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    Josep
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    Charles R
    Charles R

    48 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2020
    Le cinéma d’animation peut produire des merveilles. On ne le dit pas assez. Il y a déjà pas mal de temps que ce qu’on nomme le dessin animé a dépassé largement le cadre de l’univers enfantin pour traiter de sujets graves et s’adresser à un public adulte.
    Le film qui nous est proposé, Josep, est d’abord un hommage à un dessinateur catalan un peu oublié, Josep Bartolí, qui, durant la Guerre civile espagnole, a combattu dans les rangs franquistes avant d’être incarcéré dans un camp de réfugiés du sud de la France. Là il connaît de la part des gendarmes français la maltraitance et les brimades à répétition. Pourtant il se lie d’amitié avec un gendarme qui va le prendre sous sa protection.
    L’histoire qui nous est racontée procède d’une vérité historique, parfois romancée, qui nous conduit des camps de réfugiés en 1939 au Mexique dans les années 40 – où Bartolí deviendra l’amant de Frida Kahlo – et à New York où il connaîtra la reconnaissance et la gloire.
    La narration se présente comme un long flashback, un vieil homme sur le point de mourir – le gendarme qui a sauvé Bartolí – racontant à son petit-fils l’histoire qu’il a connue et dont sa fille ne souhaite pas entretenir le souvenir.
    S’agit-il vraiment d’un dessin animé ? Aurel, le cinéaste et dessinateur, répond par la négative. Il s’agit plutôt d’un « film dessiné ». En ce sens, c’est le trait qui est privilégié et non le mouvement. Souvent, du reste, les séquences apparaissent comme une suite de dessins figés, au graphisme au demeurant très étudié et épuré, même si le rythme n’est jamais perdu de vue par l’artiste.
    Outre les qualités esthétiques et la force du sujet qui est ici traité, un des atouts du film réside dans les voix des acteurs qui interprètent les rôles des différents personnages. S’il faut citer Sergi López, Bruno Solo, François Morel ou Valérie Lemercier, qu’il nous soit donné d’accorder le prix d’excellence à Gérard Hernandez qui prête admirablement sa voix au personnage du grand-père, lui conférant ainsi une véritable émotion et une réelle profondeur.
    Josep apparaît donc comme un de ces films qui ont marqué les dernières années dans le domaine de l’animation, d’une animation que l’on pourrait qualifier de discrète et d’intériorisée et que l’on a pu apprécier dans Valse avec Bachir ou dans Les hirondelles de Kaboul.
    dejihem
    dejihem

    121 abonnés 660 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 octobre 2020
    Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Quand un dessinateur de presse raconte la vie d'un autre dessinateur, tout est histoire de transmission... comme entre un adolescent et son grand-père, narrateur fictif de l'histoire.
    Les styles graphiques sont différents selon les époques, et tous les choix sont judicieux, y compris les voix.
    Et pour finir, la politique : toutes ces histoires de camp d'internement en 1939 ont un sordide écho avec ce qu'il se passe aujourd'hui en Méditerranée.
    Un véritable chef-d'œuvre à mèche lente
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    696 abonnés 1 434 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 octobre 2020
    Réalisé par le dessinateur français Aurel, ce film d'animation nous transporte vers la fin des années 1930 dans le sud de la France où des milliers d'espagnols affluent pour venir s'y réfugier et ainsi fuir la dictature du général Franco.
    Mais l'accueil tricolore s'avère déplorable, tous ces immigrés sont parqués dans des camps dans lesquels règnent la violence, le racisme et la misère.
    Parmi eux se trouve Josep Bartoli, un talentueux artiste et illustrateur catalan, qui va passer le plus clair de son temps à dessiner les conditions de vie difficiles dans ces baraquements de fortune.
    Le style visuel de cette histoire vraie n'est pas une animation classique, c'est plutôt un enchaînement d'esquisses en noir et blanc rappelant évidemment la patte si spéciale de ce Josep à cette époque.
    Le rendu final est assez particulier et... un peu déroutant.
    Je n'ai pas détesté cette oeuvre assez courte (1h14), mais mis à part l'aspect historique de cette période de pré-deuxième guerre mondiale, j'ai trouvé cette biographie très sombre et sans réel attachement pour les différents personnages.
    Pédagogique, sans plus.
    Site CINEMADOURG.free.fr
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 847 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 octobre 2020
    Je vais dire que l'échec de Josep est à la hauteur de ses ambitions. Disons que le film est beaucoup trop manichéen pour être réellement intéressant. On a d'un côté les gentils espagnols, les méchants gendarmes, le bon gendarmes et les bons tirailleurs sénégalais et aucun personnage ne va réellement dévier de sa trajectoire. Les méchants seront punis, tout est bien qui finit bien.

