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    Benedetta
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Benedetta" et de son tournage !

    Cannes 2021

    Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2021.

    Sortie repoussée

    Alors qu’il était attendu au Festival de Cannes et à une sortie en salles en 2019, Benedetta a vu sa sortie repoussée en raison de l’état de santé de Paul Verhoeven, qui a dû être opéré de la hanche. En 2020, le long-métrage a encore été décalé en raison de la pandémie de Covid-19 et de la fermeture des salles.

    Note d’intention

    Paul Verhoeven déclare : « j’ai été attiré par l’audace et l’unicité de cette histoire, par le mélange entre christianisme et sexualité lesbienne. Le personnage m’intéressait, avec la question de savoir si on peut manipuler les gens sans se rendre compte qu’on les manipule. D’autre part, j’ai toujours été intrigué par Jésus, j’ai même écrit un livre sur lui. Ce film montre mon intérêt pour les religions, mais aussi mes doutes sur les réalités religieuses. »

    Un travail d’adaptation délicat

    Benedetta est une adaptation du roman de Judith C. Brown, Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne, publié en France en 1987. C’est par le biais de son scénariste hollandais, Gerard Soeteman, que Paul Verhoeven a découvert l’ouvrage. Les deux hommes entreprennent l’écriture de sa transposition cinématographique mais n’arrivent pas à s’entendre, comme le rapporte le réalisateur : « nous avons eu des désaccords sur la sexualité, sur la fin, etc. En cinquante années de travail, nous avions déjà connu des désaccords, mais là, nous ne parvenions pas à trouver un terrain d’entente. » Finalement, Soeteman quitte le navire et est remplacé par le scénariste américain David Birke, qui avait écrit Elle. « Nous avons décidé quelles scènes du livre figureraient dans le film et c’est durant ce processus que nous avons décidé d’ajouter à la fin du film une séquence d’émeute qui n’était pas dans le livre. Ensuite, David a écrit le scénario et il a superbement réussi à trouver un bon équilibre entre la religion, la sexualité et les manigances politiques de l’Église, ce qui n’était pas si facile. »

    Une femme de pouvoir

    Le film revient sur le parcours de Benedetta Carlini, une religieuse catholique italienne du XVIIe siècle. Paul Verhoeven a été fasciné par le caractère unique de son histoire, elle qui a été jugée pour imposture et pour sa liaison lesbienne avec une autre sœur. Le verbatim de son procès a été redécouvert dans les archives de Florence par l'historienne de l'université de Stanford, Judith Brown. Il a été également séduit par le pouvoir qu’elle était parvenue à avoir : « Elle a obtenu son pouvoir par son talent, ses visions, ses manipulations, ses mensonges, sa créativité, mais peu importe les moyens, elle y est arrivée dans une époque et une société qui étaient totalement dominées par les hommes. Les femmes ne comptaient pas, sauf pour le plaisir sexuel des hommes et la reproduction. »

    Personal Jesus

    Paul Verhoeven revient sur les visions de Jésus qu’affirmait avoir Benedetta : « elle était certainement une fervente croyante, ses visions de Jésus étaient peut-être « authentiques » mais aussi une façon d’obtenir ce qu’elle voulait. Benedetta croyait vraiment qu’elle était l’épouse de Jésus, elle le « voit » toujours comme un berger guidant ses moutons selon l’imagerie de l’Evangile de Saint Jean. […] Les visions de Benedetta lui donnent ce dont elle a besoin. Elle a un Jésus très personnel qui est toujours de son côté. Bien sûr, ce Jésus est le produit de son cerveau, c’est la psyché de Benedetta qui invente ces visions, mais elle y croit sincèrement. Si vous voulez mon point de vue, Benedetta s’invente un Jésus qui l’autorise à avoir des relations sexuelles avec Bartoloméa. »

    Laisser planer le doute

    Benedetta est-elle une mystique ou une manipulatrice ? Paul Verhoeven a décidé de ne pas trancher : « deux vérités coexistent et le film ne dit pas quelle est la vraie vérité. Il faut accepter que certains faits peuvent être vus à travers deux perspectives différentes. Dans Basic Instinct, la tueuse est-elle Sharon Stone ou l’autre fille ? On ne sait pas. Je pense que dans la vie, il y a plusieurs façons de regarder les choses et que chacun a sa propre réalité subjective. C’est pour cela que je ne veux pas dire au public si Benedetta est à coup sûr une mystique ou à coup sûr une menteuse, c’est à chaque spectateur d’en juger. »

