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Olivier Barlet
299 abonnés
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3,5
Publiée le 6 juin 2018
Spile Lee situe délibérément cette histoire ancienne dans la continuité de la lutte des Noirs américains et dans le combat actuel contre les dérives de Trump.Un Juif et un Noir : voilà le Klan infiltré par tout ce qu’il honnit ! La petite amie militante de Ron démystifie ses illusions : cette supercherie n’ira pas bien loin. Elle permet cependant à Spike Lee de mettre l’accent sur le danger des groupes fascistes américains. Cette volonté démonstrative se superpose à la parodie et à l’énergie de la mise en scène, et finit par tempérer la portée de BlacKkKlansman. (lire l'intégralité sur les sites Afrimages et Africultures)
"BlacKkKlansman" revient sur l'histoire vraie d'un policier noir qui a infiltré le Ku Klux Klan à la fin des 70's. Un pitch loufoque, pour un film pourtant assez sérieux. En effet, malgré les opportunités de jouer de la situation, ou de se moquer allègrement des adeptes du KKK, Spike Lee se limite à quelques petites touches d'humour. Le film n'en est pas moins engagé, dénonçant bien sûr les diverses facettes des suprémacistes blancs (fous de la gâchette, politiciens, "simples" racistes...) et leur implication possible dans les hautes sphères, mais proposant des parallèles intéressants avec les mouvements politiques noirs de l'époque. On note également une critique de la politique trumpiste, associée à ces suprématistes, mais critique un peu balourde par moment. Notamment dans le dernier quart d'heure, peu subtil. Néanmoins, "BlacKkKlansman" est bien mis en boîte (quelques scènes à tension sont très bien montées), et très bien joué (John David Washington est très en forme, bien soutenu par les seconds rôles).
Le denier film correct de Spike Lee remonte à loin : 2006, avec Inside Man, au moins. Est-ce l'arrivée au pouvoir d'un certain président américain, toujours est-il que notre hommes semble avoir retrouvé de la vitalité et l'envie d'en découdre. Ainsi donc, BlacKkKlansman renoue avec une énergie qui semblait le fuir depuis quelques années. Le sujet, c'est simple, c'est ce bon vieux racisme primaire américain, de retour au premier plan avec Trump et les événements de Charlottesville que Spike Lee n'omet pas de montrer pour parfaire sa démonstration, car il y a un côté démonstratif indéniable dans le film, mais comme c'est pour la bonne cause, on ne va pas trop ergoter là-dessus y compris lorsque Naissance d'une nation ou Autant en emporte le vent sont également convoqués pour enfoncer le clou. Le cinéma de Spike Lee, hormis peut-être dans Do the right Thing ou Nola Darling, n'a jamais brillé pour la finesse du trait et BlacKkKlansman a aussi cette lourdeur de style, du moins quand le cinéaste entend passer son message. Le film est hybride avec des éléments de comédie et de suspense, bien emballés avec des dialogues ciselés et une interprétation en tous points excellente, notamment avec John David Washington et Adam Driver. Au-delà du fait de rendre le KKK nerveux, mais il est douteux que ses adeptes aillent voir le film, Spike Lee s'en prend au suprémacisme blanc qui représente une sorte d'hydre qui semble impossible à éradiquer et qui n'a pas sévi seulement en Allemagne nazie ou en Afrique du Sud. Sur le plan cinématographique, BlacKkKlansman n'a rien d'exceptionnel mais d'un point de vue moral et sociologique il est ô combien salutaire.
Ron Stallworth (John David Washington, fils de Denzel) vient d'être recruté par la police de Colorado Springs. Il s'ennuie dans un emploi de bureau et rêve d'être affecté sur le terrain. Avec l'aide d'un collègue blanc (Adam Driver), qui prendra sa place lors des réunions du Klan, il infiltre l'organisation extrémiste.
C'est l'histoire incroyable mais vraie d'un policier noir qui, au début des années soixante-dix infiltra le Ku Klux Klan. L'histoire est d'ailleurs si incroyable qu'on a du mal à y croire : pourquoi avoir confié cette mission à deux agents, avec le risque que les propos qu'ils tiennent au téléphone et sur le terrain ne divergent, plutôt qu'à un seul ? Mais on surmonte vite ses réticences pour se laisser entraîner dans ce polar bon enfant qui rappelle "Starsky et Hutch" et les comédies satiriques des frères Coen.
"BlacKkKlansman" n'en est pas pour autant un "gentil" film, une "tarantinerie" façon "Jackie Brown" dont la seule qualité se résumerait à la reconstitution irréprochable des années soixante-dix, ses coupes afros, ses pantalons à pattes d'eph... C'est avant tout un film de Spike Lee, un cinéaste engagé, un "angry black man" qui n'a rien perdu de sa rage. Le réalisateur de "Nola Darling n'en fait qu'à sa tête", "Do the right thing" et "Malcom X", raconte toujours la même histoire : celle des Noirs américains qui cherchent désespérément leur place dans une société raciste. Le refrain est connu. Il pourrait lasser.