    Alors certes quelques personnages font des actions « terribles » pour parvenir à leurs fins, mais rien qui empêche réellement de qualifier les gentils de gentils ou qui viendrait briser le bloc monolithique que sont les personnages.

    En fait qualité du film, et je suppose de la BD au départ, c'est de parler des camps de concentrations dans lesquels se trouvaient les espagnols en France début 1939. Si j'en crois les réactions des gens à la sortie de la salle, ils n'étaient pas au courant (et moi non plus). Mais malheureusement ça s'arrête là.

    Et même artistiquement je trouve le film assez discutable, je n'aime pas cette animation saccadée, elle rend le film encore plus lent qu'il ne l'est déjà. Ce n'est pas le procédé que je condamne, mais bien son utilisation durant quasiment tout ce film. Le début est assez bordélique, on ne sait pas qui est qui, on mélange les périodes, les lieux, c'est un peu confus... Le récit encadrant du grand-père racontant l'histoire de Josep à son petit fils est assez inutile et la conclusion du film sombre carrément dans le ridicule le plus total tant on est noyé par les bons sentiments.

    J'ai l'impression que le film veut trop être gentil... et que finalement ça le paralyse et qu'il ne tente rien de bien palpitant à cause de ça... à l'arrivée on a un film sage, avec les gentils, les méchants, des scènes qui se veulent "choc" mais qui ne le sont pas. J'ai l'impression qu'ils avaient plus d'idées sur les dessins et comment intégrer le style de la BD aux dessins de Josep que de véritables idées de mise en scène qui auraient permis de véhiculer des émotions et surtout de comment rendre ces personnages plus intéressants.

    En plus il y a des trucs qui sortent de nulle part, genre le petit-fils qui pensait que son grand-père était Josep... Pourquoi ? ça sort d'où ? à quel moment il a pu se dire ça ?

    Le seul truc que j'ai bien aimé dans la narration c'est que le petit grand-père s'égare en racontant son histoire, qu'on sent que la mémoire flanche un peu, qu'il se met à divaguer... Mais c'est assez mal utilisé parce que le personnage du petit fils est juste pénible dans sa manière de tenter à le ramener à la raison.

    En somme c'est pour moi assez moyen et pas abouti en terme de mise en scène, d'émotion, de narration, d'écriture de personnages ou même de technique d'animation...
    PLR
    PLR

    413 abonnés 1 491 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 octobre 2020
    Quand une histoire, ici celle de l’amitié entre un gendarme et le réfugié / prisonnier politique qu’il garde parmi d’autres dans un camp, se mêle à l’Histoire avec un grand H il est toujours mal venu d’exprimer une critique réservée. Je n’en dirais donc trop rien sur le fond mais seulement sur la forme. Celle d’un film d’animation, avec recours à de nombreux dessins originaux de l’artiste dont une partie de la vie est contée ici. Ce n’est pas le meilleur moyen pour une narration détaillée. Mais c’est un moyen habile de mettre au premier plan l’œuvre dans son contexte historique. De nombreuses scènes sont en langue originale (catalan, castillan ? je ne saurais dire) et sous-titrées comme il se doit. On ne peut que regretter que les scènes dans un français parlé avec un accent catalan à couper au couteau n’aient pas également été sous-titrées car ces dialogues-là sont difficilement compréhensibles pour qui n’a pas l’oreille de la région. Le mode et les choix narratifs ne font enfin qu’effleurer le contexte historique. On en sait tous un minimum et on se raccroche donc utilement à ses propres repères mais sinon la guerre civile espagnole, le franquisme vainqueur et la suite (logique, on le sait aujourd’hui) que sera le déferlement nazi et les autres camps qui s’ouvriront sans que les premiers ne se ferment sont traités de manière un peu trop lapidaires. Ce sont les limites de l’exercice de style.
    Guillaume
    Guillaume

