Avis sur Une Journée d'Andrei Arsenevitch

Marker s'intéresse à la mort de Tarkoski (enfin la mort, la vie, l'oeuvre, tout). Il produit une analyse fine et totalement pertinente de toute sa filmographie et arrive en quelques plans sur le cinéaste à faire passer une sorte d'émotion, voir cet homme qu'on nous présente en toute humilité comme un grand génie mourir, mais sans impudeur, sans sensationnalisme, c'est assez touchant.
Mais l'analyse de l'oeuvre de Tarkovski est absolument impressionnante. Se rendre compte de la richesse des films (même si on s'en doutait) c'est impressionnant. Et mieux encore il arrive en 1h à aborder tous les films, être précis, sans jamais se perdre. Bref il y a du génie derrière tout ça.

Je sais, c'est bizarre de voir le documentaire consacré à Tarkowski sans avoir encore vu une seule oeuvre de l'homme. Mais, preuve qu'il est réussi, ce reportage m'a donné une envie folle de découvrir la filmographie de ce personnage et cinéaste hors du temps, tellement mystérieux.

Faisant partie de la série de documentaires "Cinéastes de notre temps", cet excellent film réalisé par Chris Marker est absolument indispensable pour tous les admirateurs d'Andrei Tarkovski. Entre deux analyses faisant des parallèles pertinents, non seulement entre les différents oeuvres du Maître mais aussi entre les oeuvres et la propre vie du cinéaste, on y apprend des anecdotes passionnantes comme la prédilection exacte du poète Boris Pasternak avec lequel Tarkovski a communiqué lors d'une séance de spiritisme ou encore celle où la pianiste Maria Yudina a osé affronté Staline (faisant une référence subtile à l'opéra "Boris Goudonov" que le réalisateur a monté à Londres !!!). Mais la force du documentaire vient surtout des images personnelles du réalisateur. Les images émouvantes où il retrouve, très gravement miné par la maladie qui allait l'emporter peu de temps après, à Paris son fils bloqué jusqu'ici en Russie par les autorités communistes ou celles où de sa chambre il effectue le montage de son dernier film "Le Sacrifice". Le moment le plus mémorable de tout le doc est quand même le tournage du long plan-séquence hyper-complexe de l'incendie de la maison dans ce même film où malgré le fait qu'il n'a pas du tout le droit à l'erreur il affiche pourtant une très grande gaieté. Une très belle façon de clore une intégrale de cet immense cinéaste.

Un documentaire passionnant signé Chris Marker, le réalisateur de La Jetée. On y suit les derniers jours du maître du cinéma métaphysique : Andreï Tarkovski. Ce film nous est présenté sous la forme d'un hommage, mais aussi sous celle d'une analyse très intéressante des sept films du cinéaste. Une voix off commente les images de Solaris, de Stalker ou encore du Miroir, et des images du tournage du Sacrifice ( l'ultime film de Tarkovski ) viennent compléter le documentaire. Le réalisateur apparaît comme un homme serein luttant contre le cancer qui le ronge depuis la post-production du Sacrifice. Chris Marker ne tombe jamais dans le piège du misérabilisme, il privilégie le caractère pédagogique et essentiel de son documentaire. On ressent cependant le respect qu'il porte à son ami défunt. Une Journée d'Andreï Arsenevitch s'avère donc indispensable pour les adeptes du cinéma de Chris Marker et celui de Tarkovski.
NB : après avoir vu l'intégralité des films de Tarkovski ( excepté son film de fin d'études et Nostalghia ), je me dois de réviser mon jugement. Ainsi, je rajoute une quatrième étoile à Stalker ( rarement un film m'aura autant marqué. Et puis il faut savoir reconnaître les chefs d'oeuvre...), une quatrième au Miroir ( autre chef d'oeuvre qu'il faut certes digérer pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur ), et une troisième étoile à Andreï Roublev ( l'esthétique du film l'emporte sur sa longueur ). Je ne change pas d'avis sur Solaris, sur Le Sacrifice et sur l'Enfance d'Ivan.
Andreï Tarkovski est selon moi l'un des plus grands penseurs du cinéma mondial, au même rang que Stanley Kubrick. Je vous en conjure, plongez vous à corps perdu dans son oeuvre inestimable !

Pour ce documentaire, Chris Marker s'intéresse à l'oeuvre intégrale du cinéaste russe Andrei Tarkovski. La filmographie de Tarkovski représente une richesse stylistique, photographique, scénaristique et surtout métaphysique. Ainsi, durant 1 heure, Marker analyse l'intégralité des films, compare les sujets entre eux, et donne son idée sur le message "tarkovskien" perçu dans les 7 longs-métrages du réalisateur. Composés d'images d'archives et d'extraits de films, ce documentaire à le mérite de ne jamais s'essoufler dans un traitement paresseux et incompréhensible. Marker maîtrise à la perfection son sujet et prône le génie d'Andrei, non pas par des louanges banales mais par une réflexion subtile quant aux lois philosophiques et métaphysiques mis en scène par Tarkovski. L'on découvre (même si c'était évident pour le specateur ayant déjà vu un film de Tarkovski) que l'oeuvre du cinéaste est extrêmement riche, que chaque plan révèle d'une idéologie, d'une symbolique particulière (notamment vis à vis des élements de la nature, l'eau, la terre, le feu, l'air...) renvoyant à un message d'amour, de foi. "Une journée d'Andrei Arsenevitch" s'avère être un petit chef d'oeuvre de documentaire, passionant, et livrant une analyse d'une pertinence rare. Une lettre d'amour au cinéma d'Andrei Tarkovski.

Marker frappe fort fort ici avec ce documentaire. La voie off, se révélant très envoutante, et non comme particulièrement irritante lors de certains de ses films, nous dévoile un peu plus du génie du réalisateur, des anecdotes, et analyse toute la filmographie de Tarkovski en seulement une heure. Ce documentaire ouvre beaucoup de porte de l’œuvre de Tarkovski, et permet à sa "compréhension" même ci ceci est un grand mot pour l’œuvre de Tarkovski. Les images des films de Tarkovski apparaissent à maintes reprises et ponctues le film et nous rappelle l’extrême beauté plastique et philosophique de son oeuvre où cohabite métaphysique, abstraction et éléments naturels ( air, terre, eau, feu ...) La communicabilité de son oeuvre totale est aussi évoqué, comme quoi l'ensemble des films de son auteur forme une seule oeuvre, un seul tout, comme un cheminement formateur où le cinéaste évolue. Marker signe ici un passionnant documentaire au sujet propice mais toutefois traité de manière simple, explicite, alliant le personnel l'épique, le tout guidé par une voie off... Sublime!

Le documentaire alterne entre les derniers mois d'Andreï Tarkovski en compagnie de ça famille, de séquence "making of" de ce qui sera sont dernier film Le Sacrifice (qu'il ne verras malheureusement jamais sur grand écran) ainsi qu'un retour sur la totalité de l'oeuvre de cet auteur russe. Chris Marker réalise la l'un des meilleurs épisodes de la série des Cinéastes de notre temps.

Chris Marker fait ici un film où il m'est en scène son ami A. Tarkovski alors que celui-ci vit ses derniers instants. Il montre la réalité à nu, des moments de souffrance du réalisateur, la tristesse de sa famille, son enterrement, mais aussi sa détermination incroyable qui lui donne la force de terminer son dernier film, "Le sacrifice".
Il parle un peu de son oeuvre, fait des rapprochements, notamment entre le début et la fin de sa carrière.
C'est un film touchant, qui nous en apprend beaucoup sur ce grand réalisateur soviétique et devrait combler les amateurs de cinéma.