Frères d'arme : les secrets du tournage

Le "vrai Emil Matesic" a fait irruption dans la vie de Sylvain Labrosse au hasard d’une rencontre il y a plusieurs années. Le réalisateur se rappelle ainsi d'un jeune homme originaire des Balkans possédant quelque chose d’indéfinissable, à la manière d'un véritable personnage de cinéma : "Dix ans plus tard, par je ne sais quel phénomène de flux et de reflux, ce personnage a refait surface. J’avais envie d’écrire une tragédie, un film sans concession, un « vrai » film noir, flamboyant et lumineux. Emil Matesic avait la carrure d’un héros de cinéma, je n’avais qu’à m’en saisir et le faire basculer dans la fiction en lui offrant un véritable terrain de jeu et d’épreuves. Vivre sa vie telle qu’on l’a choisie en se libérant du poids des prédestinations familiales."

Le point de vue de Frères d'arme est celui d’Emilijan, lequel tente de s’affranchir des liens sanglants qu’il a lui-même tissés et qui l’unissent à son petit frère Stanko. Sylvain Labrosse précise : "Emilijan qui se débat avec sa culpabilité pour le traumatisme qu’il lui a infligé. Emilijan, qui résiste vaillamment pour ne pas s’inscrire dans le schéma familial, mais se fait inévitablement rattraper par la fatalité d’un passé qui ne passe pas. Emilijan, qui lutte pour protéger sa nouvelle vie d’homme qu’il a patiemment construite, et qui lui a permis de rencontrer Gabrielle. Emilijan, comme une sorte de Hamlet moderne, vit la disparition de son père comme une trahison. Mais si Hamlet fait le sacrifice de son amour et de sa vie, Emilijan trouve dans l’amour une forme de rédemption et le seul espoir de salut."

Ce n'est pas la première fois que Vincent Rottiers et Kévin Azaïs partagent l'affiche d'un film puisqu'ils sont au casting de La Marche (2013) réalisé par Nabil Ben Yadir.