L'ambition de "BlacKkKlansman" est immense. Il s'agit de faire le procès de l'Amérique Wasp, depuis "The Birth of a Nation", le premier blockbuster de l'histoire du cinéma, jusqu'à Donald Trump et aux événements de Charlottesville de l'été dernier. Spike Lee instruit ce procès à la truelle. C'est sa marque de fabrique. On peut lui reprocher son manichéisme. On ne peut en revanche lui contester son efficacité.
On avait un peu oublié Spike Lee depuis une décennie. Un cinéaste d’importance pourtant, connu pour son style inimitable et sa verve miliante si particulière en faveur du peuple afro-américain. Ces derniers faits d’armes se résumaient davantage à des coups de gueule par médias interposés contre tel cinéaste ou tel homme politique. Niveau cinéma, son « Miracle à Santa-Anna » n’est même pas sorti chez nous et son remake de « Old Boy » (pourtant pas si horrible qu’on le prétend) a fait un bide critique et public retentissant des deux côtés de l’Atlantique. Mais voilà qu’en début d’année on apprenait sa sélection en compétition officielle au Festival de Cannes où il reçoit le Grand Prix du jury, haute récompense qui permet au metteur en scène américain contestataire de faire un retour remarqué (et plutôt mérité) sur le devant de la scène internationale. Car, oui « BlacKkKlansman » est n’est peut-être pas un chef-d’œuvre inoubliable mais une réussite fun et originale qui colle parfaitement à la filmographie de son auteur sans être un film de commande (comme avait pu l’être le génial « Inside Man »).
Alors bien sûr, « BlacKkKlansman » a certainement bénéficié de son sous-texte gentiment protestataire contre l’administration Trump et du fait que son intrigue entretienne de fortes résonances avec l’actualité en raison des récentes violences policières subies par la population noire aux Etats-Unis. Et bien sûr Cannes aime se faire l’écho des soubresauts et des problèmes de toute nature (politiques, sociaux, écologiques, …) qui se déroulent dans notre monde tout comme on sait bien qu’Hollywood et le milieu du cinéma sont profondément démocrates. Bon nombre de films récompensés sur la Croisette ont souvent quelque chose d’important et de virulent à dire sur l’actualité quelle qu’elle soit. En traitant l’histoire (incroyablement vraie) de ce policier noir réussissant à s’infiltrer dans le Klu Klux Klan, Lee égratigne aussi bien le président au pouvoir et la manière dont il y est accédé que ce que subit de nouveau son peuple dans certains endroits des Etats-Unis. Il montre que rien n’a changé et que la discrimination est toujours autant d’actualité. Sous couvert d’une comédie policière rétro, il faut prendre « BlacKkKlansman » comme un signal d’alarme sur les dérives éventuelles que peut engendrer quelqu’un comme Trump au pouvoir et que le combat pour l’égalité est loin d’être totalement gagné. Mais ce sont surtout les images d’archives des brutalités policières et des révoltes protestataires qui ont suivi l’été passé en Caroline du Nord qui sonnent l’alarme à la fin du film de manière plus contestataire et équivoque. Pendant toute la durée du film, ce sont davantage des parallèles disséminés de-ci de-là qui permettent de faire l’analogie entre ce qui s’est passé il y a quarante ans et ce qui se déroule encore aujourd’hui. Donc, si le film se révèle relativement préventif et militant, on a tout de même connu Spike Lee plus véhément et engagé.
Avec cette histoire complètement folle, il choisit la voie de la comédie réaliste et parvient parfaitement à nous faire marrer grâce au côté ubuesque de la situation et par le biais du comportement surréaliste et arriéré des membres du Klu Klux Klan ou des policiers racistes. Cela semble d’ailleurs parfois un peu outré voire excessif mais à y réfléchir davantage, la bêtise n’a peut-être pas de limites. Comme toujours, Spike Lee, ne lésine pas sur la durée de ses films. Il ne déroge pas à la règle ici, son nouvel opus ayant du mal à se conclure et certaines scènes étant peut-être un peu trop longues. On regrette aussi l’inutile et dispensable romance entre le héros et une militante pour les droits civiques. Mais dans l’ensemble, « BlacKkKlansman » vise juste et la reconstitution des années 70 est un délice, du décorum à la bande originale en passant par les costumes. L’enquête policière est accessoire mais les quiproquos entraînent leur lot de séquences barrées, quand bien même on en attendait encore plus. Mais voilà un film qui vient à propos (peut-être de manière un chouïa opportuniste) et qui ravira les amateurs du cinéaste tout en restant très accessible et nécessaire. Et, cerise sur la gâteau, il révèle un acteur au charisme incroyable, John David Washington (fils de Denzel, ça ne s’invente pas).
