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velocio
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3,5
Publiée le 4 avril 2019
Lorsque, en 2015, "L’étreinte du serpent" est arrivé à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes, il s’agissait du 3ème long métrage du réalisateur colombien Ciro Guerra. Curieusement, le deuxième, "Les voyages du vent", probablement le meilleur, n’est jamais sorti dans notre pays. Par contre "L’étreinte du serpent" a vraiment lancé la carrière internationale de Ciro Guerra et il est revenu à Cannes l’an dernier, avec" Les oiseaux de passage", film d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, réalisé avec Cristina Gallego, son épouse et la productrice de ses 2 films précédents. Arriver à faire cohabiter dans un même film une approche ethnologique concernant un peuple autochtone d’Amérique du Sud et les schémas d’un film de gangsters « à la Scorsese » n’avait rien d’évident au départ. On peut considérer que la réussite est presque totale.
C'est vrai que le film m'a plus fait penser au Mexique (beaucoup de scènes de désert) qu'à La Colombie (que je ne connais pas ???)...On est dans le style de Sicario (Villeneuve 2015)...L'originalité de ce film réside dans le fait qu'on ne nous montre pas le succès commercial aux états unis, mais que l'on garde toujours le point de vue des indiens dans leur pays….Les paysages sont magnifiques, il faut le signaler …..C'est un western cohérent, une histoire de vengeance entre deux clans, diffusée de 1969 aux années 80....La forme est assez épurée, avec des personnages sans psychologie, un film d'émotions primaires et d'actions, qui n'en fait pas des tonnes. Le scénario est bâti en 5 chants (canto) qui représentent cinq époques différentes…..Attention il y a une certaine violence et le rythme est juste ….Le film est construit sur de belles ellipses (le viol) et sur des faits de vengeance inter clans….Je ne pense pas dire que je me suis attaché aux personnages (c'est un petit reproche), mais ils sont forts et bien représentatifs de ce que pouvaient être des trafiquants sans ambitions, des gens simples…Le film est soigné esthétiquement, c'est un atout, mais il ne renouvellera pas le genre (j'ai eu plus d'émotions et d'adrénaline avec Sicario)….Pour finir, je signale que le vrai titre est (los parejos de verano); les oiseaux de l'été (simple remarque)...Au total reste un film intéressant mais ambigu (entre poésie et violence) A vous de voir
Plus de trois ans après nous avoir proposé un fascinant périple au cœur de la forêt amazonienne dans L’étreinte du serpent, Ciro Guerra revient avec un nouveau film centré sur la genèse des cartels de la drogue. Accompagné cette fois-ci de son épouse et habituelle productrice Cristina Gallego à la réalisation, le cinéaste colombien s’essaie ici pour la première fois au film de genre. Si les films traitants de trafics et autres échanges de substances illicites ne sont pas les plus rares dans le paysage cinématographique, le fait de voir une action située au sein de la tribu autochtone amérindienne Wayuu était intriguant. Tiré de faits réels, le film parvient à combiner habilement les codes du genre et un style personnel bien affirmé qui transcende une base qui aurait pu facilement aligner les poncifs sans inspiration. Si tout n’est pas forcément parfait, le petit duo colombien nous offre un instant de cinéma prenant et assez intense à l'arrivée.
Ce qui marque notamment d’entrée de jeu c’est cette capacité des réalisateurs à créer une ambiance marquante grâce à une utilisation remarquable du cadrage et du son. La séquence de danse du début révèle à la fois le côté virtuose de la mise en scène et l’intensité qu’elle parvient à dégager, notamment dans cette tension qui s’installe entre la jeune femme Zaida qui s’apprête à entrer dans sa vie de femme et ce jeune homme Rapayet prêt à tout pour la séduire. Et c’est cette quête du mariage qui nécessite une dot importante dans cette culture ancestrale qui sera le début de la recherche d’argent facile et le commencement de la perdition. Telle une tragédie ancienne annoncée par les chants prophétiques d’un berger Wayuu, le film sera chapitré et chaque segment annoncera la couleur d’un programme sombre, froid et implacable.
