Jamais revu depuis sa sortie au cinéma, c'est presque avec nostalgie que je redécouvre ce « Godzilla », très typique des blockbusters qu'a pu nous offrir les 90's. D'ailleurs, il y a de quoi avoir un semblant d'espoir dans le premier tiers : ce générique démarrant sur une « marseillaise » (!!) pour enchaîner sur des images « nucléaires » anxiogènes laissant espérer que les origines du monstre seront évoquées, une mise en place classique mais solide : rien d'exceptionnel, mais du solide, ne cherchant pas à se donner de grands airs pour divertir. Malheureusement, la suite va s'avérer (nettement) moins glorieuse. La raison est simple : le « scénario » et l' « écriture » dans son ensemble. La caractérisation des personnages est lamentable : au mieux inconsistants, au pire risibles, la palme revenant à l'équipe de français aux motivations et aux méthodes laissant songeurs. De plus, naïf comme j'étais, en voyant le regard plein de compassion jeté par Matthew Broderick sur la créature, j'aurais imaginé un propos humaniste quant à ceux étant les véritables « monstres » : pensez-vous ! Les bons ricains
triompheront de la bête (et de ses petits, nés entre-temps!)
, qui était juste...une bête, plus tyrannosaure que lézard, d'ailleurs, comme elle est pourtant censée l'être. Enfin, 120 grosses minutes, c'est long quand on a rien à raconter, les scènes d'action s'enchaînant avec constance, au point d'en être fatigantes. Dommage, car comme je l'ai écrit précédemment, nous étions dans les années 90 et qu'on l'aime ou pas, Roland Emmerich reste un vrai pro : visuel abouti, plans qui claquent, gigantisme évident... Cette destruction en bonne et due forme de New York reste fort bien orchestrée, les effets spéciaux (malgré quelques approximations) comme le découpage permettant une immersion totale dans l'action. Ce n'est, hélas, « que » ça, rendant donc ce spectacle total à la longue assez vide, tout en regrettant presque cette époque de divertissement bourrin mais généreux et sans prise de tête : ne manquait plus qu'une histoire.