Simple et dépouillée, la mise en scène de Maurice Pialat favorise le texte dans des séquences plus ou moins longues, statiques, à l'opposé d'un récit en mouvement. Cette réalisation minimaliste, rehaussée par une belle photographie, accompagne avec à-propos le cheminement fébrile et hiératique de l'abbé Donissan, personnage central de l'oeuvre de Georges Bernanos, tandis que deux scènes sont consacrées à Mouchette,
une adolescente coupable du meurtre de son amant,
avant sa rencontre tardive, fugitive et dramatique avec Donissan.
Depardieu, habité, incarne cet abbé composant avec Dieu comme avec Satan
-rencontré au détour d'une route-
confronté au doute et constamment accablé par sa mission. Depardieu donne un réel charisme a son personnage et en dévoile une vraie souffrance.
En revanche, le mysticisme de l'abbé m'est étranger au point d'être inintelligible. Sa méditation, les affres de son âme et de sa foi tourmentées sont sans doute destinées à rester hermétiques au commun des mécréants...La portée spirituelle et intellectuelle du sujet m'a échappé le plus souvent, ce qui limite forcément l'intérêt porté au film.