    94 abonnés 1 545 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 août 2021
    Un vrai bijou du septième art. Par une réalisation loin des standards d'aujourd'hui, "Josep" raconte avec force mais pudeur un pan de l'Histoire (volontairement ?) méconnu.
    Troublant d'intensité et de créativité.
    Ciné2909
    Ciné2909

    66 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 novembre 2020
    Beaucoup, à commencer par moi, se mettront facilement dans la peau de Valentin découvrant cette période méconnue de l’histoire française ainsi que l’artiste Josep Bartolí. En 1939, la Retirada a vu plus de 450 000 espagnols trouver refuge en France dans des conditions misérables. Une terrible réalité qui nous frappe en plein visage lorsque surgissent à l’écran les véritables croquis de l’artiste espagnol. Une puissance qui est valorisée par le style graphique emprunté évoluant tout au long du récit. Le dessinateur Aurel livre avec Josep une première réalisation forte de par son sujet constituant à la fois un bel hommage et un devoir de mémoire. Une belle occasion d’enrichir sa culture et de se faire plaisir au cinéma !
    Stéphane R
    Stéphane R

    19 abonnés 325 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 août 2021
    Choix intéressant de cette période de l'exil des républicains espagnols sur le sol français. Quelques beaux moments, surtout sur la fin. Mais quel manque de subtilité dans le traitement. Les victimes sont merveilleuses, les méchants sont très méchants, le flic type beauf de Cabu est vraiment excessivement caricatural. Caractéristique d'une frange de la BD (ex : BD de Mediapart) et de l'animation très engagée, peu inspirée, mais aimée pour les combats qu'elle anime.
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    102 abonnés 2 932 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 mars 2021
    Quelle que soit la précision historique le trait de l'artiste et les éléments importants sont bien respectés. L'astuce chronologique du récit au petit fils d'un témoin direct est une idée utile au rythme qui au final en étant modéré respecte complètement l'atmosphère voulue et qui ressort des dessins: crue, sans concession et sans trop de jugement sinon ceux que l'on ne peut que partager. Le film montre très bien la réalité humaine où des personnes totalement méprisables ont des pouvoirs que les personnes modérées ne peuvent que subir sans comprendre juste parce que c'est ainsi. L'artiste échantillon de l'humain dessine et c'est bien dit il le fait pour évacuer ses émotions et lorsqu'il ne le fait plus ainsi c'est qu'il a été corrompu.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    485 abonnés 929 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 septembre 2020
    Un dessinateur qui prend les crayons pour parler d'un autre dessinateur. La boucle est bouclée. Oui, mais l'hommage que rend Aurel à Josep Bartoli va au delà du simple panégyrique en animation.
    Il s'agit d'un destin qu'on retrouve entre les lignes d'une page d'Histoire peu connue (et peu enviable), celle de la Retirada : plus de 450 000 exilés du régime franquiste en Espagne parqués comme des bêtes dans des camps de concentration principalement en France. Mais aussi d'une vraie expérimentation qui mêle différentes approches picturales. Le souvenir et sa transmission étant le fil conducteur, la plume épouse des formes multiples. Les animations dans le passé évoquent les images fixes, comme celles que le cerveau imprime pour les relier aux évènements, là où la narration du présent est nettement plus fluide. Les véritables œuvres de Bartoli s'intègrent habilement à ce montage, dans un style entre le témoignage naturaliste et la caricature. Puis le travail sur les couleurs, et leur évolution au long de ces remembrances, frappe par sa palette riche, parfois au bord des variations oniriques ou abstraites (l'apparition de Frida Kahlo, évidemment).
    Mais derrière le procédé, Josep est le double portrait. Celui d'un homme, d'un artiste qui fit de sa plume le témoignage du présent pour sa santé mais aussi celui du passé pour l'avenir pour ceux qui s'y intéressent. Un héros ordinaire, discret, dont le plus petit dessin sur ce douloureux moment est une archive de la plus haute importance. Et c'est là que le personnage (fictif celui-là) de Serge - fonctionnaire de police - se révèle tout aussi fondamental pour son empathie et son courage. Leurs actes ne peuvent empêcher toutes les horreurs et injustices commises à l'époque, mais sur la durée ils pourraient fort bien en contrecarrer de nouvelles (à ce titre, le final est d'une bouleversante simplicité). Un devoir de mémoire transfiguré par un joli travail sur la forme doublé d'un bel hommage.
    Laurent C.
    Laurent C.

