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dejihem
137 abonnés
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5,0
Publiée le 14 avril 2019
Superbe western fait par, pour et avec des Indiens colombiens. Ce film possède une ampleur digne des meilleurs Scorsese ou Michael Mann. Un chef-d’œuvre de genre.
Le film a l'ambition de raconter les débuts du trafic de drogue et son organisation près de la frontière nord du Mexique où vivent des des amérindiens. C'est souvent passionnant, le ton est un peu celui d'une tragédie qui se met en place, ou les croyances ancestrales cèdent le pas aux sirènes de l'argent, de l'envie et de la fierté. La symbolique des rêves qui guident les personnages et qui n'apportent soudain plus de message est très forte. La modernité détruit beaucoup de choses et fait perdre la simplicité aux hommes et la violence prend la place des valeurs. Le film regarde avec distance, les hommes et les femmes se perdre au milieu d'une nature superbe, difficile et prévenante, cela dégage une belle ampleur tout en creusant la nature humaine, c'est un grand film.
Trois ans après "L'empreinte du serpent", Ciro Guerra revient avec ce film sublime qui aborde l'origine des cartels colombiens à travers les peuplades amérindiennes, corrompues et fragilisées par le narcotrafic florissant durant les années 70... Entre mysticisme et ultraviolence, le film est découpé en cinq chants et plonge le spectateur dans l'enfer des règlements de compte... Du très très beau cinéma... 🎬🎬🎬🎬
Rendez-vous en terre inconnue, 2 heures d’immersion dans une culture et une histoire passionnante, se déroulant de 1960 à 1980, au nord de la Colombie à la frontière avec le Venezuela. L’ensemble est présenté comme un recueil de chants traditionnels. Dans le désert et dans la montagne vit une tribu amérindienne, les Wayuu, avec ses coutumes et ses danses. Tout va être remis en question et boulversé par l’arrivée des beatniks, l’appas du gain, pour se transformer en tragédie grecque et se terminer en film de gangsters. C’est incroyablement crédible et prenant.
« Les oiseaux de passage » de Ciro Guerra et Cristina Gallego, tous deux Colombiens, est un film surprenant puisqu’il traite du développement des cartels de l’« herbe pour les Gringos » (les beatniks au début) et de son impact sur la vie de 2 familles Wayuu ancestrales ayant refusé d’être intégrées par les Espagnols, et conservant leurs coutumes tout à fait surprenantes et leurs codes d’honneur et de parole via les « messagers ». Ces 2 familles vont à travers 5 épisodes ou « chants » (l’Herbe sauvage en 1968 ; les tombes en 1971 ; la prospérité en 1979 ; la guerre en 1980 et les limbes) s’allier puis se détester et in fine s’auto-détruire … en écrivant une sorte de tragédie grecque des temps modernes se terminant par un chant lugubre et nostalgique très poignant. Le film est magnifiquement réalisé et interprété, et – malgré le sujet et le nombre de morts dans le 2 clans – il est baigné de poésie via une mère matrone qui voit ses rêves, lit l’avenir devant la présence de tel ou tel animal, et est la détentrice du talisman qui protège le clan … et tempère la fougue des jeunes attirés par l’argent facile. Ce film, une espèce de western/mafia ethnographique, très prenant bien que durant un peu plus de 2 h, doit assurément être vu !
Un film magnifique très bien filmé une photographie superbe et des personnages intéressants qui mettent en scène la mise en place des premiers cartels de la drogue en Colombie La cupidité la bêtise et l alcool auront raison de cette culture amérindienne basée sur l orgueil du clan qui les conduiront dans une vendetta stupide ou tous périront
De la drogue en Colombie ?... Ca sent le déjà vu : On devine déjà Pablo Escobar, de l'action, du stress, des revolvers et vingt plans à la minutes. Loin de tout cela, ici, on est chez les Wayuu, peuple indien du nord de la Colombie qui continue à entretenir ses coutumes ancestrales jusqu'au jour où la communauté a besoin de la marijuana, cette drogue qui va susciter l'avidité et doucement détruire la communauté. Ce film est éblouissant. La lenteur sert la narration, l'intrigue est simple mais intelligente et la photographie est juste sublime. Fascinant.
4 546 abonnés
18 103 critiques
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5,0
Publiée le 13 juillet 2020
Ce merveilleux film se déroule en Colombie dans la péninsule de la Guajirain une région peu peuplée et aride. Il est principalement joué avec les autochtones Wayuu. Cet univers intemporel se caractérise par un communautarisme assez prononcé chaque village mettant en avant ses différences avec les environs tandis que l'origine de ces différences reste comme souvent inexpliquée et obscure. Néanmoins ils partagent des traditions ancestrales, le folklore et des valeurs telles que l'honneur et les liens familiaux. Ainsi pendant les 30 premières minutes on ne sait pas vraiment quand le film se déroule jusqu'à l'apparition informative et surprenante des voitures. Ainsi nous pouvons deviner que nous sommes dans les années 60/70. Une proposition de mariage entre un homme et une femme de deux tribus voisines sera par une étrange combinaison de circonstances liées à une dot exorbitante et l'occasion d'intégrer le trafic de marijuana qui est un univers très lucratif qui déforme lentement les personnalités. Comme dans une tragédie grecque ces familles subiront inéluctablement une descente aux enfers via la philosophie classique œil pour œil, dent pour dent. Les Oiseaux de passage est visuellement sobre et simple mais d'une esthétisme exacerbé avec un soin inhabituel pour les détails y compris les oiseaux. De plus les acteurs sont excellents surtout les deux principaux : José Acosta (Rapayet) et Carmiña Martínez (Úrsula). Nous sommes face à l'un des meilleurs films auxquels le cinéma colombien a donné naissance. Il devrait être nommé au Patrimoine culturel de l'humanité...
