Godzilla...godzilla...Cette version américaine du monstre japonais fait partie de ces quelques films qu'on adore quand on est petit puis qu'on arrête soudain de regarder en boucle (pour une raison ou une autre). Avec le temps, on se dit que finalement, ils sont pas si géniaux que ça en fait. Et des années après, on les redécouvre et on réalise soudainement qu'en réalité, il s'agit ni plus ni moins que de bouses radioactives. Godzilla est sans doute possible le plus mauvais film d'Emmerich que j'ai vu jusqu'à présent. La filmographie du réalisateur ne nous a jamais vraiment impressionnée par son scénario, mais là on atteint des profondeurs abyssales. L'histoire ? Quelle histoire ? Où ça l'histoire ? Comment l'histoire ? Un scénario pour ainsi dire vide de tout. Ou plutôt, un scénario consistant mais rempli par 2h de clichés et âneries en tout genre (pour ne citer qu'un type de cliché, citons les clichés sur les français (une bonne trentaine facile, allant même jusqu'aux prénoms) ; et comme ânerie...l'utilisation de détecteur thermique sur un animal visiblement à sang-froid). Autant peut-on y voir une dénonciation des essais nucléaires et une nouvelle fois montrer ô combien les militaires américains sont les méchants mais finissent quand même par gagner. Le seul personnage qui semble savoir où il se trouve, c'est le héros (Tatopoulos, allez me dire pourquoi aucun personnage ne sait le prononcer alors qu'il y a quand même bien plus foireux comme nom) : un humour facile, stupide mais le seul qui est adapté à la situation et au film ; le seul à comprendre qu'au final, Godzilla n'est rien d'autre qu'une maman qui fait ce que toutes les mamans du monde fond ; et enfin celui qui comprend pas trop ce qu'il fait là (non sérieux, un expert en ver de terre pour chasser un monstre de 50m de haut et visiblement vertébrés ?). Il est malheureusement accompagnée de la pléiade d'acteurs inutiles : le petite copine blonde journaliste qui se plaint ne pas savoir qu'une vidéo est classée top secret alors que c'est écrit en gros en rouge dessus (et en plus, elle la fixe longtemps la vidéo), le colonel qui en a marre de la skyline de New-York et décide donc d'effectuer une refonte ; les agents secrets français qui ressemblent plus à des Rambos ratés qu'à autre chose ; le caméraman qui n'a qu'un mot à la bouche ; la paléontologue qui en connait autant sur les dinos qu'un fœtus (au point de sortir une nouvelle espèce totalement inconnue, ou alors se tromper littéralement dans la désignation de la dite-espèce (en oubliant dans ce cas pas mal d'information puis qu'entre le sous-ordre et l'espèce, y'a pas mal de rangs) tout comme dans la désignation de la période où elle aurait vécu) ; l'assistant qui n'ouvre même pas la bouche ; le maire qui n'est là que pour dire "Oh, vous cassez ma belle ville...Et mes électeurs ?" ; et le sergent qui paraît plus benêt qu'autre chose...On va passer rapidement sur les dialogues faisant passer ceux des Feux de l'amour pour du Shakespeare, sinon il me faudrait un annuaire pour tout dire. Petit arrêt cependant sur ce truc qu'iament bien certains réal, à savoir nous positionner l'action. Ce film vaut le détour ne serait-ce que pour l'orthographe de Tchernobyl (que j'ai mis du temps à comprendre) tout comme la prétention de New-York (mouahahahah, on connaît tous son petit surnom ridicule). Acteurs ? Quels acteurs ? Où ça des acteurs ? ah oui, c'est vrai, y'en a un. A l'image de son personnage, Matthew Broderick semble le seul parfaitement conscient de jouer dans un navet et de l'assumer. Les autres (que ce soit notre Jean Reno ou le reste) sont tout simplement aussi opaque qu'un fantôme. Une calamité. On pourrait croire que techniquement, le film rattrape le coup, mais même pas ! Musique ? Comment ça une musique ? J'entends rien ! Ah oui, y'a un thème sombre et angoissant...mais c'est normal que je sois mort de rire la moitié du film ? Et c'est normal aussi que la musique colle si bien au film qu'elle en devient complètement désastreuse ? Non sans rire : on passe du dramatique au festif en 2 notes. S'il y a effectivement un thème intéressant, le montage est complètement raté, digne d'un nanar en puissance. Effets spéciaux ? Ouais, accordons l'âge du film et tout et tout...mais bon, les aliens d'Independance Day étaient plus convaincants. Et je ne parle même pas de Jurassic Park, sorti pourtant 5 ans plus tôt. Une mise en scène ? On parle d'Emmerich quand même les gars ! Mais faut avouer que sur ce film, c'est vraiment du grand n'importe nawack, avec des plans lourds, inutiles, inintéressants, faciles, clichés...Arf, peut-être 2-3 trucs vraiment chouettes dans tout le film. Trop peu pour rectifier le tir. Bref, Godzilla version Emmerich est une calamité, son plus mauvais film, sa pire mise en scène, son histoire la plus pourrie et son casting le plus raté. Je crois que c'est à peu près tout ce que j'avais à dire dessus. Godzilla est mort(e), vive Gojira !