Le documentaire de Valérie Mitteaux et Anna Pitoun suit Salcuta Filan, jeune femme rom, et ses deux enfants, à Achères (région parisienne), depuis leur arrivée et leur quotidien en caravane dans un bidonville à leur premier logement en appartement. Même si la France reste l’un des pays d’Europe qui expulse le plus de Roms, Salcuta cherche à en devenir une citoyenne à part entière. De la banlieue parisienne, avec ses femmes et ses hommes solidaires qui refusent la discrimination, à la Roumanie, où les Roms sont aussi victimes de rejet, 8, avenue Lénine est une immersion dans l’intimité d’une famille qui doit lutter contre les préjugés à chaque étape de sa vie.
Mention spéciale au Budapest International Documentary Festival 2018 et sélectionné à DokLeipzig, au Human Film Festival de Berlin et à Sofilm Summercamp Festival, 8, avenue Lénine est le portrait d’une communauté méconnue et rejetée dans toute l’Europe, mais également celui de citoyens français engagés dans une aventure qui les a menés bien plus loin qu’ils ne l’imaginaient.
La durée exceptionnelle du tournage (Anna Pitoun et Valérie Mitteaux travaillent sur ce projet depuis 2002) donne à voir de manière unique ce que signifie un processus d’intégration au long cours. Fresque familiale, pan d’histoire politique d’une petite ville de banlieue, road-movie à travers l’Europe, ce documentaire a la singularité de démonter le discours dominant en montrant la possible intégration de Roms migrants dans une France solidaire et bienveillante.