    239 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2020
    On parle souvent du drame de la Shoah qui a défiguré l'Europe, en prenant le soin de mettre à l'index la politique allemande de l'époque. Mais qui parle des campements de concentration au sud de la France, de l'autre côté des Pyrénées, où la France retenait des prisonniers politiques de l'infame dictateur Franco ? "Josep" raconte la sauvagerie qui s'est abattue sur ces espagnols bannis de leur pays. Souvent communistes, en tous les cas révolutionnaires, ils ont vécu l'humiliation, la séparation, la torture mentale ou physique par les soldats de leur pays, mais aussi par les gendarmes français.

    "Josep" raconte sans concession la difficulté de servir son pays quand on n'adhère pas aux orientations politiques. Le film d'animation donne la voix à un gendarme en fin de vie qui raconte à son petit-fils les monstruosités que le gouvernement de Vichy l'a contraint, qu'il s'agisse de ces espagnols reclus dans la misère totale ou de ce peuple juif qu'il fallait livrer à l'horreur des trains de la mort. L'animation, la beauté des images donnent au récit une connotation presque mystique. L'épouvante de ce qui se passe sur notre territoire français est rendue supportable par des couleurs, un maniement du dessin et une musique remarquables.

    "Josep" fait honneur à la création artistique. Josep Bartoli, Frida Kahlo habitent ce récit tumultueux où il est question de peinture, de sculpture, et d'amour. L'art enveloppe les personnages comme un rempart puissant à l'injustice humaine et à la barbarie. Bartoli est autant un artiste qu'un homme politique. Sa voix s'élève du film, comme un exemple à suivre pour échapper au pire de l'humanité.
    Chris58640
    Chris58640

