Des experts en rénovation décident de combler un manque affectif en aidant des jeunes dépourvus de famille à se reconstruire. Car qui dit maison dit famille et dit réunion autour d’une identité commune et d’un amour partagé. Et tout, ici, sonne juste : les situations s’enchaînent sans jamais désamorcer l’âpreté d’une réalité trop méconnue aujourd’hui et que le film traite avec beaucoup de subtilité et de tendresse. On ne pourra d’ailleurs que se réjouir de l’humour politiquement incorrect qui se pense comme véritable vecteur d’un débridage : sous nos yeux éclosent et se résolvent en partie les questionnements que nous, spectateurs, pouvons avoir à ce sujet. C’est dire que l’humour agit en ressort immersif : nous rions et sommes touchés, les valeurs revendiquées par le long-métrage se diffusent de la manière la plus délicieuse qui soit. Et que dire de ce couple central, tout bonnement épatant ? Dommage alors que le film finisse par glisser dans le mélo le plus mielleux du monde – surtout le plus malvenu, là un dénouement en demi-teinte aurait changé l’œuvre en une peinture cristallisant les difficultés sociétales actuelles – où les problèmes jusqu’alors si bien traités se règlent en deux temps trois mouvements. L’émotion est au rendez-vous, oui, mais le happy end pouvait et devait s’inscrire dans d’autres bases (plus complexes, en somme) qui auraient permis à Apprentis Parents de tutoyer les sommets de la comédie dramatique sociale, au lieu de renoncer à son effronterie et, par là-même, à sa maturité.