Le film s’étale sur une décennie durant laquelle on passe de l’ivresse à la gueule de bois au sein de cette famille qui se déchire progressivement face à la croissance incontrôlée des intérêts de chacun. Le récit n’évite pas une certaine forme de linéarité qu’il compense néanmoins par le génie de sa mise en scène et un scénario qui propose quelques pics d’intensité assez puissants. Le rythme lancinant du film est notamment un atout pour ressentir plus puissamment encore les accès de violence qui frappent sans prévenir. On pouvait néanmoins espérer davantage de l’écriture des personnages (notamment concernant le personnage du fils de la matriarche assez unilatéral) mais ils sont suffisamment caractérisés dans l’ensemble pour que l’on prenne plaisir à suivre leurs évolutions.
Nous assistons donc ici à une belle proposition de cinéma, sèche et aride à l’image de ces déserts peuplés par une partie du peuple Wayuu. Oppressante aussi comme cette forêt luxuriante qui abrite une autre partie du même peuple. Un décor qui marque la séparation nette entre ces deux clans, ces deux familles qui ne peuvent plus collaborer ni cohabiter autour des mêmes intérêts et qui inexorablement se déchirent. L'importance des décors est également illustrée par cette maison majestueuse, dressée au milieu de rien, qui symbolise la folie des grandeurs qui a gagné cette région reculée. Les oiseaux de passage ce sont ces hommes qui voguent, s’installent, font des affaires, s'entretuent puis repartent. Un récit sombre, violent et radical avec une mise en scène en béton armé et une éclatante photographie.
Avec "Birds of Passage", Ciro Guerra délaisse la forêt Amazonienne qu'il avait explorée dans "L'étreinte du serpent" pour le désert colombien, et ce récit initiatique en deux parties pour une histoire de guerre des clans sur fond de trafic de drogue et de respect des cultures. Il est inutile de faire une comparaison entre ces deux films, car ils sont différents, mais on retrouve quand même des similitudes avec l'importance de la culture et cette ambiance très particulière à la fois spirituelle et apaisante même si cela contraste avec la violence présente ici. Pour parler une dernière fois du précédent film du réalisateur, j'ai trouvé celui-ci beaucoup plus accessible pour le grand public et sans surprise j'ai préféré ce film même s'il est plus classique. Plus classique au niveau de l'intrigue principale sur le trafic de drogue et sur la guerre des clans, mais sinon, Ciro Guerra nous plonge dans un univers que l'on prend plaisir à découvrir à travers ses personnages et leurs codes, croyances et culture. J'ai beaucoup aimé découvrir la culture de ce peuple qui en s'ouvrant à la richesse autre que spirituelle va rencontre des problèmes. C'est vraiment le fait d'aborder cette histoire commune sous un angle nouveau qui donne tout son intérêt à ce film. Pour le reste, il n'y a pas de surprise dans le sens où le réalisateur sait ce qu'il fait. L'immersion est totale, l'ambiance est très réussie et la photographie de David Gallego est une fois de plus superbe. Il n'y a que la dernière partie qui est un peu décevante, mais sinon, c'est un bon film.
Une fresque originale et tragique qui fait cohabiter sous forme de thriller la naissance des cartels de la drogue en Colombie à la fin des années 60 et les rituels ancestraux des tribus qui régissent les clans.
Une femme d’une communauté Wayuu, peuple indigène vivant dans la Guajira, au nord de la Colombie, revêt ses plus atours, se pare le visage d’une marque tribale et se met à danser tandis qu’un jeune homme s’enquiert de la dot dont il devrait s’acquitter pour la prendre pour femme. Cette belle scène introductive donnant à entrevoir les coutumes et les rites d’un peuple méconnu s’avère malheureusement quelque peu trompeuse. Certes, plusieurs autres scènes du film, montrant, par exemple, des rituels funèbres, contribuent à enrichir son approche ethnologique. Mais le cœur du film, ses enchaînements narratifs, n’ont, eux, rien de très original. La couleur locale dont le film s’imprègne ne le débarrasse pas d’une impression de déjà-vu. Car il s’agit de raconter comment, dans ce coin perdu de Colombie, s’est créé, au fil des années 60 et 70, un empire du trafic de marijuana. Les « gringos » venus jusque là pour se fournir en herbe déclenchent la transformation rapide d’un milieu marqué par des traditions séculaires en une entreprise à caractère mafieux qui ne se préoccupe plus que de faire des profits. Ce qui, bien sûr, comme on peut le prévoir, s’accompagne de violence extrême. Deux clans, deux familles, se déchirent au point de se faire la guerre. Même si le film essaie de s’agrémenter d’une forme quasi lyrique en cinq « chants », il n’en reste pas moins que seule son apparence se revêt d’une vraie singularité. Le reste, autrement dit l’histoire de mafieux qui s’entretuent, ne produit malheureusement qu’un sentiment de triste banalité.