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On retrouve avec plaisir l’humour du cinéaste composé de situations cocasses et de personnages hauts en couleur interprétés par d’excellents acteurs (entre autres : Adam Driver, John David Washington et Steve Buscemi). Néanmoins, on ne peut pas se défaire d’une sensation de « faux » avec une bande-son sympa, mais qui bizarrement ne colle pas aux images ; une mise en scène qui alterne des moments créatifs comme Spike Lee sait si bien le faire et d’autres d’une platitude troublante.
La tendance est amorcée, elle fonctionne et continue d'inspirer. À vrai dire quand on voit ce qu'il se passait aux États-Unis il a moins d'un demi siècle, on comprend bien pourquoi cette ségrégation fait encore couler beaucoup d'encre... Et Spike Lee le rappelle subtilement. Il se veut volontairement dur dans ces propos même si son personnage est modéré et plutôt Lutherien que Malcomien, il n'en demeure pas moins que l'on a au moins le sentiment de parler d'une époque révolue. Que nenni, l'héritage de l'Amérique raciste est tristement toujours là, il le rappelle de façon certes bien peu subtile, mais réaliste, à la fin. D'emblée la sauce prend car n'ayant jamais entendu parlé de cette histoire, on ne peut qu'être intrigué par cet afro-américain s'implantant bien comme il faut dans la secte la plus revendicatrice et violente de l'Amérique blanche, le KKK. Le rythme est soutenu, ponctué de moments dramatiques et d'autres comiques. Côté casting je ne suis pas fan d'Adam Drider, et le petit nouveau John David Washington ne m'a pas non plus comblé dans son jeu que j'ai trouvé un peu facile. Laura Harrier en symbole de la lutte Black Panther est beaucoup plus intense naturellement. Pas inoubliable, Spike Lee raconte de façon attrayante cette aventure un peu exceptionnelle qui a bien mérité son biopic. Pas un grand film pour autant, d'ailleurs je trouve l'intro bof bof. Inutile non ? Là où le film est sympa, c'est dans sa mise en scène, les plans ont une utilité à chaque fois. L'alternance entre le black power et le KKK au travers de naissance d'une nation à la fin est très bien mené. Pour finir, je dirais pas dingue mais à voir.
Dans les années 70, à Colorado Springs USA, nous allons suivre un jeune policier afro-américain culoté qui va proposer à ses supérieurs d'infiltrer le Ku Klux Klan, cette organisation raciste prônant la race blanche comme pure et dominante. Le casting est très bon avec le fils de Denzel Washington dans le rôle majeur (John David Washington) et également un excellent Adam Driver loin de Kylo Ren et de Star Wars ici. Politiquement très engagé, cette oeuvre montre très bien la fracture américaine de longue date liée à la couleur de la peau, problème toujours d'actualité en 2018 malheureusement. Bon, il faut tout de même reconnaître que tout n'est pas passionnant pendant 2h16, pas mal de longueurs bavardes plombent un peu l'ensemble qui ne décolle vraiment que dans les 30 dernières minutes. Un film coup de poing en forme de comédie policière engagée sur le mal profond de l'Amérique. --> Site CINEMADOURG
Spike Lee rate à moitié son grand retour. Si la première partie de son film, formidable et très drôle, hommage plus que réussi aux films de la Blacksploitation (bande son exceptionnelle, utilisation amusante du split screen), dénonce, avec un humour féroce et ironique, le racisme ambiant aux États Unis, la deuxième partie se fait plus sententieuse et la charge contre l'Amérique de Trump un peu trop explicite. Cette différence de traitement entre les deux parties crée un tel déséquilibre que le picaresque des personnages ne parvient plus à convaincre. C'est d'autant plus dommage que le parallèle final avec les événements de Charlotteville rappelle que la vigilance est encore de mise et que la population noire américaine doit encore supporter la suprématie des WASP qui ont élu Trump.
Un sujet très intéressant, moralisateur, mêlé à quelques petites notes d'humour, voici le nouveau film de Spike Lee. Avec un duo efficace ( Adam Driver et John David Washington) ne formant qu'une seule et même personne, nous allons donc assister à l'infiltration du Ku Klux Klan, y voir l'envers du décor et tenter de faire échouer des attaques. J'ai aimé l'investissement des personnages, ainsi que ce côté « léger » malgré un sujet assez sérieux, le réalisateur a su mélanger les genres. Mais je trouve qu'il pousse parfois un peu trop loin son message, notamment par l'intégration des images d'archives, pas nécessaire au film bien que grave. Le récit manque par moment d'un peu de dynamisme, mais il arrive tout de même à captiver par cette incroyable histoire.