    185 abonnés 732 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 octobre 2020
    Sélectionnée pour un festival de Cannes 2020 qui n’aura jamais lieu, « Josep » est un film d’animation assez étonnant dans sa forme et sur le fond, qui a désormais sa chance sur grand écran. Le film très court (1h15) de Aurel est d’abord déroutant par sa forme. On est bien loin de l’aquarelle des « Hirondelles pour Kaboul » ou du trait bien net de « Persepolis ». Ici, on est dans un film d’animation aux images un peu saccadées, comme si on assistait plus à une succession de dessins mis bout à bout qu’à un film d’animation traditionnel. Le dessin est particulier, et je serais bien en peine de lui attribuer un adjectif. J’imagine qu’il se rapproche volontairement de celui de Josep Bartoli, même si je dois humblement reconnaitre que je ne connaissais pas cet artiste avant de voir le film. Mais les œuvres de Josep Bartoli elles-mêmes sont intégrées au film, elles ponctuent le récit, elles sont même reconstituées traits par trait en guise de transition. On ne va pas se mentir, il faut quelques minutes pour « accepter » ce graphisme assez peu conventionnel mais une fois qu’on est entré dans le film, alors on comprend que ce parti-pris n’enlève rien à la pertinence du propos, bien au contraire. En jouant sur les touches de couleurs, les constates, les esquisses, Aurel n’est jamais démonstratif mais ce qu’il suggère se suffit à lui même. « Josep » n’a qu’un défaut de forme, il est trop court, et un peu déséquilibré puisque spoiler: la seconde partie de l’artiste, celle en Amérique, celle de la reconnaissance, celle du retour à Barcelone après la mort de Franco, est expéditive.
    En réalité, dans le parcours du Josep Bartoli, ce qui intéresse Aurel c’est la France et ses camps de concentration. Pour incarner ses personnages, il a demandé à Sergi Lopez, à Gérard Hernandez et à Bruno Solo de tenir les 3 premiers rôles. Qu’on-t-il en commun ? Ils ont dans leur sang cette Espagne républicaine qui paya le prix du sang et de l’exil et qui fit de la France son pays d’adoption. Alors, j’imagine que pour eux, « Josep » n’est pas tout à fait un doublage comme les autres. A leur côtés on trouve une pléiades de noms bien connus : Valérie Lemercier, Thomas VDB, Sophia Aram, François Morel, tous venu apporter leur talent, parfois dans des rôles minuscules, presque anecdotiques. Pendant 1h15, et je répète que cela est bien trop court, le scénario nous emmène dans une France de 1939 bien laide et (de facto ?) bien mal connue. « La Retirarada », c'est-à-dire l’exil de 500 000 espagnols à travers les Pyrénées en plein hiver et à pieds, sans bagages ni rien, avec les troupes franquistes à leur basques, cette épisode là n’est pas montré, sauf au travers de quelques images du générique. Lorsque le film débute, les réfugiés sont entassés à Rivesaltes dans des camps même pas construits, preuve que la France n’avait pas prévu, ou voulu prévoir, cet afflux d’hommes, de femmes et d’enfants. Elle les parque en les entourant de barbelés, sans nourriture, sans soin, sans rien et met juste quelques gendarmes pour les faire tenir tranquille, le temps de savoir si elle peut les renvoyer à Franco, ou pas. Tout ce que je sais de ce triste épisode est illustré par le film, y compris l’hostilité d’une partie des français (pas tous), y compris l’attitude ambiguë des tirailleurs sénégalais (pas tous), y compris la violence des gendarmes (pas tous), y compris aussi la tentative des émissaires de Franco pour convaincre faussement les exilés de revenir, ce que certains feront (beaucoup seront fusillés). Le film évoque aussi les affrontements mortifères entre antifranquistes, les anarchistes qui s’opposent aux communistes qui s’opposent aux Républicains, ces rancœurs jamais surmontées qui leur ont fait perdre la Guerre Civile. Tout ce canevas historique, le film l’évoque, c’est vrai, et cela apporte surement quelque chose à ceux qui ne connaissent pas bien la Guerre Civile espagnole en tant que fait historique. Pour ma part, étant donné que je n’ai rien appris de nouveau sur ce plan là, je ne peux m’empêcher de trouver « Josep » un peu léger, un peu expéditif, un peu simpliste aussi par moment. spoiler: Et puis je l’ai dit, une fois l’évasion accomplie, le film est déjà presque terminé, la vie au Mexique, la rencontre avec Frida Kahlo, la renommée, le retour en Espagne, au mieux c’est montré en quelques dessins, au pire c’est juste résumé en quelques phrases.
    Du coup, je suis un peu frustrée aussi ce côté-là. La meilleure idée du scénario, c’est d’avoir pris le parti de raconter tout cela par l’intermédiaire de la mémoire (un peu embrouillée) de Serge, qui raconte à son petit fils ce que visiblement il n’ jamais raconté à sa fille. « Josep » a l’immense vertu de montrer la réalité d’une République Française qui, obnubilée par le « péril rouge », a ouvert des camps de concentration dés 1939 (sans attendre l’occupation). Quand on voit l’attitude des gendarmes français, des autorités françaises avec les réfugiés espagnols, on comprend bien tout ce qui adviendra dans les 5 années suivantes. Le devoir de mémoire, il passe aussi par Rivesaltes.
    Ricco92
    Ricco92

