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velocio
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2,5
Publiée le 29 septembre 2019
Pour son premier long métrage de fiction Edouard Bergeon a choisi de raconter une histoire très personnelle, celle qu'a vécu son père, un paysan surendetté qui s'est suicidé en 1999. Un film, donc, qui montre l'engrenage infernal dans lequel les banques et la FNSEA jetaient déjà le monde agricole à l'époque et les choses, depuis, ne se sont pas arrangées, bien au contraire. On aurait donc envie de ne dire que du bien de ce film. Le problème, c'est que, sur ce sujet très fort, on ne trouve qu'une réalisation très plate, sans ressort, sans aucun souffle. Alors qu'on devrait être ému, on ne l'est pas ! Certes la photographie de Eric Dumont est de bonne qualité, mais cela ne suffit pas. Quant à l'interprétation, Guillaume Canet ne convainc pas vraiment et on a connu Anthony Bajon meilleur. Par contre, c'est avec plaisir qu'on retrouve Rufus en paysan renfermé et Veerle Baetens, Elise de "Alabama Monroe".
J'attendais de ce film une vision de l'intérieur sur la détérioration du système : banque, coopérative, prix fixés, lois européennes, rentabilité d'une exploitation… afin de mieux comprendre le marasme dans lequel se trouvent aujourd'hui nos paysans.
J'ai vite été lassée par les longs passages de récolte de blés (intéressants sans doute pour un parisien n'ayant jamais quitté la capitale) et très déçue par tout le reste qui n'est qu'effleuré.. Bien sur , on voit la destruction de la cellule familiale mais on peut s'interroger aussi sur le fait qu'il ait voulu reprendre la ferme d'un père qui lui vend son exploitation comme à un étranger, du choix de l'élevage de chevreaux… etc....
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1,5
Publiée le 1 novembre 2020
Je n'ai pas aimé Au nom de la terre. Je ne comprends vraiment pas pourquoi quiconque choisirait de regarder une histoire aussi lugubre. Si je l'avais vu cinéma j'aurais quitté la salle sans déranger les autres. Malgré un bon jeu d'acteurs c'est film misérable et déprimant et je n'ai rien d'autre a dire...
On ne peut pas rester insensible devant ce drame qui, hélas, se passe trop souvent sur nos terres. Par contre, on regrette de rester insensible devant ce film plat ou il manque cruellement d'émotion, ce qui aurait pu le rendre incomparable. Ce n'est pas un extrait d'une chanson de Barbara qui en donnera de la force.... On passe à côté de quelque chose. Passez aussi votre chemin.
Et oui nos chers agriculteurs FRANCAIS se plis en 4 pour nous nourrir. Ils transpirent et se démène pour nous nourrir. Manger français si vous voulez soutenir les agriculteurs. VIVE LA FRANCE
Le cinéma français parfois s'écarte avec joie du parisianisme ambiant pour s'intéresser aux gens du peuple, ceux-là même à qui les médias prêtent souvent une image caricaturale et peu incarnée. "Au nom de la terre" dont le titre éminemment spirituel (ce qui n'est pas un hasard) nous emmène dans les terres de la Mayenne, depuis le milieu des années 70 jusqu'aux années 1996, en plein dans la tourmente de la transformation de la production agricole. Pierre a racheté à ses parents l'exploitation familiale. Il a l'ambition des nouveaux agriculteurs qui parlent d'entreprise plutôt que de paysannerie. Ils ont envie d'argent, de temps pour leur famille, et ils investissent. Mais le malheur économique guette, les coûts de la production augmentent quand les grands surfaces et les coopératives ne cessent de baisser les prix de vente.
Edouard Bergeon réalise un premier film sur un univers dur où la bataille économique est souvent perdue par les agriculteurs. Il est lui-même issu de la campagne et cette histoire est aussi celle de sa propre famille. Il a choisi pour interpréter ce paysan, Guillaume Canet. Et contre toute attente, le comédien est bouleversant. On ressent naturellement les récompenses aux Césars. L'acteur s'engage à cœur perdu dans ce personnage, tout aussi magnifique que désespérant. Le film déroule le récit d'une famille qui se bat toute entière aux côtés du chef de famille. Il y a beaucoup d'amour dans cette histoire et l'émotion gagne nécessairement le spectateur.
"Au nom de la terre" est un fleuve d'intelligence et de tendresse qui rend un hommage vibrant à tous ces gens dans les campagnes, sans lesquels notre France ne serait pas si belle et nos marchés si colorés.
Un film avec un côté documentaire sur une tranche de vie d'un agriculteur à la dérive. Les acteurs sont impeccables, la musique bien maîtrisée, de belles images mais peut-être ce côté assez froid dans la réalisation qui laissera de marbre certains spectateurs.
Bon film qui met le doigt sur la difficulté de survivre des agriculteurs déjà dans les années 90 et de la conséquence sur les élevages , assez dur moralement, à voir
Les bons sujets font-ils les meilleurs films? J’ai des difficultés à dénigrer un film que des amis « adorent » ; d’autant que je peine à exprimer clairement mes réticences. L'histoire est bouleversante et présente, à nos portes. Les comédiens, irréprochables, (Veerle Baetens, qui m’avait touché dans Alabama Monroe!). Bien sûr l’histoire est tragique mais le ton « pleurnichard » m’a paru souvent impudique.(sauf le Père, interprété par Rufus) Ce qui m’a semblé réussi, c’est l’évolution « brutale » du métier d’agriculteur passant dans les années 60/ 70 de l’artisanat de la terre à chef d’entreprise capable de maîtriser, gestion, marketing et toutes les techniques « d’écoles de commerce » d’où L' ENDETTEMENT !!!!
