On se rapproche de la certitude : j'ai un problème avec le réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda. Certes, dans sa production récente, j'avais beaucoup aimé "Notre petite sœur", mais c'était peut-être parce que, pour ses thuriféraires, ce film n'est pas représentatif de son œuvre. Toujours est-il que, cette fois encore, je me suis profondément ennuyé. Et pourtant, le sujet du film avait tout pour me plaire : un film sur la justice dans un pays où existe toujours la peine de mort, sur son côté faillible, sur ce que ses avocats peuvent demander à un accusé pour éviter la peine capitale. Ce thriller aurait donc dû me passionner, comme aurait dû me passionner les chroniques familiales, thème habituel de Hirokazu Kore-Eda, comme, par exemple, "Tel père, tel fils". Le problème principal que j'ai avec ce réalisateur, c'est que, avec lui, les scènes trainent en longueur, que le rythme est systématiquement atone. Vous me direz : comment se fait-il, pour rester dans le cinéma japonais, que tu aimes beaucoup les films de Naomi Kawase, dont le rythme est aussi très lent, et que tu rejettes ceux de Kore-Eda ? Franchement, je n'ai pas vraiment de réponse. Peut-être que je trouve dans les films de Kawase une douceur pleine d'émotion que je ne trouve pas chez Kore-Eda. En tout cas, une observation : comme Hong Sang-Soo, comme Woody Allen, Kore-Eda tourne au moins un long métrage par an et, à mon avis, ce rythme ne permet pas de vraiment peaufiner un long métrage. D'autant plus que ses films ont tous une durée d'environ 2 heures, voire plus le plus souvent. Autre observation : pourquoi un titre en anglais pour un film japonais ?