Le producteur Jéremy Latcham explique au sujet de Sale temps à l'hôtel El Royale : "Lorsque Drew Goddard m’a présenté l’univers qu’il souhaitait créer, j’ai pensé qu’il serait certainement très différent de ce que j’avais pu voir jusqu’ici à l’écran. Sa vision de l’hôtel ainsi que des personnages était incroyablement précise dès nos premiers échanges. Drew possède une indéniable détermination et une force d’imagination qui, en tant que producteur, rendent mon travail très amusant. Nous n’avons eu de cesse de réaliser la meilleure version du film au lieu de tenter de définir ce que le film était en lui-même. En termes de narration, une telle vision est rare et on peut espérer que cela se traduise par un film plein d’audace”
Sale temps à l'hôtel El Royale est mis en scène par Drew Goddard, scénariste de Seul sur Mars et surtout réalisateur de l'origine slasher La Cabane dans les bois - dans lequel Chris Hemsworth jouait déjà.
Pour créer l’ambiance sonore qu’il souhaitait, Drew Goddard a engagé le producteur de musique Harvey Mason. Ce dernier raconte : "Mon travail a consisté à rendre la musique authentique et unique pour ce film. Nous ne voulions pas de version karaoké des chansons. Nous voulions quelque chose qui corresponde vraiment à cet environnement incroyable mais qui reste fidèle aux chansons originales. Nous devions marcher sur le fil entre respecter l’original de la chanson et rester dans l’époque du film."
Ils sont notamment parvenus à cette originalité en enregistrant Cynthia Erivo (qui joue Darlene Sweet) en direct sur le plateau. "Ce n’était pas du play-back, c’était une performance live. Lorsque Cynthia chantait, nous avons utilisé une musique pré-enregistrée, mais nous avons enregistré la voix en live. En général, les gens ne sont pas assez courageux pour enregistrer sur un plateau. Mais nous avions un réalisateur et des producteurs exceptionnels, et Cynthia est une fantastique chanteuse. Elle puise sa grande force dans son expérience acquise à Broadway."
Pour écrire le scénario de Sale temps à l'hôtel El Royale, Drew Goddard s'est enfermé dans une chambre d’hôtel et a écrit le film qu'il voulait voir. Le réalsiateur explique : "Tout a commencé avec mon amour du film noir, des romans policiers et des films choraux classiques où vous ne savez pas vraiment qui est le personnage principal et où vous voyez plusieurs stars de cinéma dans un espace limité. Ensuite, j’ai convaincu la Fox de me laisser faire ce film, et voilà le résultat !"
Drew Goddard a situé son histoire dans les années 1960, une période parfaite pour un film qui révèle couche après couche l’action et les personnages : "Les années 60 sont le symbole d’un esprit d’érotisme, de chaleur et de fête, mais là-dessous existait une forme de paranoïa. Sous les paillettes et le côté glamour, on surveillait les choses", précise le metteur en scène.
Au moment où le projet Sale temps à l'hôtel El Royale en était à ses débuts, Tom Holland avait refusé un rôle dans le film. Idem pour Russell Crowe qui avait été casté dans la peau de Laramie Seymour Sullivan, que joue finalement Jon Hamm.
L’hôtel El Royale n’existe pas et n’est pas une reproduction. Il n’est pas non plus d’une authenticité rigoureuse, mais il a le parfum de l’authenticité. Le chef décorateur Martin Whist raconte : "Vous croyez en cet endroit. Il est confortable. Mais en même temps, il est désormais trop grand car il a été construit pour accueillir un grand nombre de gens alors que peu de personnes y séjournent à présent. Le film est cadré un peu comme un western. Un personnage ici, un autre là-bas, un autre plus loin encore, et pourtant vous pouvez voir chacun d’entre eux. Il y a de la géographie extérieure dans cet intérieur. Le sentiment étrange, solitaire, d’avoir été oublié par le monde. C’est une sorte de piège, quelque part."
Le plus grand rôle du film revient peut-être à l’hôtel El Royale lui-même. Mis à part les retours dans le passé des personnages, toute l’action se déroule dans un seul lieu. Pour aborder cette difficulté, les producteurs se sont tournés vers le chef décorateur Martin Whist. Celui-ci avait déjà travaillé avec Drew Goddard sur Cloverfield et La Cabane dans les bois. Whist a engagé l’ensemblier Hamish Purdy, avec qui il était allé au lycée en Colombie-Britannique, et le superviseur artistique Michael Diner. Normalement, un film comme celui-ci aurait dû allier des plans extérieurs tournés en décors réels associés à des décors intérieurs construits en studio. Mais Martin Whist s’est rapidement rendu compte que ça ne fonctionnerait pas avec l’hôtel El Royale, à cause d’une interaction complexe entre les intérieurs et les extérieurs, et entre les pièces intérieures de l’hôtel. Le chef décorateur raconte :
"Il était évident que nous allions devoir créer l’ensemble des extérieurs en studio, ainsi que les intérieurs des pièces et le hall de l’hôtel. En termes de budget, c’était plus lourd, mais il fallait que l’on puisse entrer et sortir de l’hôtel sans couper à la prise de vues. Ça devait être un seul et même environnement. Nous avons fini par construire des façades extérieures pour le lieu des arrivées en voiture, et nous avons tourné ces scènes en journée pour pouvoir avoir la lumière naturelle du jour, mais c’est tout". Au final, l’équipe décoration a créé un décor de près de 1 000 mètres carrés sur un plateau de 5 500 mètres carrés dans les studios Mammoth à Burnaby, près de Vancouver, en Colombie-Britannique.
Pour se glisser dans la peau de son personnage dans Sale temps à l'hôtel El Royale, Chris Hemsworth a perdu pas loin de 13 kilos, et ce juste après le tournage de Avengers: Infinity War.
Pour répondre à tous les besoins du tournage, quatre types différents de verre ont été utilisés : du verre pur, du miroir pur, et des miroirs semi-réfléchissants avec un reflet partiel, soit en 60/40 soit en 70/30, selon la quantité de reflets voulue et l’intensité de la lumière utilisée d’un côté ou de l’autre. Il a fallu aussi compter avec la difficulté d’avoir du feu et de la pluie sur un décor construit à l’intérieur. Pour cela, l’équipe a utilisé un décor surélevé au-dessus d’une plaque goudronnée permettant la récupération de l’eau, et y a intégré des tuyaux permettant d’arroser le décor à la demande avec 4 000 litres d’eau.
Pour ce qui est du feu, Drew Goddard voulait réaliser le plus possible de choses sur le plateau. L’équipe chargée de la construction des décors a donc utilisé du béton et du ciment, là où on aurait plutôt utilisé du plâtre, et avec la collaboration de l’équipe en charge des effets spéciaux, a découvert que des tissus résistants au feu pouvaient être imprimés en utilisant une imprimante à jet d’encre pour reproduire les motifs de la moquette ou des rideaux. L’équipe a même fabriqué des plantes en métal qui ont l’air authentiques.