de Browning sont généralement courts), de loin le meilleur de ses films (j'ai vu pratiquement tous ceux qui ont survécu).

Avant sa célèbre monstrueuse parade, Tod Browning avait déjà situé un de ses récits dans le monde du cirque. Une histoire d’amour impossible, passionnelle et destructrice qui lorgne vers le drame shakespearien. Effrayant et émouvant.

Double trajectoire inversée (incarnée dans l'avant-dernier carton) du malfaiteur qui par amour perd toute lucidité se résolvant à un sacrifice passionné et de la jeune artiste qui surmonte un traumatisme pour accepter le risque de la confiance, ce drame entre film noir, thriller et trio amoureux opte pour de fort modernes problématiques sans explicitation superflue, s'appuyant sur le jeu si expressif de son casting, une atmosphère incertaine ainsi que les soubresauts révélateurs de la musique. Pertinent!

Ce mélodrame puissant, réalisé par Tod Browning et sorti en 1927, ne fait pas partie des plus connus du réalisateur mais c'est pourtant un des meilleurs ! Effectivement, lorsque l'on pense à Browning, on pense automatiquement à "Freaks" ou à "Dracula" mais pourtant, il a réalisé ce film durant sa période muette qui est tout aussi dérangeant que "Freaks". Le réalisateur est d'ailleurs attaché à l'univers du cirque puisque c'est une nouvelle fois dans ce contexte qu'il installe son histoire. Une histoire qui nous présente Alonzo, un homme sans bras qui est amoureux de sa partenaire, Nanon, qui a quant à elle horreur des bras. Une idylle parfaite du coup ? C'est sans compter sur le fait qu'Alonzo a en réalité des bras et qu'un autre homme est amoureux de Nanon. Sans en dévoiler trop, le film est très sombre et pas seulement sur sa fin mais durant toute la durée du film. Si la dernière partie du film est en effet la plus dérangeante, le reste du film installe une ambiance un peu dérangeante avec cet homme qui veut se faire passer pour un infirme puis qui prend sa décision radicale pour conquérir le cœur de Nanon. La musique (du moins l’enregistrement le 1997) vient également accentuer ce côté dérangeant, brutal et poétique avec de très bons morceaux. Ce genre de cirque ambulant, mal vu par la société, surtout à l'époque, a toujours été très bien dépeint par Browning, ce dernier s'affranchissant des clichés que l'on pourrait porter sur ce genre d'individus pour nous présente une micro-société, avec ses spécificités mais tout ce qu'elle a de plus normal. Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Lon Chaney et Joan Crawford qui jouent très bien. "L'Inconnu" est donc un très bon film, tout simplement !

J'ai vu la version de 49minutes mais le film se suffit à lui même, c'est un vrai chef d'oeuve du cinéma qui compte peut être l'une des scènes dramatiques la plus dure psychologiquement (lorqu'il voit que la phobie de celle qu'il aime a disparue alors qu'il vient de se couper les bras). L'interprétation de Lon Chaney est juste magistrale, un rôle incroyable. Browning dresse peut être le portrait le plus touchant de l'homme en marge de la société. L'enchaînement des scènes et la musique (qui accompagne parfaitement les images) font de L'inconnu un des plus grands films du cinéma.

"L'inconnu" raconte l'histoire d'un antihéros enfermé dans un lourd mensonge, qui réalisera les pires atrocités par amour. Dans le même cadre que "Freaks" (le monde du cirque), le film a des relents de trouble psychologique et d'immoralité. Les scènes à l'image très symbolique ainsi que la musique nous tiennent en haleine jusqu'à la scène finale, qui est d'anthologie ! A ne pas manquer, tout comme son pendant "Freaks".

Tod Browning restera dans les annales comme l'un des auteurs les plus bizarres et les plus dérangeants de l'histoire du Cinéma. Cet ancien aboyeur de foires reste l'une des références majeures pour tous ceux qui encore aujourd'hui consacrent leur talent à un cinéma alternatif et underground, en marge des thématiques grand public et des circuits commerciaux traditionnels. Père spirituel des Lynch, Cronenberg et autres Henenlotter, il est le créateur d'une oeuvre passionnante mêlant la passion à la cruauté, la poésie à l'horreur autour des thématiques obsessionnelles que sont pour lui le macabre, l'infirmité et l'amputation physique... Un génie alternatif et politiquement incorrect, électron libre et "freak" aux milieux des paillettes du "golden Hollywood".

Quelques années avant son chef d’œuvre Freaks - La monstrueuse parade (1932), Tod Browning avait mis en scène L'Inconnu (1927), l’histoire extravagante d’Alonzo, "l'homme sans bras" travaillant dans un cirque comme lanceur de poignards !
Ici, l’intrigue porte uniquement sur une histoire d’amour, entre lui et Estrellita, sa partenaire. Mais c’était sans compter sur Malabar, le "Mr muscle" du cirque, lui aussi éprouvant une forte attirante pour elle.
Ce qui frappe en premier lieu ici, c’est l’esthétique visuelle du film, car le cinéaste a eu recours à une sorte de filtre lors de ses prises de vue, offrant un aspect très particulier à ses images (ce qui ne dénature pas son œuvre bien au contraire).
Quant à ses acteurs, ils sont impressionnants, surtout Lon Chaney, qui campe le rôle principal, il est d’un agilité stupéfiante, le film étant muet (logique pour l’époque), il est fascinant, tout son jeu d’acteur se situant dans ses mimiques, ses gestes, son regard, à la fois drôle et glacial, il alterne avec son alter ego, et ce, jusqu’au moment clé du film, la fin (qui nous réserve un grand moment de suspens !).

Dans les bonus du film d'horreur Freaks, vous trouverez un film muet sur le cirque effrayant se passant à Madrid. Il ne dure que 47 minutes . Un chef d'oeuvre. Une oeuvre rare et fascinante. Une ambiance effrayante avec une musique affolante. Terrifiant, brutal, irréversible.Un chef d'oeuvre.

Un film remarquable. Tod Browning était un génie, et arrivait à fasciner par sa faculté à montrer les plus grands défauts de l'Homme avec une grande simplicité. Un chef-d'oeuvre du cinéma muet.