    L’appel de la chair

    Le réalisateur se défend d’attaquer la religion catholique. Cependant, il en souligne l’hypocrisie, notamment concernant la sexualité des membres du clergé : « nous humains sommes fondamentalement des animaux, n’est-ce pas ? Nous avons un corps, des instincts… Benedetta ne résiste pas à l’appel de la chair, mais pourquoi résisterait-elle à ça ? Ce serait stupide. À la base, les êtres humains étaient des primates. Adam, Eve, la pomme, le serpent, l’arbre de la sagesse, tout cela n’a jamais existé ! Je pense que le savoir et la connaissance sont de bonnes choses. La science dit la vérité, les légendes inventent des histoires, voilà le fond de ma pensée. »

    Un film féministe ?

    « Je n’ai pas du tout voulu faire un film militant, mais de fait, on peut voir cette histoire comme féministe. Je ne fais jamais de films en raisonnant en termes militants, je m’intéresse aux enjeux narratifs et thématiques d’une histoire, ici, celle de Benedetta. Dans un grand nombre de mes films, les femmes sont au centre » affirme Paul Verhoeven. Il ajoute : « J’ai grandi avec l’idée qu’il n’y avait aucune différence entre les capacités des hommes et celles des femmes – hormis les différences biologiques, la possibilité d’enfanter. […] Je suis heureux d’avoir grandi ainsi, d’avoir pris conscience dès mon plus jeune âge que les femmes étaient l’égal des hommes, sinon même meilleures qu’eux. »

    La photographie

    Pour la photographie de BenedettaPaul Verhoeven a fait appel à Jeanne Lapoirie. Les lumières du film sont majoritairement naturelles, qu’elles viennent d’une bougie ou d’une fenêtre du monastère. Tout a été filmé en caméra tenue à la main. Le cinéaste lui a conseillé de visionner Ivan le terrible 2 d’Eisenstein « parce que c’est un film qui a été filmé d’une façon qui ressemble aux deux caméras toutes proches l’une de l’autre que Jeanne a utilisées. Pour les séquences de peste, j’ai été influencé par mon admiration pour Le Septième Sceau d’Ingmar Bergman. La scène où le Nonce passe devant des flagellants est très influencée par une scène similaire dans le film de Bergman. »

    Le montage

    Paul Verhoeven a collaboré avec Job ter Burg, son monteur depuis Black Book : « Je ne suis pas le genre de réalisateur qui colle aux basques du monteur, je ne lui dis pas comment il doit monter. Je lui confie ce que j’ai filmé et je tourne les talons. Je veux que ce soit le monteur qui choisisse les prises et l’ordre dans lequel apparaissent les plans. Job est plus objectif que moi et il est ainsi plus libre d’être créatif avec le matériau et de proposer des solutions auxquelles je n’aurais pas pensé. »

    Virginie Efira

    C’est après l’avoir dirigée dans Elle, où elle incarne l’épouse de Laurent Lafitte, que Paul Verhoeven a choisi Virginie Efira pour camper Benedetta : « elle a réalisé un travail magnifique et très audacieux. Ce n’est pas facile de faire des scènes de sexe, ni pour les actrices ni pour l’équipe technique, or tout le monde a exécuté ce qui était écrit, très professionnellement, et cela s’est très bien passé, sans discussion ni problème. » De son côté, l’actrice explique : « Moi, je rêvais de tourner dans un film comme Benedetta, c’est-à-dire une production où il y avait du temps et de l’argent pour servir un propos très oblique. Ça n’arrive pas tous les jours. […] Je suis heureuse que dans un moment très polarisé comme le nôtre, ce film remette du mystère, de l’ambiguïté, de l’incertitude. Benedetta est tout l’inverse des films ou des discours qui assènent des vérités simplistes. Et c’est un film de grande croyance cinématographique. »

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