Sur les conseils d’un ami agriculteur, je suis allé voir « Au nom de la terre » de Edouard Bergeon. Ce film montre parfaitement comment le « paysan » a été obligé de devenir un « entrepreneur » au sens économique du terme … mais qui s’est vu rapidement coincé entre la nécessité de rembourser ses dettes (achat de terres et de machines, construction de locaux …) et poussé par les banques, contraint d’innover avec le « secours » de « boites » agro-alimentaires ! Ici Pierre Parjeau (Guillaume Canet) a voulu passer d’un élevage de moutons à un élevage de chevreaux jusqu’à 2 000 têtes puis – pour combler les trous entre les vêlages - un élevage intensif de 100 000 poulets sous la coupe d’une boite de services lui ayant certes prêté de l’argent mais l’obligeant à acheter sa nourriture pour « faire du poulet en 35 jours » et ce sans aide technique réelle puisqu’un weekend il tombera en panne du système informatique permettant de nourrir les poulets … sans réponse d’aide pratique avant le lundi. Dépassé par la charge de travail, la comptabilité (dont heureusement son épouse s’occupe très bien), Pierre va « péter un câble » après l’incendie d’un de ses bâtiments et être acculé au suicide - un agriculteur par jour - comme l’indique un bandeau qui précède le générique qui précise que cette histoire reprend le calvaire d’un agriculteur dont on aperçoit même le visage sur un film amateur. Sur tout cela rien à dire hélas vu notre système de consommation de masse … mais dans cette histoire, il y a quelques points humains qui me restent obscurs : 1) au début Pierre rentre du Wyoming où il s’occupait d’un troupeau de 1 000 têtes mais pourquoi était-il allé aux States faire le cow-boy ? 2) le père – l’excellent Rufus ici dans un rôle ingrat - l’oblige à acheter la ferme, le matériel et les animaux alors que Pierre est curieusement son fils unique ? 3) Pierre s’avère seul et ne semble avoir aucun ami peut-être parce qu’il faisait le fier en rentrant des States ? Lors de l’incendie seul son ouvrier agricole viendra l’aider … Pire le maire du village va même suggérer que l’incendie est volontaire afin de toucher l’assurance … 4) Rufus ne pliera jamais même lorsqu’il voit que son fils est pris dans cette spirale infernale de l’endettement … et il poussera même le vice, à inviter son fils à manger un poulet « sûrement meilleur que ceux que tu fais » ! Un récit terriblement humain mais un peu bancal qui vient biaiser notre regard. De plus il est tourné de façon très linéaire avec des scènes parfois longues … et cerise sur le gâteau Pierre se suicide en avalant du glyphosate ! Dommage de rater un film dont la dimension humaine était si importante … et de le transformer en un téléfilm qui fera pleurer les citadins nostalgiques de l’agriculture des années 50-60 !
"Au nom de la terre" s'inspire de l'histoire vraie de son réalisateur qui en profite pour rendre hommage à son père agriculteur tout en mettant en avant les difficultés du métier. Ce n'est pas le premier film qui traite ce sujet, il y a eu de très bons films français là dessus ces dernières années, mais celui-ci est un vrai cri du cœur. En plus de s'inspirer de sa vie, Edouard Bergeon avait déjà réalisé plusieurs documentaires autour du monde paysan, donc il connait très bien son sujet, ce qui se ressent. Le film est très réaliste et les personnages très justes. Une fois passée l'excitation des débuts, la réalité vient vite frapper à la porte pour annoncer une descente aux enfers très brutale. Le film est puissant, dur et nous met un petit coup derrière la tête après sa conclusion qui est très forte. Si le personnage de Guillaume Canet, qui est excellent d'ailleurs, sort logiquement du lot, les autres sont tout aussi importants. Claire, brillamment incarnée par Veerle Baetens, est une femme forte qui soutient son mari, peu importe les décisions qu'il prend tandis qu'Anthony Bajon qui incarne Thomas est probablement celui qui est le plus conscient des choses. Il dit lui-même qu'il n'est pas prêt à reprendre la ferme. Il aime ce métier, mais il sait qu'une fois engagé, il ne pourra plus faire machine arrière. Sans pathos ni fioritures, "Au nom de la terre" fait un constat dur, réaliste et alarmant sur le monde agricole. Le pire est que cette histoire date et est malgré tout d'actualité. Bref, un film bouleversant et particulièrement touchant.
Après le succès public et le buzz autour du film, je m'attendais à autre chose. Même si le sujet et le récit sont édifiants (histoire vraie de la famille du réalisateur), je me suis ennuyé et trouvé cela pas très bien fait. Pour moi, il ne se dégage aucune émotion. Les acteurs sont bien, sans plus, mais Guillaume Canet en paysan je n'y ai pas cru. Seuls Rufus et le jeune Anthony Bajon (nommé aux César en révélation masculine) tirent leurs épingles du jeu. Déception pour un ratage donc...