Un petit film (suédois /danois /allemand.....) qui risque de passer inaperçu au milieu des nanars de l'été (un policier égyptien....) et qui est pourtant bien intéressant, puisque la star du film de Tarik Saleh, c'est la corruption au sein du régime Moubarak.
A part cela, le héros c'est Noredin, commandant dans la police (au cours du film il passera colonel....), protégé par son oncle, Kamal (Yasser Ali Maher) général dans cette même police.... C'est (ce sont) des ripoux parfaits. Ils rançonnent les commerçants, et les biftons passent de main en main à chaque occasion. Même entre les polices de différents quartiers du Caire, tout coup de main, tout échange de renseignement se monnaye....
Noredin est interprété par l'excellent acteur libanais Fares Fares, au physique atypique. Vu de face, il est pas mal; vu de profil, c'est le sosie de Gru.... Il a beau palper, il vit dans un appartement miteux (il est veuf), et ne peut même pas payer quelqu'un pour s'occuper de son vieux père invalide. Ripou il est donc, mais quand une très jolie jeune femme, vaguement chanteuse (elle travaille pour un maître chanteur spécialisé dans les photos intimes très compromettantes de personnages importants) est assassinée, il veut la vérité.
Face à lui, le personnage important est particulièrement important: c'est un promoteur immobilier richissime, ami de surcroît du fils Moubarak.
Il faut préciser que le film se déroule au cours des semaines qui ont précédé le soulèvement de la place Tahrir, auquel le réalisateur rend, à la fin, un vibrant hommage....
Je n'ai jamais vu pellicule aussi moche, grisâtre, terne, elle contribue à créer ce climat sinistre, désespérant du film. Triste aspect aussi du Caire, ville sale, encombrée, moche.... On est loin du cliché touristique!
Bon policier, par ailleurs, où l'on meurt beaucoup -les services secrets ne reculent devant rien- mais doublé par un contrat sociétal implacable. Vaut donc le voyage!