On pourrait concevoir Les oiseaux de passage comme une chanson de romance, une légende locale récitée par les jongleurs les plus vieux de l'endroit qui sera transmise de génération en génération. Ces oiseaux ne sont que deux grandes familles qui ont été effacées de la surface de la Terre, défaites par leur propre mesquinerie. Un empire fugace et oublié, comme les oiseaux qui règnent le ciel pour quelques jours et qui ne survoleront plus jamais La Guajira. Un autre colombien, García Márquez, l'avait déjà annoncé "les lignes condamnées à cents ans de solitude ont enfin et pour toujours une deuxième chance sur la terre". Les personnages de Gallego et Guerra ne feront pas l'exception.
Les wayuu c'est un peuple qui habite la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Ils suivent fidèlement leurs traditions et ils refusent toute intégration des descendants des envahisseurs espagnols. Le film débute en pleines années 70, où la seule fille d'une grande famille sera mariée avec un étranger : Rapayet, un citadin qui parle l'espagnol. Au même temps, des hippies nord-américains s'installent à La Guajira. La forte demande de drogues poussera aux paysans locaux à cultiver de la marijuana et de la cocaïne. Voici la première pierre de l'empire des narcos. Rapayet fera le lien, alors, entre ces deux mondes si séparés, et pourtant, si proches.
Le film ouvre avec un rituel : le passage de l'enfance à l'age adulte d'une fille. La caméra suit une dance hypnotique, les images mélangent les couleurs avec les lumières pendant que cette femme ronde en cercles et déplie son voile comme un oiseaux qui vole bas. Cette façon si impressionnante de nous introduire dans le folklore d'une tribu inconnue nous fait penser au maître Paradjanov. C'est du cinéma qui mélange les mœurs avec la mythologie, la réalité avec les légendes, les dilemmes du présents avec le poids du passé.
Par contre, la vraie force de Les oiseaux de passage c'est l'évolution de la réalisation suivant les faits du film. Selon la tribu adopte une économie capitaliste à travers le cartel, le film devient plus nord-américain, plus hollywoodien. On passe du portrait tribal à la tension des confrontations. De l'anthropologie au divertissement. Du regard documentariste au western. De Paradjanov à John Ford. D'un génie à l'autre, on traverse le globe et l'histoire du cinéma.
spoiler: Non seulement Gallego et Guerra arrivent à assimiler ces deux référents à la perfection, en plus, le passage d'un style à l'autre se fait en toute douceur, sans qu'on s'y rende compte. Un plan ouvert d'une mansion kitsch bombardée au milieu de nulle part nous fera penser à La prisonnière du désert ou des autres films tournés en scope par Ford. On comprendra à ce moment l'évolution de la mise en scène suivant la trahison des personnages à leurs principes. On comprend alors que ces tambours qui résonnent entre les épisodes du film ne sont que des prophéties qui annoncent la chute des deux clans.
Hypnotique. Fascinant. Beau. Trépidant.
/////////// Encore plus de fautes et d'erreurs sur hommecinema.blogspot.fr
très bons acteurs, ce film nous fait découvrir l 'origine des cartels de la drogue. écoutez la chanson de Renaud :Adios zapata et vive marijuana .Sa chanson illustre très bien ce film.
Les coutumes et les traditions d'une communauté indienne en Colombie face à la mise en place d'un trafic de drogue en direction des Etats-Unis. Cette oeuvre lyrique donne à voir les dégâts annexes de la libération des années 1960.
Film très instructif pour ma part sur l'histoire de ces cartels de drogues nés à la période hippies. Film fort, âpre, épuré, violent, intense, qui possède le ton d'une tragédie antique. On assiste à une destruction fatale en quelques décennies de valeurs ancestrales; le film va à l'essentiel, sans manichéisme, les faits sont montrés bruts, la forme est belle, les acteurs sont puissants (sans exception), la bande son est parfaite , la beauté naturelle des paysages amplifie le contraste avec cette tragédie; pas de temps morts, pas de pathos, Le film est parlé dans la langue traditionnel de cette tribu, les chants sont prenants et très émouvants , j'ai savouré cette sobriété.... juste wouahou!
Très beau film tourné au nord de la Colombie qui permet d’avoir un autre point de vue du trafic de drogue, et de ses ravages, au sein des communautés colombiennes . Beaux paysages et très bons acteurs dont beaucoup non professionnels. Je conseille
Un superbe film plein de poésie qui, comme Les " Immémoriaux " de Victor Segalen raconte la destruction d'une civilisation par l'arrivée du monde moderne, ici, le trafic de la marijuana. et la drogue, et l'argent emporte tous. Et comme chez Victor Segalen, tout est rythmé par des chants ...
Un western revisité en Narcos d art et essai sur le changement de la société à cause du trafic de drogue. De plus ce film montre aussi les traditions ethnique. Génial, intéressant et divertissant !