    182 abonnés 2 093 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 octobre 2020
    Premier film du dessinateur Aurel, Josep traite d’un sujet très méconnu de l’Histoire de France : juste avant la Seconde Guerre mondiale, il existait des camps de concentration en France où on parquait les espagnols fuyant le Franquisme ! S’inspirant de la vie du dessinateur et opposant politique Josep Bartoli, Aurel met en lumière une page peu glorieuse de notre Histoire. Si on peut être un peu déstabilisé par le peu de fluidité que possède souvent l’animation et l’aspect volontairement grossier des dessins, ce film bénéficiant d’un casting vocal impressionnant mérite tout de même le coup d’œil pour son sujet et l’audace de raconter son récit à travers un flashback dont on peut longtemps douter de la véracité (le grand-père évoquant cet épisode ayant une tendance à la sénilité). Josep prouve une fois de plus que le cinéma peut pratiquer un vrai travail de mémoire (même si c’est par l’intermédiaire d’un personnage qui la perd). Cet aspect suffit donc à rendre le premier film d’Aurel nécessaire à voir au moins une fois.
    Yves G.
    Yves G.

    1 318 abonnés 3 317 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 octobre 2020
    Début 1939. La victoire du franquisme pousse des centaines de milliers d’Espagnols à l’exil. La France, loin de les accueillir à bras ouverts, les parque dans des camps insalubres. Parmi eux, Josep Bartoli, un Catalan communiste. Avec le crayon et le bloc-notes qu’un gendarme lui a donnés en cachette, il chasse l’ennui en croquant la réalité qui l’entoure. Enfui au Mexique, où il deviendra l’amant de Frida Kahlo, puis aux États-Unis, Bartoli devient un grand dessinateur.

    Dessinateur de presse au Monde et au canard enchaîné, Aurel réalise son premier long métrage. Il le consacre à une page méconnue et honteuse de l’histoire française : la "Retirada", l’exil en France des Républicains espagnols à l’hiver 1939, parqués au Barcarès, à Gurs, à Rivesaltes. Chaque époque du récit est traité à travers un style graphique différent : les paysages hivernaux du camp sont traités au crayon gris et c’est seulement à son arrivée au Mexique que Bartoli a utilisé la couleur.

    L’histoire de Josep Bartoli est l’occasion, à travers les personnages caricaturaux de deux gendarmes, aussi vulgaires que violents, d’évoquer la xénophobie rance qui accueillit en France les Républicains espagnols. Ce mépris de l’étranger des forces de l’ordre s’exerçait non seulement à l’égard des « Espingouins » mais aussi des tirailleurs sénégalais qui leur étaient adjoints et qui jouent dans cette histoire un rôle savoureux.

    Mais ces sentiments racistes n’étaient pas unanimes. Un gendarme, moins haineux que ses collègues, se prend d’amitié pour Bartoli et va l’aider à s’enfuir. C’est ce même gendarme qu’on retrouve quelques décennies plus tard, vieillard grabataire à la veille de la mort, transmettant ses souvenirs à son petit-fils passionné de dessin.

    L’histoire de Josep Bartoli suffisait à elle seule à faire la substance d’un film. Aurel veut la raconter en flash-back à travers les confessions d’un grand père à son petit-fils. Cette strate narrative ne présente guère d’intérêt sinon celui, plus démonstratif que réellement convainquant, d’inscrire la "Retirada" des républicains espagnols et la xénophobie qu’ils ont rencontré dans une actualité toujours brûlante et d’interroger nos réactions plus ou moins bienveillantes, à l’arrivée de nouvelles cohortes de réfugiés fuyant la guerre et la misère.
    Ufuk K
    Ufuk K

    472 abonnés 1 408 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 octobre 2020
    " Josep" présenté cette année au festival de Cannes est un plaidoyer utile contre le fachisme . En effet même si j'ai trouvé parfois la réalisation austère, ce film d'animation pour les adultes décrit avec justesse ,émotion et courage la belle histoire d'amitié entre un policier et un prisonnier espagnol qui a fuit son pays pour échapper à la répression de Franco et enfermé dans un camps de concentration en France en 1939 , c'est une œuvre utile .
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