étrangement tenté par l'alliance du genre comédie et en même temps biopic... surtout au vu du sujet en lisant le fil de l'histoire. venant de Spike Lee la violence il en a comme on pourrait le penser au vu du sujet mais à cela il a réussi à intégrer un humour mais en laissant le sujet des noirs et des blancs aux États-Unis aussi sérieux. le film comme beaucoup de biopic mets un temps à poser les bases avant que cela commence en allant crescendo au fil des péripéties et de certaines situations. qui aurait pu croire car réalisateur com Spike Lee nous réaliserais un biopic où l'on se doute quelle heure as-tu contact mais qui apporterait un sujet aussi douloureux que plus ou moins toujours d'actualité et surtout avec une touche d'humour qui rend un je-ne-sais-quoi à l'ensemble du film. agréable surprise je ne m'attendais pas du tout à cela
Blackkklansman est, par plusieurs aspects, un film très réussi. C'est une comédie souvent très drôle qui s'apparente à un buddy movie servi par des dialogues de qualité, une reconstitution réussie des seventies et un film d'espionnage passionnant. Mais Spike Lee a la main lourde. Ses personnages, surtout les méchants, manquent de subtilités et de nuances, la question raciste est abordée de manière schématique et le film hésite trop entre le film à thèse et la comédie policière. Et que dire des images d'archives de fin qui en appellent aux affects et à la conscience des spectateurs d'une manière pour le moins didactique. Bref, un film sympathique mais qui n'évite pas toujours les pièges tendues par son sujet.
Spike Lee s'est laissé aller dans les clichés dirimants à la véracité du propos ! Si les racistes étaient tous des caricatures de gros c...ns alcooliques, ce serait trop simple ! La reconstitution des années 70 est à peine effleurée. Reste une maîtrise parfaite de la mise en scène, des dialogues percutants et une belle photo... mais quand on veut faire un film militant, c'est un peu léger.
Mine de rien, cela faisait douze ans que je n'avais pas vu de film de Spike Lee au cinéma. Ba oui, à première vue rien de particulièrement immanquable depuis, jusqu'à ce « BlacKkKlansman », inspiré, comme on dit, d'une incroyable histoire vraie. Si vous avez vu la bande-annonce, il ne devrait pas y avoir énormément de surprises : on voit en partie ce que l'on s'attend à voir. Mais on en voit aussi un peu plus et c'est là que l'œuvre est assez réussie. D'abord, c'est très pro : Spike Lee maîtrise, avec un vrai sens de l'image et beaucoup d'efficacité, à l'image d'un montage assez exemplaire. Décors, costumes, musique, atmosphère très 70's : c'est vraiment du bon boulot et permet une réelle immersion dans le récit, notamment à l'intérieur du Klan, où se trouve quasiment toutes les meilleures scènes. Ensuite, si l'on pouvait être inquiet du manichéisme dont allait faire preuve le réalisateur, on est plutôt rassuré. Je ne vais pas vous mentir non plus : ça n'est pas très subtil, mais au moins y a t-il un minimum de recul, montrant des Black Panthers parfois sans nuances et capables de tenir un discours plus que limite : le militant Lee s'est assagi et on ne peut que s'en féliciter. Même à l'intérieur du Klu Klux Klan, bien que d'une intelligence souvent fort limitée, certains apparaissent presque bons gars, à l'image du chef de la section, interprété par l'excellent Ryan Eggold. Le casting donne, d'ailleurs, dans l'ensemble belle satisfaction : John David Washington succède avec une belle présence à son papa Denzel, malgré son légendaire manque d'expressivité Adam Driver n'est pas mal non plus et Topher Grace interprète avec une certaine subtilité David Duke, l'un des leaders suprémacistes de l'époque. Il y a bien quelques longueurs, lourdeurs (notamment « l'avènement » des membres du KKK raconté en alternance avec le récit atroce des violences faites aux noirs encore peu de temps auparavant), Spike Lee prenant un malin plaisir à faire le lien avec ce qui se passe sous la présidence Trump, mais il y a du panache, de l'humour et surtout un vrai sens de la mise en scène pour que l'on prenne plaisir à suivre ce récit assez dingue : comme quoi, c'est parfois vrai que les meilleures histoires sont celles ayant réellement existé.
Un film assez lent, avec un faux rythme, mais qui maintient éveillé par la justesse des acteurs, des dialogues intenses et l’histoire joliment scénarisée. On me l’avait vendu comme une claque à voir, je suis quelque peu déçu et m’attendais à voir plus d’impact. Malgré tout, c’est un très bon film qu’il faut voir.