Anglaise d'origine indienne, Gurinder Chadha nous avait ravis avec "Joue la comme Beckam" original et en même temps sociologiquement révélateur.
Elle remet un peu le couvert avec Music of my life, avec moins de réussite à cause du côté excessivement "feel good movie", autrement dit: mièvre.... du scénario.
C'est un film musical, avec des aspects très "bollywoodiens", mais comme la musique est signée Bruce Springfield, ouf! le bollywood passe très bien.
Javed (Viveik Kaira), un gentil minois à la Daniel Radcliff, est né dans une famille pakistanaise émigrée à Luton. Le pater familias, Malik (Kulvinder Ghir) a installé sa famille -c'est tout pour lui- dans un quartier petit-bourgeois (pas un seul Paki à l'horizon....) Mais à la maison, il est reste le chef de famille, autrement dit le tyran domestique bien campé sur ses positions. L'argent gagné par l'épouse qui fait de la couture à domicile, comme celui des petits boulots effectués par les enfants, est immédiatement remis au patriarche. Naturellement les trois enfants n'ont pas le droit de sortir le soir, naturellement ils feront des mariages arrangés par les parents et découvriront le promis au jour des noces.... Quant aux études, elles doivent se faire à Luton, pas questions que les enfants partent vers l'université d'une grande ville immorale....
Javed, par ailleurs harcelé par des petits skinheads est dégoûté par cet avenir.... sans avenir, jusqu'au jour où son copain Sikh, Roops (Aaron Phagura) lui fait découvrir la passion de sa vie: Bruce Springfield! C'est évident: dans sa révolte contre l'establishment, le Boss à tout dit, tout compris.... A part cela Javed écrit, il écrit, son journal, des poèmes, intéressant son professeur de lettres comme un vieux voisin anti-fasciste.
Oui mais..... Vient la crise économique. À Luton les usines ferment et Malik est licencié. Son épouse est sommée de fournir encore plus de pièces à son employeur, quitte à travailler chaque soir jusqu'à une heure du matin puis, on vend ses bijoux en or. Malik cherche, cherche, mais rien. Rien pour Javed non plus....
Et le manque d'emploi attise les tensions raciales. Des groupes néo-nazis organisent des manifs "Pakis dehors", s'opposant à quelques étudiants anti-racistes.....
Ce climat généré par le chômage qui crée les tensions entre communautés, c'est bien décrit. Le pakistanais qui se veut intégré à l'extérieur mais reste chez lui totalement hermétique à l'intrusion d'une autre philosophie de vie, très juste aussi. Mais la fin larmoyante et la réconciliation du fils révolté avec le patriarche (mon petit Papa, la famille avant tout...) , dérape dans la confiture ce qui affadît fortement le film!