Le trafic de drogue est un thème qui a été maintes fois traité au cinéma. Toutefois, Les Oiseaux de passage réussit à évoquer ce sujet de manière originale en le montrant sous l’angle des tribus amérindiennes. Ainsi, ce qui intéresse le plus dans le film de Ciro Guerra et Cristina Gallego n’est pas l’intrigue purement criminelle mais la description de la manière de vivre et des traditions du peuple Wayuu (la séquence d’ouverture est en cela passionnante). Sans être un grand film, Les Oiseaux de passage est une œuvre intéressante à suivre pour découvrir un peu plus la civilisation colombienne.
Cira Guerra avait énormément impressionné avec "L'Étreinte du serpent", qu'on ne peut que recommander. C'est moins convaincant ici. Le film restitue bien les ambiances et le contexte des premiers temps du marché de la drogue. La dramaturgie est bien maîtrisée au début. Mais le respect des traditions et les querelles familiales prennent trop de place dans un récit qu'on espérait davantage orienter vers la relation entre ces locaux et leurs clients américains. Rapidement, cette question disparaît et tout se règle entre cousins. Le film perd alors en intensité et l'attention retombe. Dommage.
entre matriarcat coutume et superstitions, l'histoire nous dévoile les débuts des cartels de la drogue de Colombie. s'enlisant dans des images sans intérêts et d'une longueur interminables, le film en perd toute sa force et son émotion, sans jamais atteindre son but , dénoncer l'enfer des trafiquants, et la "musique" qui casse les oreilles n'arrange pas l'affaire.
Des longueurs et certains personnages un peu trop manichéens.Mais,le sujet est intéressant et si l'on voit une société anéantie par l'argent et la convoitise que peut engendrer la culture et vente de marijuana,on a aussi un aperçu de la culture de ce peuple "Wayuu".
L’histoire (inspirée de faits réels) se déroule dans le département colombien de la Guajira, péninsule la plus septentrionale du pays et en partie désertique. Il est principalement habité par les amérindiens Wayuu. Le film est divisé en 5 chapitres : I. L’état sauvage – 1968, II. Les tombes – 1971, III. La prospérité – 1979, IV. La guerre – 1980 et V. Les limbes. Cela raconte l’évolution de deux familles amérindiennes confrontées au développement de la production et de la vente de marijuana et au sein desquelles certains se laissent emportés par la soif de richesse et de pouvoir (l’hubris n’est pas loin) tandis que d’autres mettent en avant l’importance des traditions. Le premier thème n’est pas très original et a été traité maintes fois au cinéma tandis que le second relèverait plus du documentaire ethnologique. C’est d’ailleurs par cet aspect que débute le film, avec les cérémonies de passage à l’âge adulte des femmes (isolement pendant 1 an avec confection d’un tissu et danses), la tradition de la dot (constitué de bétail) et le mariage. Puis au cours du film, cérémonies funèbres (juste après la mort du défunt et un an après, avec enlèvement de ses os). Malheureusement, il est difficile de s’intéresser à des gens violents, qui n’hésitent pas à tuer tous ceux qui les entravent sur leur chemin (y compris ceux de leur clan) et donc de « rentrer » dans le film, ayant en tête tous les films traitant des sociétés mafieuses. Il s’agit bien d’une tragédie et la fin est écrite d’avance. Rien de bien nouveau sous le soleil et l’insertion de scènes oniriques ou visionnaires n’apportent pas grand-chose au film voire même le rendent plus confus. Une déception.
Confrontation de la tradition, de sa logique de l'honneur et du capitalisme sauvage. Très belle illustration de ce mélange cataclysmique. un peu déçu toutefois, sans trop pouvoir l'expliquer.
Un film étonnant qui laisse longtemps après une sensation d étrange, d énigmatique. Un scénario nouveau, une façon de filmer autre, une musique omniprésente et lancinante qui vous emporte, des personnages dignes, hieratiques et authentiques
Je suis passé complètement à côté de ce film... les acteurs, la mise en scène sont pourtant très correctes ! Peut-être le scénario... sans véritable surprise.